10.

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Un tintillement tapageur attira subitement mon attention. Je relevais la tête puis me frottais les yeux avant de croiser un regard...celui du gardien qui était en train d'ouvrir ma cellule. 

— Tu peux sortir, m'informa t-il d'une voix pusillanime. Quelqu'un a payé pour toi. 

Je fronçais les sourcils, intriguée, avant de décider de vite me lever afin de sortir de cette cellule étouffante. On m'avait enfermée là-dedans pendant plusieurs heures, aussi je ne fus pas étonnée lorsque je vis à travers les vitres du commissariat qu'il faisait déjà nuit dehors.

Je suivis le gardien jusqu'au hall, qui me fit ensuite, une fois l'accueil regagné, signer quelques papiers. Tout allait plus vite car j'étais majeure, enfin c'était ce qu'il m'avait appris. Il m'avait aussi informé que mon infraction allait être notée dans mes dossiers, mais cela m'était clairement passé au dessus de la tête. Jamais je n'allais travailler pour la société de toute façon.

Une fois que tout fut réglé au niveau de l'administration, je fixais le gardien alors qu'il semblait chercher quelqu'un à l'aide de son regard au sein du hall bien trop lumineux. 

— J'peux partir maintenant ? , demandais-je, légèrement hardie.

— Non, euh...attends. Il faut que tu attendes la personne qui a payée pour toi.

Je haussais les sourcils mais ne rajoutais rien et en profitais pour aller boire de l'eau à la fontaine. Mon instinct de survivante me disait d'essayer de choper une bouteille vide quelque part et de la remplir de cette eau pour ma famille, ou de carrément décoller cet objet du sol, mais je me retins. J'avais encore des principes.

Finalement, j'en vins à m'avachir sur l'un de ces fauteuils bleus et maculés de poussière près de la porte d'entrée, sous l'œil toujours poltron du gardien, dont la présence dans ce lieu semblait avoir été forcée. J'entendis une voiture s'arrêter devant le bâtiment et quelques instants après, des flics entrèrent avec un jeune homme menotté et capuché, qui semblait être boursouflé de toute la haine du monde.

Le gardien se fit âprement bousculer, puis tenta de masquer sa gêne en se raclant la gorge et en remettant maladroitement son col noir.

Je me tortillais les mains tout en me demandant si les filles avaient remarquées mon absence. J'espérais que non car je n'avais aucune idée de mensonge en cet instant même. Je me sentais très nerveuse, et je savais pourquoi. Mais j'étais dans une pure obligation de me contrôler en attendant de sortir de ce minable endroit consternant. 

L'onomatopée de lourds pas qui se rapprochaient de plus en plus m'atteignis soudainement. Mes yeux cherchèrent longtemps l'auteur de ce bruit, puis quand ils s'enchevêtrèrent avec ceux de Rafaël, un désagréable étonnement me pris. Cet état d'esprit atteignit son apogée lorsqu'il passa devant moi sans m'accorder plus d'attention. Vite, je devais le suivre.

— Tout est bon, tu peux partir, osa le gardien. Et, euh, Mademoiselle, si tu refais un délit comme ça, tu risqu...

Je n'entendis pas le reste de sa sotte phrase : la porte, comme elle aussi ennuyée par sa misérable attitude, le coupa brusquement en se fermant derrière mon dos. 

Dehors, le zéphyr fit calamistrer ma chevelure. Le commissariat se trouvait à proximité de Copacabana, ainsi, les mouvements de la brise étaient puissants. J'eus alors beaucoup de mal à rattraper Rafaël qui marchait à bride abattue au front.

Je trottinais, n'ayant guère le choix si je voulais marcher à côté de lui, et arrivais finalement à le rattraper. Ses traits apparaissaient tourmentés alors que son corps embaumait la colère.

Mille coups d'Amour [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant