39. Concours

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Bon les trois-quart de ce chapitre sont écrits depuis plusieurs jours déjà mais je trouvais pas la force de le continuer après le boulot, j'ai profité de ma pause déjeuner pour le finir mais du coup la fin est un peu bâclée, veuillez m'en excuser ! J'espère que ça vous plaira quand même ! On avance, on avance !

Le professeur d'Alice était en train de lui expliquer le déroulement des préparations pour le concours de sciences alors qu'elle regardait ses doigts se croiser puis se décroiser. Milan écoutait d'une oreille discrète, bien trop absorbé par le mouvement répétitif. Il faillit sursauter lorsque la porte de l'amphithéâtre s'ouvrir sur un groupe de jeunes étudiants, particulièrement bruyants.

L'enseignant ne sembla pourtant pas surpris de leur intrusion soudaine. Et pour cause, il les présenta à la jeune brune comme ses futurs partenaires pour le concours. Alice ne releva pas les yeux sur eux, se contentant d'accélérer le déplacement de ses doigts. Le changement dans son attitude était à peine perceptible mais Milan était tellement concentré sur les mains de la jeune fille qu'il n'aurait pas pu le manquer.

Les présentations jetèrent un froid dans la salle, comme si l'oxygène avait été absorbé par la tension soudaine. Des chuchotements émanaient du groupe d'étudiants avant que la seule fille se lance, tête la première.

- Je ne veux pas concourir avec elle.

Le ton était sec et même Milan pouvait sentir la rancœur qui en ressortait de là où il était. Ce n'était pas vraiment étonnant. Il avait compris au fil des semaines qu'Alice n'était pas vraiment populaire à l'université, elle avait une fâcheuse tendance à se mettre tout le monde à dos. En cause, son attitude bien sûr, mais aussi sa proximité avec son frère dont la bande avait déjà dû se moquer à plusieurs reprises de ces étudiants. Mais il y avait un tel ressentiment dans sa voix que le jeune homme soupçonna tout de même une autre raison, inconnue, sans doute plus personnelle, qui expliquerait cette animosité.

La jeune fille semblait avoir brisé les dernières chaînes qui retenaient les autres étudiants de donner leur opinion sur la question. Tout le monde était là, en train de parler de son cas, des pour et des contre de son intégration à l'équipe alors que le concours était dans moins d'un mois et Alice restait en retrait. Exactement comme elle avait l'habitude de le faire.

Le concours était pour bientôt, il fallait revoir toute la stratégie d'équipe et Alice n'était pas connue pour être la personne la plus malléable. Ça allait être compliquée, tout le monde en avait conscience. En outre, la jeune brune ne semblait pas prête à faire des efforts, ce qui ne faisait que rajouter des tensions à la situation.

Constatant qu'elle pouvait gérer la situation, Milan n'intervient pas, même s'il avait bien envie de leur dire deux-trois mots. Mais Alice était grande et comme elle lui avait dit la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, elle n'avait pas besoin de baby-sitter, et ce n'était pas ce qu'il voulait être pour elle.

- Mais vous n'avez pas le choix, Mademoiselle Roussel. Je vous rappelle que c'est encore moi qui aie le dernier mot dans cette histoire. Alice intègre l'équipe, point barre. Et si ça ne vous plait pas, la porte est grande ouverte.

La jeune fille lança un regard noir à Alice avant de sortir de la pièce. Cette dernière ne fit rien pour la rattraper. Il aurait déjà fallu la convaincre, elle, que c'était une bonne idée qu'elle se joigne à ce concours pour qu'elle cherche à la persuader qu'elle y avait sa place. Le groupe s'agita mais le professeur rétorqua qu'elle reviendrait quand elle se serait calmée. Comprenant qu'il n'obtiendrait rien de ses élèves pour le moment, il les congédia en leur donnant un nouveau rendez-vous pour faire le point et en les incitant à répéter comme à leur habitude. Alice attendit que tous les étudiants soient sortis pour finalement monter les escaliers.

Milan lui ouvrit la porte et ce n'est qu'à ce moment que les mains de la jeune fille retombèrent contre ses hanches. Il pouvait parier que sa respiration s'était calmée. Il ne commenta pas ce qui venait de se passer, parce qu'il n'y avait rien à rajouter. Il se contenta de marcher à ses côtés en pensant à la situation.

Il avait émis l'hypothèse qu'elle pourrait saboter le concours pour montrer son mécontentement. Sauf que ce n'était pas son genre. Il la voyait déjà. Elle allait rester sagement assise sur sa chaise et donner les bonnes réponses. Parce que c'était ce qu'elle faisait quand on lui posait des questions, quand il n'y avait ni émotions ni sentiments. Quand il n'y avait que des chiffres et des planètes. Elle répondait. Encore et encore. Marquant un point après l'autre. C'était exactement pour cette raison que le directeur avait voulu qu'elle intègre l'équipe. Elle était un atout important pour l'université et sa renommée.

Ce n'est qu'à ce moment-là que Milan se rappela qu'il avait lui aussi des études à réussir. Il se retourna vers Alice, gêné, se grattant la nuque.

- Hum. J'ai cours de nutrition.

Alice se contenta de hocher la tête, sans rien ajouter, comme si elle s'en fichait. Et à cet instant, il était dur de continuer à faire le premier pas, encore et encore. Mais sa décision était prise.

- Je ne sais pas trop ton emploi du temps mais on pourrait manger ensemble cette semaine ?

Il avait essayé d'avoir un ton détaché, comme si la réponse à cette question n'aurait aucune incidence sur son quotidien. Alice chercha quelque chose dans son sac avant d'en ressortir un cahier qu'elle posa sur un rebord de fenêtre. Milan la laissa faire sans vraiment comprendre son intention. Elle prit ensuite son téléphone et photographia une page qu'il ne voyait pas. Elle lui fit alors face, une légère moue sur le visage, comme si elle cherchait la solution à son problème.

- J'ai besoin de ton numéro pour t'envoyer la photo.

Milan n'aurait jamais pensé que ça serait aussi simple d'avoir le numéro de téléphone de la jeune fille et encore moins que ça viendrait d'elle, si bien qu'il mit du temps à comprendre ce qu'elle venait de lui dire. Il s'excusa ensuite deux fois, avant de finalement dicter les dix chiffres demandés.

Le transfert se fit rapidement et quand le jeune homme ouvrit le message, il comprit qu'Alice venait de lui envoyer son emploi du temps. Il avait encore un peu de mal avec le fait qu'elle prenait tous ses mots au premier degré mais dans ce cas-là, il n'allait pas s'en plaindre.

- Parfait ! Je t'envoie un message pour te confirmer quand je suis disponible, ok ?

Il remit son sac qu'il tenait à la main sur ses épaules et s'apprêtait à prendre congé quand elle l'arrêta de nouveau.

- Quand tu dis « manger ensemble » c'est...

- C'est comme tu veux, Alice. On achète un sandwich et tu choisis l'endroit où on se pose. Ou alors on prend autre chose à emporter ?

C'était si simple avec les autres filles, comment rien que l'évocation d'un déjeuner pouvait devenir aussi compliqué ?

- Pas de restaurant ?

- Tu veux aller dans un restaurant ?

C'était la surprise qui l'emportait, il n'aurait jamais pensé qu'elle voudrait se rendre dans un endroit rempli de monde, avec le stress qui en découlerait.

- Non. Mais toi...

- Alice, c'est avec toi que je veux manger, pas avec le restaurant. 

Blue BlurredOù les histoires vivent. Découvrez maintenant