Je vous autorise à appeler ça de la boulimie d'écriture (même si techniquement à part ce chapitre, j'ai beaucoup d'extraits écrits et les prochains chapitres sont déjà quasiment écrits depuis des mois donc c'est surtout recoller les morceaux ^^ - oui j'écris dans le désordre)
L'adrénaline commençait à retomber alors qu'il avançait, Alice à sa suite, vers la sortie. Il se demandait s'il n'était pas en train de faire une grosse connerie. Pourtant il visualisait le plan qu'il voulait lui proposait. Même s'il était bien trop impulsif, qu'il n'avait rien préparé et que la peur revenait avec encore plus de vigueur qu'avant, comme si elle voulait lui dire « On ne m'abandonne pas comme ça. »
Mais si Aurore avait bien une qualité, c'était d'avoir des mots plus forts que ses ressentiments. Ils continuaient de tourner en boucle dans son esprit et lui donnèrent la force nécessaire de commander un Uber sur son téléphone et de se retourner vers Alice afin de ne pas la laisser dans le noir complet.
- Tu me fais confiance ?
C'était stupide, elle avait toutes les raisons au monde de ne pas lui faire confiance. Mais il avait besoin de son approbation là maintenant pour continuer. Elle se contenta de le regarder, l'air interrogatif et il prit une grande inspiration.
- Bon. J'ai appelé un Uber qui va te déposer chez toi pour que tu prépares des affaires pour deux jours, pendant ce temps-là je vais aller chercher les miennes et je te retrouverais devant chez toi, ok ?
Le stress l'avait fait parler tellement vite qu'il n'était pas sûr de ne pas l'avoir perdue en route. Elle semblait avoir compris ce qu'il venait de dire mais arborait un air interrogatif. Alors il se sentit obligé de rajouter quelques mots pour ne pas l'angoisser.
- Je t'ai promis de t'emmener aux étoiles, n'est-ce pas ?
Elle hocha la tête alors que le chauffeur se garait juste devant eux. Milan savait qu'il ne devrait pas la laisser partir toute seule alors qu'il venait de bouleverser tout son monde mais il ne voyait pas d'autres solutions. L'adresse des Jacob était déjà rentrée dans l'application, le trajet réglé, il devait à présent rusher pour rentrer chez lui et jeter des vêtements et sa trousse de toilettes dans un sac. C'était soit un coup de génie soit la pire connerie de sa vie. Il allait se faire tuer par Emile, c'était certain, mais à cet instant il n'en avait rien à faire.
Il traversa l'appartement sans prendre le temps de s'arrêter, ses colocs étaient déjà partis en soirée, le lieu était vide. Il ne mit pas longtemps à rassembler le strict nécessaire, à prendre de l'argent en plus en cash – au cas où – et à courir de nouveau vers le métro pour rejoindre Alice. Il essayait de ne pas rester statique pour ne pas changer d'avis. C'était la meilleure décision qu'il pouvait prendre s'il voulait avancer, il en était sûr.
Alice l'attendait devant la porte, les yeux dans le vide, sûrement perdu dans un monde parallèle. Elle sursauta légèrement quand il se plaça devant lui mais ne dit rien pour autant.
- Tu as prévenu tes parents ?
Elle regarda à côté d'elle, comme si un être imaginaire pouvait la sortir d'un mauvais pas.
- Alice, c'est important. Je sais qu'on est majeur, et tout le tralala mais je n'ai pas envie de les inquiéter ok ? Va les prévenir, et attends. Donne-leur ça.
Il avait sorti un bout de papier et un crayon pour noter son numéro de téléphone en cas de pépins. Il était peut-être impulsif mais pas complètement irresponsable. Le temps qu'elle revienne, leur nouvel Uber était garé devant l'immeuble. Il n'allait pas risquer d'aller dans le métro avec elle, il voulait bien commencer ce week-end. Elle le suivit sans poser de questions. Pourtant, il était certain que ça se bousculait dans sa tête depuis qu'il lui avait demandé d'aller chercher ses affaires pour deux jours.
