Chapitre 15: Inquiétude nocturne.

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Noé roula à toute allure, pour changer. Le regard au loin, il fuyait le mien. Je ne connaissais pas la raison qui le poussait à agir ainsi, ou peut être que, si je la connaissais... J'étais l'éternel boulet qu'il traînait derrière lui, qu'il devait sauver et surveiller en permanence. Je baissais les yeux à l'idée d'être un poids à ses yeux.

On arriva sans attendre au hangar. La mâchoire serrée, je descendis du véhicule et me précipitai sans attendre vers le bureau en question. J'avais la haine, la haine que les jumeaux soient arrivés alors que infos de Franck affirmait le contraire.

En entrant je lui jetai le paquet à la figure et le poussa contre le mur derrière lui.

"C'est ce que tu appelles n'être pas là hein?! Lui criai-je à la figure.

-Qu'est ce que ça peut faire à présent? Tu es en vie non?

Son ton si hautain me fatiguait sérieusement.

-C'est grâce à Noé, sans lui je ne serais pas là pour ton foutu paquet! Maintenant oublies moi c'est clair?!"

Je lâchais sa veste et me rendis vers la sortie, jusqu'au moment où je me rendis compte que je n'avais plus de voiture. Putain, c'est vrai qu'elle est restée sur place celle là...

"Tom, files ta caisse, vite. Ordonnai-je.

-Ma voiture? Mais t'as craqué toi?

Noé arriva en face de lui et présenta sa main ouverte à Tom.

-Tes clefs, vite." Lâcha-t-il sans ciller.

Tom s'exécuta. Encore une fois, Noé intervena, pour changer. Cette manière qu'il avait d'impressionner les gens et de les rendre à sa merci m'énervait. Il était comme un frère pour moi, réellement. Je ne pourrais jamais assez le remercier pour tous les efforts qu'il a fait pour moi, et toutes les fois où il a su répondre présent. Mais à présent, j'avais l'impression d'être comme son ombre. Celui que je devais suivre pour ne pas périr ou faire de conneries. J'avais l'impression que sans lui, je n'étais rien, et je ne serais capable de rien. Je lui prouverais le contraire...

Je pris les clefs qu'il me tenda, et m'engouffrai dans la jolie audi de monsieur Tom, sous son regard rempli d'inquiétude bien évidemment.

Je me laissai guider par la route, grillant bon nombre de feux au passage. Celle ci me conduisit à l'hôpital, étrangement. Il était 4h26 et je m'apprêtais inconsciemment à aller la voir, comme pour m'assurer qu'elle allait bien après les menaces de Franck. Ayant retenu l'endroit de sa chambre, je m'y rendis sans peine. Elle était là, endormie paisiblement sur ce lit froid de l'hôpital. Un sourire apparu sur mon visage à la vue de la boîte de chocolat à moitié vide, apparemment mon cadeau lui avait plu. Mes mains se dirigèrent vers son teint blafard. Elle était épuisée, c'était clair, mais elle restait pour autant tellement jolie...

Je savais que les visites étaient interdites à des heures pareilles, c'est pour ça que je ne traînai pas; mais aussi probablement car je ne voulais pas risquer de la réveiller non plus. Après avoir embrassé son front avec plus de douceur qu'une plume, je quittai la pièce.

Un poids s'était libéré de ma poitrine, elle allait bien et j'allais tout faire pour que ça dure.

Point de vue d'Emma:

Je me réveillai en plein de milieu de la nuit étrangement alors qu'il n'était même pas encore 5h. Mes cheveux décoiffés et mon teint blanchâtre auraient causer des cauchemars à un enfant! Sérieusement, je faisais réellement peur dans cette allure, et le cadre de l'hôpital n'y arrangeait rien.

Mon ventre commençait à être tiraillé par la faim, il faut dire que la nourriture ici ne faisait pas rêver... Les chocolats allaient me servir de meilleurs amis pour la fin de ma nuit! J'envoyai un message à Noé, persuadée celui ci était encore entrain de jouer aux jeux vidéos à l'heure même pour changer.

Message de moi à Noé:

Je suis désolée de te l'annoncer, mais tu n'aurais plus le droit aux chocolats demain!

Message de Noé à moi:

Rassure moi et dis moi que tu ne viens pas d'envoyer ce message à une heure pareille.

Message de moi à Noé:

Oupsi... J'avais faim, ça m'a réveillé, puis toi non plus tu dors pas à ce que je remarque!

Message de Noé à moi:

Figurez vous que moi j'ai lycée madame!

Message de moi à Noé:

A une heure pareille? Aller te moques pas de moi.

Je te laisse avant que les infirmières me voient, je t'aime.

Message de Noé à moi:

D'accord... Il se peut que je me sois perdu dans mes jeux vidéos.

Ca marche, Je t'aime aussi.

Les messages avec mon frère me firent sourire, mais la fatigue qui refaisait surface s'empara complètement de mon corps. Je laissai les deux derniers chocolats sur la table, et me recoucha, comme si de rien n'était.

Je t'aime malgré tout. Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant