LA FILLE DE L'IMAM.

partie 17

Après les supplications de maman, Papa, toujours silencieux, s'est levé et est retourné dans leur chambre.
Maman m'a dit de retouner, nous aussi, dans nos chambres. Elle a insisté sur le fait qu'elle ne veut entendre personne au sujet de ce qui vient de se passer.

J'ai conscience de la peine que j'ai causé à ma famille. Mais ma famille n'a pas la moindre idée de combien je souffre.
Cette histoire me fait plus de peine à moi qu'à quiconque.
Mais en ce moment ma douleur n'intéresse personne. Pour tout le monde je suis responsable de tout ça. Et malheureusement c'est vrai.
C'est pourquoi j'ai décidé de partir comme l'a demandé papa sans me plaindre.

J'ai profité du fait que chacun est dans sa chambre pour prendre quelques affaires et je suis partie.
Je marchais dans la rue sans vraiment savoir où je vais, en faisant semblant d'ignorer les insultes et critiques des gens du quartier qui m'accusaient d'avoir sali la réputation de mon père, et aussi d'être indigne d'être la fille d'un Imam.
Je marchais la tête baissée de honte en me demandant comment j'ai pu en arriver là, quand j'ai entendu les voies de maman et Raya crier mon nom, elle m'ont rattrapé en courant.

- ne t'avais-je pas dit de rester dans ta chambre? Reviens, je ne pense pas que t'en aller résolverai quelques choses. Cette humiliation nous est tombée dessus et ce n'est pas en te mettant à la rue qu'on s'en débarrassera. On est ta famille et ça pour le meilleur et pour le pire. Dit maman complètement résignée.

- oui, et moi je ne veux pas que tu partes. T'es ma soeur, je t'aime malgré tout et je m'en fous de ce que pense les autres, me rassure Raya.

J'ai honte de moi, vraiment honte car j'ai vu à quel point Raya tient à moi.
Je regrette tellement d'être une si grande déception et un si mauvais exemple pour elle.
C'est avec le coeur lourd de honte que je les ai suivi.
Maman m'a ramenée à la maison.

Raya à pris mes affaires et les a remis dans ma chambre.
Dès l'instant où j'ai mis les pieds dans le salon papa s'est levé et est retourné dans sa chambre.
Tout le monde s'est dispersé et m'a laissé toute seule dans le salon avec Mohamed qui s'est endormi dans son aire de jeu. Je l'ai pris et je l'ai amené dans la chambre.
Après j'ai rejoint maman et mes soeurs à la cuisine.
J'ai voulu les aider mais maman n'a pas voulu. Avant que je n'arrivais dans la cuisine elles étaient en train de parler mais dès qu'elles m'ont vu elles se sont tûes. Il n'y a que Raya qui asseyais désespérément de m'inclure dans la conversation, mais en vain.
J'ai peut être le droit de rester à la maison mais au fond je sais que rien ne sera comme avant.
Je me sens comme un paria dans ma propre famille.

Le déjeuner servi moi j'ai décliné. La douleur qui a envahi mon coeur a complètement noué mon estomac.
En plus, je savais que papa ne voulais pas me voir alors j'essayais de lui éviter ma présence du mieux que je pouvais.
Vu l'atmosphère tendu qu'il y avait j'ai décidé de me terrer dans ma chambre. J'y suis restée toute la journée.
J'ai fais mes prières seule car même si maman m'a pardonné ou du moins m'a toléré je sais qu'elle ne supporte pas ma présence elle non plus.

Dans la nuit à 3h du matin je suis allée trouver mon père dans la salle de prière car je sais que chaque nuit à la même heure, il se levait pour ses prières nocturnes.
J'ai attendu qu'il ait fini, et je me suis agenouée à ses pieds en larmes...

- papa... je t'en supplie... pitié pardonne moi... pardonne moi. Je sais que... que je t'ai énormément déçu mais s'il te plaît essaye au moins de me pardonner... papa. Je t'en supplie Papa.

Il ne repond pas, ne me regarde pas. Je me suis approchée de lui en posant ma tête sur ses genoux.

- papa... papa je t'en supplie papa pardon... pardonne moi.