Dans la voiture, il envoya un message à Evan pour le prévenir de cette virée soudaine et pour ne pas qu'il s'inquiète pour rien. Ils arrivèrent gare de Lyon plusieurs dizaines de minutes plus tard. Alice s'arrêta pour regarder un instant le bâtiment avant de se rapprocher de Milan en remarquant le monde autour d'eux.
- Suis-moi.
Mais elle resta plantée derrière lui et il comprit que c'était sans doute le moment de lui expliquer. Il ne pouvait pas la laisser avancer à l'aveugle et espérer qu'elle lui fasse assez confiance pour ne pas poser de questions ou pour ne pas déclencher une crise de panique.
- Désolé. J'étais trop préoccupé par tous les détails à régler que je n'ai pas pris le temps. Je. On va partir. Pour le week-end. On va quitter Paris. Toi et moi. Je sais que c'est imprévu, que ce n'est pas l'idéal et qu'il y a plus de chances que tu me dises non, là maintenant sur ce parvis de gare mais. Mais j'aimerais vraiment que tu me dises oui.
- On va où ?
- Hum. Marseille ?
Il espérait que c'était la bonne réponse, il savait très bien que cette idée était folle. Il n'était même pas avec elle, il n'osait même pas la toucher et il lui proposait deux jours dans une ville inconnue, rien que tous les deux. C'était du suicide. « Alors oui c'est plus difficile que ton aventure d'un soir habituel, mais c'est pas pour la même finalité non plus. Tu crois qu'un couple ça ne se construit pas ? » et il espérait bien que ce voyage serait la première pierre à l'édifice.
Elle se contenta de hocher la tête et de se mettre à sa hauteur. Il prit ça pour un oui et se dirigea vers l'intérieur de la gare. Il prit la direction des guichets pour demander des billets pour le prochain train pour Marseille et fut étonné de savoir qu'Alice avait une carte jeunes. Jusqu'ici il n'avait pas pensé qu'elle prenait le train assez régulièrement pour en avoir une. Mais en même temps, il ne savait quasiment rien sur elle.
Il leur restait une bonne demi-heure avant d'embarquer alors ils prirent le temps d'aller acheter des magazines, un de sciences pour Alice et un sur le hand pour lui, et des sandwichs pour le voyage. La soirée était déjà bien entamée et ni l'un ni l'autre n'avait encore mangé. Milan prit leurs sacs tandis qu'Alice portait les sandwichs et les magazines et ils rentrèrent dans leur train.
Comme il l'avait prévu, Alice ne se sentit pas plus à l'aise à l'intérieur du wagon qu'à l'extérieur. Il aurait préféré louer une voiture mais ça aurait été trop compliqué et il voulait juste partir le plus vite possible. Grâce au tarif jeunes, il avait pu acheter des billets en première classe pour seulement quelques euros de plus. C'était déjà ça. Il plaça leurs sacs au-dessus de leur tête après qu'Alice ait récupéré un de ses livres de physique quantique. Il comprenait mieux à présent pourquoi son sac n'était pas léger et sourit à cette pensée. Elle n'était vraiment pas banale.
Ce n'est qu'une fois assis qu'il commença à stresser. Il était persuadé qu'elle pouvait le sentir mais il n'arrivait pas à se calmer. C'était censé être quelque chose de complètement ordinaire, mais ça lui semblait totalement fou. Il partait en week-end avec Alice. Ils seraient tous les deux seuls, sans Emile pour faire interruption ou sans les gars pour essayer de lui faire revenir à la raison. Il aurait sans doute eu besoin des conseils sages d'Aurore, au cas où ça se passerait mal mais il se dit qu'il fallait bien se tester également. Il ne pouvait pas sans cesse compter sur les autres. S'il comptait construire quelque chose avec la jeune fille, et là en était bien son intention, il allait falloir passer par cette case-là.

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Blue Blurred
RomanceAlice est une fille à part, détestée des trois quarts des personnes qu'elle connaît. Milan est un coureur de jupons, une fille différente chaque samedi soir. Tous les clichés commencent comme cela. Et pourtant, c'est leur histoire.