J'ai le souffle coupé, les yeux peut-être un peu mouillés. Je vous souhaite un très bon dernier chapitre ♥
81. L'infini, c'est toi
Il n'était pas allé jusqu'à allumer des bougies, ni à parfumer l'appartement, mais il avait passé l'après-midi à mettre de l'ordre dans les différentes pièces sous les regards moqueurs de Yann et Evan. Il n'en avait rien à faire tant qu'ils respectaient leurs promesses de foutre le camp en fin d'après-midi, bien avant qu'elle n'arrive.
— Avoue que tu as prévu de commander chez le traiteur et de lui faire croire que c'est toi qui a tout cuisiné tout seul.
Il ne faisait pas attention à leurs remarques. Tout simplement parce qu'il n'avait pas besoin de faire semblant. Ils allaient cuisiner ensemble comme c'était marqué sur la liste, elle ne pourrait que constater par elle-même. Il ne comptait de toute façon pas partir dans quelque chose de compliqué. Il les mit à la porte, les poussant vers le couloir, comme ils comptaient bien attendre l'arrivée d'Alice pour foirer tous ses plans. Il ne mit pas de costard cette fois-ci, ni de chemise, encore moins de cravate. Il se contenta d'un tee-shirt noir sur un jean sombre, créant un contraste avec sa peau.
Il fit un dernier tour dans l'appartement, fermant la porte des autres chambres avant de revenir devant le miroir, remettant ses cheveux en place. Evidemment, en essayant, il les rendit encore plus négligés. Il n'eut pas le temps de s'arranger, entendant un léger frappement à la porte. Ça ne pouvait être qu'elle.
Quand il avait lancé l'invitation, il était fier de lui. Il suivait la liste, il n'avait ressenti aucun stress. C'était complètement autre chose maintenant qu'ils se trouvaient tous les deux tous seuls dans son appartement. Il se répétait qu'il n'avait pas de raison de s'en faire, ils s'étaient retrouvés seuls des dizaines de fois, allongés dans l'herbe, assis l'un en face de l'autre dans une salle de révision, et encore plus ces derniers jours, à arpenter Paris pour lui faire plaisir. Elle ne lui laissa pas le temps de stresser plus que nécessaire, se dévêtant de sa veste, laissant apparaître une adorable robe bleue en dentelle avant de venir poser ses lèvres sur les siennes. Apparemment, elle avait pris la confiance, ce qui ne pouvait que lui faire plaisir.
Il fut encore un peu maladroit quand il vint le temps de préparer la recette, et de faire des cookies. Il ne savait pas quoi dire et se contenta de suivre les consignes. Pour un peu, s'il continuait comme ça, il allait mettre le feu à l'appartement par accident. Elle ne fit pas attention à son côté gauche, plongeant ses mains dans la pâte à cookies pour y mélanger les pépites de chocolat. Elle avait de la farine sur la joue et il se fit un plaisir d'y passer le pouce pour la lui retirer. Il était dans une putain de comédie romantique et il ne savait plus quel était son pitch.
Pour atténuer son anxiété nouvelle, il proposa d'aller manger sur son lit tout en regardant un film. Elle le regarda un instant de travers, avant qu'il ne lui rappelle que c'était ce que les couples faisaient dans ses séries adorées. Il lança une sitcom sur son ordi, plus par intérêt, sachant très bien qu'il ne perdait rien à ne pas suivre l'épisode, plus que par réelle passion. Il sourit quand elle attaqua son dîner tout en faisant bien attention de ne pas salir ses draps.
Et puis tout s'accéléra, ils finirent le repas, posèrent les assiettes sur son bureau, s'allongèrent devant la série pour regarder la fin de l'épisode, qu'ils ne virent évidemment pas, Milan n'ayant pas pu résister à ses lèvres. Il savait très bien qu'il n'y avait que deux façons de poursuivre ce baiser et c'est sans doute ce qui affolait son rythme cardiaque alors qu'Alice passait ses mains autour de sa nuque.
C'était bien la première fois qu'il n'était pas à l'aise de se trouver dans un lit avec une fille. Mais c'était Alice, alors forcément, c'était différent. Il n'arrivait pas à se détendre. Il avait l'impression d'être totalement tendu, les nerfs à vif et même le fait de rayer réellement le dernier trait n'arrivait pas à le dérider. Il ne voulait pas la brusquer, au contraire, il voulait faire les choses bien. Il ne savait même pas ce qu'elle était en train de penser, si elle était prête pour ça, si elle le voulait, même. Et il maudissait la voix d'Evan, en boucle dans sa tête, certainement prêt à l'applaudir. Il devait être content cet idiot, il avait réussi son pari.
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Blue Blurred
RomanceAlice est une fille à part, détestée des trois quarts des personnes qu'elle connaît. Milan est un coureur de jupons, une fille différente chaque samedi soir. Tous les clichés commencent comme cela. Et pourtant, c'est leur histoire.