Je voudrais avoir des enfants. J'ai fait les démarches nécessaires. Pour pouvoir l'an prochain suivre les cours, passer les entretiens, les examens, et au final obtenir les papiers. Après ça, je pourrais avoir des enfants, comme un peu moins de la moitié des Dievexois. Tous ne sont pas faits pour ça : certains ont d'autres projets, d'autres ne s'en sentent pas capables, et d'autres encore y viendront seulement plus tard dans leur vie. Quasiment toutes les personnes qui suivent le cursus obtiennent l'agrément, et peuvent ensuite avoir des enfants. Il paraît qu'à Chesna ils ont aussi un agrément à passer, mais seulement pour pouvoir adopter, et que beaucoup ne l'obtiennent pas. La blague du siècle ! Non seulement quasiment personne chez eux ne veut adopter, mais en plus il y a des gens qui veulent mais à qui ils refusent ce droit sous prétexte qu'ils ne seraient pas de bons parents ! Alors qu'à côté ils peuvent bien entendu faire autant d'enfants "naturels" qu'ils veulent, choisir leurs gènes et tout le tralala. C'est l'absurdité suprême. On marche les pieds sur la tête à Chesna ! Ils trouvent odieux que nos parents doivent avoir un diplôme mais eux en ont un aussi ; seulement il est réservé aux cas d'adoption. Je me demande qui a eu l'idée d'un double-standard aussi dénué de sens, et quels arguments peuvent à leurs yeux justifier un système aussi absurde. A tous les coups, c'est un héritage des générations précédentes qu'ils n'ont tout simplement jamais remis en question.
Je voudrais avoir des enfants. Je ne sais pas combien. Ça dépendra des besoins. ; je prendrais la décision la plus responsable. Il semble que ces derniers temps la population diminue à Dievex ; ça pourrait rapidement devenir problématique. En même temps, c'est bon signe : les gens sont de plus en plus responsables et comprennent à quoi avoir des enfants les engage. Donc ils y réfléchissent à deux fois ; c'est normal. Du coup, chaque année, de moins en moins de personnes passent l'agrément. Alors, comme on souhaite avoir une stabilité démographique, je suppose que j'aurais probablement deux enfants. Les statistiques évoluent chaque année, mais, actuellement, deux enfants par personne ayant l'agrément, c'est le chiffre qui est préconisé. Rien n'est obligatoire : je peux même n'avoir aucun enfant si je change d'avis. Ou plus de deux si l'envie me prend. Personne ne m'en empêcherait. Mais ce ne serait juste pas raisonnable ; et je suis une personne consciente de l'impact de mes choix et de ma responsabilité envers l'avenir.
Deux enfants. Ou quatre, probablement. Parce que je voudrais me marier, un jour, quand je trouverais quelqu'un avec qui je souhaite passer le restant de ma vie. Si un jour je rencontre quelqu'un avec qui je ressente l'envie de prendre un pareil engagement. A Chesna, ils n'ont absolument rien compris à ce qu'était le mariage. Ils ont un truc qui s'appelle le divorce : ça veut dire que les gens peuvent être mariés un jour et le lendemain ne plus l'être. Du coup, là bas, le mariage n'est pas un engagement pour la vie ; ce n'est donc plus rien du tout. A Dievex, les mariages sont assez rares en fait. Parce que c'est comme pour faire des enfants : on a conscience de ce que ça signifie vraiment et de ce à quoi ça nous engage, alors on ne le fait pas à la légère. Et comme on ne se marie pas forcément, c'est normal qu'on puisse avoir des enfants sans être marié. Vu qu'on est tout à fait capable d'élever des enfants sans être mariés ; capables d'élever des enfants en étant seul, ou capable d'en élever en vivant en couple même si l'on sait que ce couple n'est pas forcément voué à durer.
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Humains néanmoins
Ciencia FicciónIl est né avec collé sur son berceau une cartographie de son patrimoine génétique, choisi par ses parents et définissant dans les moindre détails qui il est destiné à devenir. Elle est née dans une couveuse artificielle, de la rencontre de deux gam...