Chapitre 39: Retour au lycée.

633 47 6
                                    

"On est vraiment obligé d'y aller? Fis-je à mon frère alors que nous étions entrain de déjeuner dans le plus grand des calmes.

-Je crois qu'on a loupé assez de cours comme ça non? Et puis si tu veux que tout cela se fasse dans la plus grande des discrétions, on doit jouer notre rôle jusqu'au bout."

Alors ça y est, nous étions résumés à des personnages, des humains jouant leur quotidien. Alors même aller au lycée devenait du cinéma? Plus rien n'était naturel et l'on devait faire semblant jusqu'au bout? Je soufflai à cette idée, je détestais le mensonge alors faire ça de ma vie, non merci.

Nous étions le lendemain matin, et après avoir loupé les cours pour ma crise de nerf, je m'apprêtais à reprendre malgré moi le chemin du lycée. Je précise que je fais ceci contre mon gré car suite à notre décision d'hier, je ne voyais pas l'intérêt de continuer à y aller. Mais la discrétion avant tout comme me le rappelait mon frère...

D'ailleurs, nous prîmes sa voiture pour nous y rendre et donc y retrouver Ayden, Laura et le reste de la bande encore chamboulé par la mort de Julien. Je n'y étais pas insensible non plus, juste j'avais autre chose à penser.

"Tu vas bien? Me demanda AD, voulant sûrement s'assurer que cette nouvelle journée n'allait pas être comme les autres, un désastre.

-Ne t'en fais pas pour moi."

On ne tarda pas à entrer dans le bâtiment suite à l'heure approchant le début des cours. Alors qu'AD me poussait et que moi j'étais trop occupée à farfouiller dans mon sac à la recherche de mon emploi du temps, je le sentis s'arrêter. Je relevai la tête et en comprit immédiatement la raison.

"Vous n'avez pas tardé à ce que je vois. Chantonna une peste que j'aurais été ravie de ne pas voir étrangement. Tu aurais au moins pu attendre de me quitter Ayden.

Elle prononçait son prénom d'une telle manière... Je n'avais qu'une envie, l'étriper. Mais ses longues jambes agrandies par ses talons de 20cm rendaient ma tâche trop périlleuse.

-Je n'ai jamais considéré que nous étions ensemble. Souffla AD d'agacement.

-Comment peux-tu dire ça?! C'est l'autre handicapée qui te rend si sénile?

Je le sentais monter en pression derrière moi, je décidai donc de prendre les choses en main.

-Ecoute barbie, tu vas me faire plaisir et dégager, je crois qu'on a chose à faire que de savoir si le salon de manucure était ouvert ce matin.

Elle ouvrit la bouche en grand qu'elle couvrit l'instant d'après par sa main et donc ses charmants ongles de dix mètres de long. Est ce qu'elle ne pouvait pas avoir durant un instant des attitudes naturelles? Ayden n'attendit pas plus longtemps pour m'amener vers ma salle de cours, laissant donc la pauvre Vic en plan. Je dis ça avec ironie, bien évidemment.

Point de vue d'Ayden:

Il est vrai, je l'avoue, que j'avais complètement oublié l'existence de Vic durant ses derniers jours. Après Emma avait raison, nous étions plus occupé à la mission qu'à sa beauté. Je saluais d'ailleurs ce tact qu'elle avait tant, qui lui donner un certain côté rebelle qui me plaisait tout autant. Sauf si il était employé à mon égard, là j'avoue il me plaisait moins.

Je n'avais pas dormir chez les Aron, je pense qu'un peu de distance pour être au clair en vue de la situation fairait du bien à tout le monde. Laura elle aussi était rentrée. Je pense qu'elle avait besoin d'avoir cette proximité avec sa famille, le temps qu'elle était encore là. Les au revoir allaient sûrement être des plus compliqués pour elle...

"Mec, tu as vu les hommages qu'ils ont fait à l'intention de Julien? Me sortit Noé me faisant sortir de mes pensées au passage.

-Tu parles des décorations devant le casier?

-Oui, il prévoit même une minute de silence demain à 11h. M'apprenait-il.

Je baissai les yeux, encore une fois nous avions fait de sacrés dommages. Mais le monde ne savait pas la personne qu'il était. En possédant une double identité comme celle ci, Julien avait lui même signé son arrêt de mort. Si nous ne l'avions pas tué, quelqu'un d'autre l'aurait fait à notre place. Malgré cette affirmation, je n'arrivais pas à m'enlever la culpabilité de son décès. Encore un en plus à supporter...

Eh, tu es avec moi? Reprit Noé après mes quelques secondes d'absence.

-Tu comptes y aller demain?

Il bouffa de rire en silence pour ne pas attirer les regards.

-Vraiment? Tu crois que je vais pleurer la mort de ce salop?"

Je me mordis la lèvre. Encore une fois, Noé avait ce recul envers les actes qu'il commettait, le rendant plus fort aux yeux de tous. Et moi j'étais là, à regretter la mort d'un mec qui a failli peut être tuer l'une des personnes qui devenaient la plus importante à mes yeux...

Je t'aime malgré tout. Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant