37.

1.2K 100 30
                                    

Musique très conseillée :
G-Eazy ft Halsey - Him and I

• • •

Point de vue omniscient

Ce soir, n'étant guère en possession de son être humain favori afin de poser ses yeux contre lui pour s'évader de la réalité, la jeune femme avait décidée de trébucher dans le cliché et d'ainsi s'abreuver pour se vider.

S'empoisonner...pour effacer. Grande erreur. L'alcool faisait des ravages, mais elle n'avait point l'air de s'en rappeler.

Enfilant verre sur verre, à chaque gorgée avalée, cette âme effilée s'écroulait un peu plus contre le bar, ne se préoccupant nullement des regards à l'entour. Seuls ses doigts serrant au maximum son pantalon témoignaient du fait qu'elle était encore vivante et non en état d'extinction.

Sa boisson était mélangée aux dernières gouttes de sel qui émanaient de ses yeux clos. La jeune femme n'avait jamais eu de cesse de larmoyer depuis sa fuite. La fontaine s'était actionnée et semblait attendre désespérément une personne en capacité de la stopper.

Et puis, ses pensées la torturait. Car les affreux dires de sa sœurette résonnaient encore et encore, la meurtrissant toujours plus, ouvrant jusqu'au fin fond de l'Univers ses plaies.

Ah...Savoir que son esprit dégoutait ses proches la dégoûtait d'elle-même. Cruelle déception. D'ordinaire, elle ne se préoccupait aucunement de ces remarques tranchantes.

Mais cette fois-ci, tout avait été bien trop loin. Des insultes aux coups, entre deux sœurs...ceci n'était pas censé exister au trognon du caractère moral que détenait caque être humain.
Les derniers liens qui l'unissaient avec les personnes à qui elles tenaient le plus n'allaient pas tarder à lâcher, enfin, si ce n'était déjà fait. Tant de souffrance, tant d'efforts...

La jeune femme commençait sérieusement à se demander s'il ne fallait pas mieux qu'elle stoppe tout ce qui avait un rapport avec sa famille. Soit la boxe pour la vendetta, et les vols de nourriture, quitte à les laisser crever de faim, il y aurait toujours quelqu'un d'autre pour les aider. Tant que la Brésilienne n'allait pas dans leur sens, jamais ils ne la remercierait comme il se devrait de l'être. Elle l'avait enfin compris.

On ne choisissait malheureusement pas sa famille, et même si elle le savait parfaitement, elle ne pouvait s'empêcher d'en vouloir aux lois de la Nature.

D'une difficulté monstre, elle essaya de porter le verre à ses lèvres, et aspirais les dernières gouttes du liquide qui restaient. Elle désirait biberonner encore, encore, encore...

Mince, et quel paradoxe, celui de vouloir se faire souffrir alors qu'on était l'innocent. Le cerveau était fort influençable.

— Merde..., lâcha t-elle alors qu'un abrupt torrent de migraine lui traversa l'âme.

De toutes ses forces, elle se retint à l'acajou ciré, manquant de tomber en arrière en raison de ses vertiges agressifs. Les nombreuses lumières du bar ne cessaient de l'éblouir : ses prunelles ne pouvaient guère se reposer au sein d'un tel endroit.

Prise dans le flou total de l'alcool gorgé d'illusions, elle ne remarqua pas les signes inquiets du barman au front qui lui tendit un gobelet rempli d'eau. Ses doigts furent désormais si engourdis par la tristesse et l'amertume qu'elle n'arrivait plus à rien tenir dans sa main.

Perte

de

pied.

Pourquoi, pourquoi, pourquoi...

Mille coups d'Amour [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant