LA FILLE DE L'IMAM.

partie 21

       Ça fait deux semaines que papa est à l'hôpital. Je leur apporte chaque jour à manger car papa refuse de manger les repas de l'hôpital. Et aussi pour prendre des nouvelles de mon papa d'amour.
Mais malheureusement, le garder à l'hôpital n'est pas facile. Les soins médicaux coûtent excessivement cher. Maman a été obligée de vendre tout ce qu'elle a de précieux pour compléter et payer l'hôpital. Mais ce n'est pas si grave car les sacrifices ont payé: papa va mieux.
Le voir de plus en plus en forme me ravie, mais me rappeler que je dois lui dire une vérité qui risquerait de lui faire beaucoup de mal, me tue grave.
Je donnerai ma vie pour ne plus lire de peine ou de douleur sur le visage de mon père. Je l'aime tellement, je m'en veux énormément d'autant le décevoir.

       
        A part ma mère personne n'est au courant de ma grossesse. Je ne l'ai dit à personne et je sais que maman non plus.
Safina met rend visite souvent en revenant de la fac. Mais je n'ai jamais eu le courage de lui dire que je suis enceinte.

Je suis fière d'elle car depuis un moment elle s'est reprise en main. Elle a arrêté de courir après Ibrah car elle a rencontré un type, selon elle, gentil et super canon. Elle est heureuse et épanoui, je ne voulais pas tout gâcher. Je veux qu'elle reste comme ça.
Je n'ai pas encore rencontrer son nouveau petit copain mais j'espère que lui, ne la fera pas souffrir comme Ibrah.

Moi je fait semblant de n'avoir aucun souci, inutile d'en souffrir car j'ai pris ma décision... je vais me faire avorter.

      C'est aujourd'hui que papa à quitté l'hôpital. Il est à la maison. Mes soeurs et moi lui ont préparé une petite surprise pour lui souhaiter la bienvenue.
Il a beaucoup apprécié surtout qu'on a invité ses élèves de la mosquée ainsi que quelques uns de ses amis. Il a adoré la surprise. Il était tout content, tout fière. Ça m'a manqué de le voir aussi heureux. Je veux le voir comme ça avec le sourire toute la vie.
C'est pourquoi j'ai hâte d'en finir avec cette grossesse.

         Depuis que papa est à la maison maman n'arrête pas de me mettre la pression pour que je lui dise tout. Mais moi je n'ose pas, j'ai trop peur et d'ailleurs je ne vois pas l'intérêt de lui en parler puisque je ne compte pas garder le bébé.

Aujourd'hui dans la soirée alors que j'obligeais Mohamed à prendre son bain avant qu'il aille dormir, Inaya est venue l'arraché de mes mains. Elle lui a fait son bain puis elle l'a amené dormir dans leur chambre. Je l'ai laissé faire.
Parfois j'ai l'impression qu'elle nous déteste tous cette fille.
Mais une chose est sûr elle a tout les défauts du monde mais elle prend soin de Mohamed comme personne.
Elle le dorlote, l'amène promener, joue avec lui, lui achete des trucs...
Je crois que Mohamed est le seul membre de la famille qu'elle aime vraiment.

          Ma décision de me faire avorter me hante l'esprit tout le temps. Je m'isole, je cogite, je suis sûr d'avoir pris la bonne décision.
Le problème c'est que je ne peux pas aller à l'hôpital me faire avorter car c'est un délit. Mais ma chance c'est que ma mère est sage femme, elle pourra le faire pour moi sans éveiller les soupçons
Je dois juste lui en parlé, elle est la seule qui peut m'aider.
Je ne veux plus que ma famille soit déshonorée par ma faute.

Comme je ne voulais pas déranger en frappant à la porte de la chambre de mes parents j'ai écris un texto à maman pour lui dire que je veux lui parler urgement.
Je suis sûr qu'elle a deviné de quoi je voulais parler car dans les minutes qui suivent le texto elle m'a rejoint dans ma chambre.

- de quoi tu veux parler?

Maman n'est pas une femme très expressive. Elle étouffe ses sentiments et reste toujours calme. Mais je sais qu'elle est en colère contre moi car depuis qu'elle a appris ma grossesse j'ai l'impression qu'il y a un hic entre nous. mais je la comprends.
Je suis sûr qu'elle comprendra ma décision elle aussi.