Je veux l'épouser (17/17)

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Laurène le regardait depuis longtemps ; Loïc. Il était parfait, juste parfait. Tout ce dont elle avait toujours rêvé. A part un petit détail : lui ne la regardait pas. Et maintenant, il y avait cette fille étrange qui était toujours dans son parage et semblait prendre de plus en plus de place dans sa vie. Celle qu'il regardait avec les yeux brillants. C'était dommage ; mais ce ne serait pas la fin du monde. Non, il y avait dans le monde beaucoup d'hommes, et Loïc n'était pas le seul à être parfait. Oui, Laurène finirait par trouver l'homme qu'elle épouserait, forcément. Ils auraient des enfants, ils s'aimeraient, ils vivraient heureux. Forcément. C'était le cas de tout le monde, il n'y avait pas de raison que ce lui soit refusé à elle.

Mais elle n'arrivait pas à se sortir Loïc de la tête. Peut-être simplement parce qu'elle le voyait tous les jours. Puis, il avait l'air triste ces derniers temps, elle n'aimait pas ça. La Dievexoise ne pointait plus son nez à l'hôpital. Était-elle partie ? Étais-ce pour cela qu'il était triste ? Ou était-il triste parce qu'elle était toujours là et lui causait du souci ? Assurément, si elle était toujours là elle devait bien lui causer des soucis. Laurène ne comprenait pas. Pourquoi semblait-il attaché à elle ainsi ? Pourquoi semblait-il vouloir se compliquer la vie à ce point ? Ne souhaitait-il pas tout simplement être heureux ?

Ils auraient été heureux tous les deux, ensemble elle et lui. Laurène et Loïc, pour la vie. Cela crevait les yeux. C'était impossible qu'il soit aveugle au point de ne pas en avoir conscience. Oui, il y avait probablement d'autres femmes avec qui Loïc aurait pu être heureux. Plein d'autres, mais pas Liberté ! Pas une Dievexoise ; c'était absurde ! Laurène ne comprenait rien. Et Loïc semblait absent aujourd'hui. Depuis plusieurs semaines il semblait absent et malheureux.

Laurène devait faire quelque chose. Loïc avait besoin d'elle. Elle ne pouvait pas le laisser s'enfoncer ainsi dans une relation qui le rendrait malheureux. Elle devait le ramener à la vie, la vraie vie, la réalité de leur monde. « Loïc. Un instant s'il te plait. Il faut que je te parle. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans ta vie. Mais je veux juste te dire que je suis là. Je suis là, si tu veux de moi. On pourrait être tellement heureux toi et moi. Je me vois vivre avec toi. Je veux construire quelque chose avec toi. T'épouser, acheter une maison, avoir des enfants. Je voudrais tout ça. Et je ne sais pas ce que tu veux toi. Je me doute que ce n'est pas moi ; même si je ne comprends pas pourquoi. On serait tellement bien toi et moi, ça crève les yeux. Et nos enfants seraient parfaits. Je voulais juste que tu le saches. Juste réfléchis-y. Si tu veux nous donner une chance, je suis là. »

Loïc était sonné. Laurène ? Ça ne lui était simplement jamais venu à l'esprit. Elle faisait partie du décor. Ils échangeaient souvent quelques bribes de discussions qui lui avaient toujours semblé anodines, et elle était charmante. En fait, elle avait tout de la femme idéale telle qu'il se l'était toujours imaginée. La femme idéale pour lui. Bien plus que Liberté ne l'aurait jamais été. Liberté qui était partie, qui l'avait abandonné. Laurène ne lui inspirait pas de curiosité ; il avait l'impression de déjà savoir sur elle tout ce qu'il pouvait y avoir à savoir. Il ne la connaissait pas vraiment et pourtant c'était tout comme. Elle avait raison : ils seraient heureux, s'il lui laissait une chance. Pas besoin de plus de quelques secondes de réflexion pour en arriver à cette conclusion. Elle était juste comme il faut.

Alors, il lui sourit et répondit : « Oui.

– Oui quoi ? Oui tu veux m'épouser ?

– Oui je veux nous donner une chance.

– Vraiment ? Tu es sûr ?

– Jamais été aussi sûr de quoi que ce soit.

– Alors... maintenant... Maintenant quoi ?

– Maintenant on va commencer à être heureux.

– Heureux pour toujours ?

– Pour toujours. »

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