Chapitre 56: Adieu papa, Adieu maman.

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Le lendemain, J-1. Rien d'exceptionnel ne s'était passé durant le reste de la journée d'hier. On se rendait compte des heures qui commençaient à précéder la mission et le départ. Je pouvais même distinguer un brin d'angoisse chez Noé et Ayden, enfin, qui pourrait leur reprocher?

Comme suivant le plan, nous avions amené toutes nos affaires chez Ayden afin de ne pas partir trop dans la précipitation non plus. Nous avions garder le minimum dans nos véritables maisons afin de ne pas alarmer nos familles sur ce que nous nous apprêtions à faire.

Je vous avouerai que la journée fût longue et pesante, sans la petite bouille d'Ayden. Le pauvre n'allait même pas pouvoir dire au revoir à la bande, enfin je dis "au revoir" mais ça serait plus le fait de les voir une dernière fois.

"Emma, tu étais vraiment obligée de prendre autant de chaussures? Demanda Ayden ne sachant plus où les mettre dans la voiture.

-Le pire dans l'histoire c'est qu'elle ne peut même pas marcher avec ! Affirma mon frère dans un fou rire.

Ayden se retenait pensant probablement que ce genre de remarque allait me gêner mais quand il me vit partir en fou-rire également il ne se retint plus. Laura nous avait joint dans cette partie de rigolade qui nous faisait à tous du bien.

-Si l'on a le droit à ce genre de blague tous les jours, alors je suis prête à vivre le restant de mes jours avec vous! Avoua Laura en essuyant des larmes qui commençaient à couler suite à son fou-rire.

-Au fait des nouvelles de Franck?" Demandai-je à l'intention des deux mâles dans la pièce.

Ils me firent tous les deux non de la tête. Apparemment, tout ce qu'ils savaient c'est qu'ils devaient être présents à 18h au hangar demain, avec des tenues noires de préférence. Je commençai à stresser également...Pour eux, pour nous, pour cette dernière soirée avec mes parents... C'était d'ailleurs le genre de signe qui ne trompait pas à mon frère puisqu'en voyant ma mine déconfite il s'empressa de me dire que nous n'allions pas tarder à rentrer. Ce que l'on fit donc, 30 minutes plus tard. Nos parents nous ne demandaient pas trop d'information sur ce léger retard, c'est d'ailleurs en prenant conscience de cela que je voyais à quel point ils nous faisaient confiance.

Le repas se passa dans le plus grand des calmes, on sentait tout de même que l'atmosphère était un peu tendue. C'était les aux revoirs qui étaient plus chaleureux... Je m'assurai d'ailleurs que Noé n'était pas là pour juger mon comportement. Je pris dans mes bras ma mère tout en lui chuchotant bonne nuit alors que je voulais lui dire plus d'un milliard d'autre mot du style...

Maman, après 17 ans d'amour, de colère, d'angoisse, de rire et de pleurs je te laisse, si simplement soit-il. Ta fille s'en va rejoindre un autre pays, une autre ville pour pouvoir continuer à vivre en paix. Je sais qu'en étant au courant de toute la situation tu m'aurais encourager dans ce choix, c'est d'ailleurs aussi pour cela que j'ai pris cette décision. Tu as été la plus merveilleuse des mères bien que je ne fus pas la parfaite enfant dont tout le monde rêve. J'ai mal agit, plus d'une fois. J'ai désobéis, une fois de trop probablement. Je m'en veux d'avoir entâcher ta vie avec mon accident et ce qui me brise encore plus c'est que tu t'en voulais, toi, car tu n'avais pas pu m'empêcher de faire la plus grosse connerie de ma vie. Mais tu sais quoi, je te remercie, car grâce à toi j'ai compris au combien la vie était courte et qu'il fallait profiter de chaque instant, chaque seconde. Je t'aime maman, ne l'oublies pas. Je vivrais pleinement, je rigolerais à ne plus m'en tenir, je pleurerais parfois, et je t'aimerais indéfiniment...

Lorsque je posais mes yeux sur mon père, les larmes commençaient à me monter. Avachi sur le canapé et absorbé par son émission de télévision il ignorait tout de ce que je vivais à l'instant même. Je me permettais de le déranger quelques secondes dans son moment de confort pour lui dire bonne nuit, bien qu'en vérité, ce soit plus que cela... A l'instar de ma mère, c'était les mêmes mots qui résonnaient. J'avais mal, tellement mal. Mais je me rassurais de les voir heureux et rigolant lorsque je quittais la pièce. Je ne me retournais pas, déjà parce que c'était plus compliqué qu'il n'y paraît avec un fauteuil mais aussi car je savais que si je les regardais une dernière fois, je n'arriverai plus à partir. Je croisais cependant Noé dans le couloir, il était par ailleurs trop tard pour cacher mes larmes.

"Tu es la fille la plus courageuse que je connaisse Emma.

-Oh je t'en pris, épargnes moi tes blagues pour ce soir.

-Je ne plaisante vraiment pas. Me répondit-il en se mettant à ma hauteur. Tu sais, que tu sois ici ou à l'autre bout du monde, les parents seront toujours fière de t'avoir comme fille.

-Tu crois?

Il hocha la tête avec douceur puis me berça dans ses bras.

-Et je serais toujours aussi fier de t'avoir comme soeur aussi Emma." Reprit-il dans un souffle.

Après cette embrassade, il me laissa regagner ma chambre, et ce fût là bas que je laissais l'ensemble de mes émotions m'envahir. Seule, pour paraître plus forte que je ne l'étais, seule, pour ne pas être juger...

Adieu papa, adieu maman.

Je t'aime malgré tout. Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant