LA FILLE DE L'IMAM.

partie 59

Nafissa:

Quand je suis entrée à l'intérieur j'ai trouvé les filles debout dans le salon silencieuses comme des tombes.
Sans leur dire un mot, je me suis  directement réfugiée dans ma chambre.
J'ai pas envie de parler, encore moins de leur raconter ce dont on vient de parler.

Seule dans ma chambre, je réfléchissais à ce qui vient de ce passer.
J'ai toujours redouté le jour où lui et moi aborderons ce sujet, mais maintenant que c'est fait au lieu de me sentir soulager, je me sens comme malade. Comme si quelque chose au fond de moi bout à 1000*
Je sens comme un énorme vide en moi.

Et le pire c'est que je n'arrive pas à retenir mes larmes. Je suis fatiguée de ressentir cette douleur au fond de moi. J'en peu plus.

Quelques minutes après Safi et Inaya sont entrées dans ma chambre.

- tu veux en parler me demande Safy?

-...

Dès qu'elle m'a dit ça mes larmes se sont mises à couler de plus belle.
Même si je veux en parler, je n'en serais pas capable tellement j'ai le coeur lourd et la gorge nouée.
Mais Inaya très curieuse me regarde l'air de dire.. vas y raconte...

- en tout cas moi je veux savoir. De quoi avez vous parlé ? Qu'est ce que vous vous êtes dit qui vous a mis dans un état pareil tout les deux? Insiste Inaya.

Safy, quant à, elle esseye d'être un peu plus compréhensive.

- laisse tomber Ina. On va tous aller dormir, demain sera un autre jour.

- pas question ? Moi je veux parler avec ma soeur.

- bonne nuit nafi, et TOI N'INSISTE PAS ( en s'adressant à Inaya ) vient avec moi, elle a besoin de rester seul.

Elles sont partis me laissant seule. J'avoue que c'est exactement de ça dont j'ai besoin: du silence. 

Assise sur la fenêtre de ma chambre je pensais au visage meurtri de Iyass.
Il était triste et sincèrement désolé, même sans me le dire je pouvais sentir sa peine, sa culpabilité.

Au font il n'a pas tort, lui comme moi n'étions que des pions qu'Omar avait utilisé dans sa vengeance contre mon père.
Mais lui donné une chance serait comme me trahir moi même et trahir la mémoire de mon père.

Maman avait raison, à vrai dire ce n'est pas en lui que j'ai pas confiance mais en moi.
J'ai peur de reconnaître que j'ai des sentiments pour lui. J'ai peur de faire rejaillir à la surface tout l'amour que j'ai pour lui et que je m'efforce de garder caché au plus profond de moi depuis longtemps.
Mon problème c'est que je ne sais pas aimer, Je me laisse trop guider par mes sentiments et c'est qui me fait peur.

Je pense à ma relation avec Iyass. A toutes ces fois où il me disait qu'il m'aimait. Il me le disait tout le temps. Ça me donnait l'impression d'être importante, vivante, UNIQUE.
Mais je realise que depuis qu'il est réapparu dans ma vie, il n'a fait que chercher à se faire pardonner ; je ne pense pas qu'il m'aime tant que ça. Tout ce qui l'intéresse à présent, c'est mon fils.

Toujours en larmes, j'ai décidé d'aller me doucher et d'essayer de dormir un peu. Car comme Safi l'a dit, demain est un autre jour.
Mais je me suis à peine levée quand mon 📲 portable s'est mis à sonner.
J'ai regardé le nom qui s'affichait et j'ai vu que c'est encore Iyass. Je ne sais pas si je dois décrocher ou pas.
Bon je décroche....

- Allô...?

📱- tu veux bien sortir je suis dehors. Il faut que je te parle.

- je crois qu'on s'est déjà tout dis, non?