Dans Le Parcours D'une Prostituée Sénégalaise.

Chapitre 13:

Comme promis, elle nous avait tous acheté des téléphones sauf que moi j'avais la plus chère: un iPhone X.

-Tu aimes ton téléphone portable j'espère ? Demande t'elle pendant le trajet du retour.
-Oui, j'adore. Merci beaucoup.
-Bella tu veux qu'on aille autre part ? Je veux dire dans une...
-Non, je ne pense pas que cela soit nécessaire.
-D'accord. Dit elle en haussant les épaules. Tu sais ce que j'aime chez toi.
-Non dis moi.
-Ton sourire ! Rigole t'elle. Tu as des dents et des lèvres parfaites.
-C'est réciproque ! Dis je timidement.
-Ah oui ? Demande t'elle en posant sa main sur ma cuisse.
-Oui. Annonçais je.
-Bon on se dit à demain alors ! Dit elle en me tendant le sachet plastique qui contenait les téléphones.
-A demain ! J'ouvris la portière mais au lieu de sortir je me retournais vers elle pour l'embrasser. Elle fut choquée mais finit par répondre à mon baiser.
-Allez file maintenant avant que quelqu'un ne nous surprenne ! Rigole t'elle.
-Ouais j'y vais ! Au revoir !

Je sonnais à la porte et aussitôt ma mère m'ouvrit.

-Waouw on dirait bien que tu m'attendais. 
-Tu as vu l'heure qu'il est ? Vous êtes parti depuis trop longtemps. Estimez vous heureuse que je ne sache pas composer un numéro avec le fixe mais qu'est-il arrivée à ta joue.
-Oh ça, je...je me suis cognée avec le vitre.
-Vitre ?
-Oui celle de la voiture. Tiens, c'est Badjéne qui vous a offert ses téléphones, je vais allez prendre un bain et faire le dîner. Concluais je pour fuir le sujet.

Malgré que je ne cessais d'ignorer ses reproches, ma mère ne prenait aucun répis à donner un sens négatif à tout ce que faisais Badjéne pour nous mais à force d'obtenir les mêmes réponses venant de ma part, elle finit par se lasser.

Le lendemain à 5heures30mn ma soeur et moi étions au salon en attendant impatiemment la venue de Badjéne mais c'est sans compter sur le silence de maman.

-Il paraît que vous viendriez que chaque trois mois soit 3 à 4 fois dans l'année. Dit elle en hoquetant comme pour éviter de pleurer.
-Maman c'est pour la bonne cause. On va réussir et tout ça restera derrière nous. Je te le promets. La réconfortais je.
-Bella s'il te plaît prends soin de Sandra quoi qu'il arrive. Ne la laisse pas prendre le mauvais chemin à cause des mauvaises influences.
-Je te le promets maman. Dis je.
-C'est ce que me disait tout le temps ton grand frère et regardes maintenant où il se trouve. Nous sommes à des milliers de kilomètres de son corps. Pleure t'elle.

Ma mère avait expliqué à mes cadets ce qui est arrivé à notre grand frère mais de manière très complexe. Sandra n'a pas cessé de pleurer mais Amadou n'est pas du genre à verser des larmes donc je ne sais pas vraiment comment il a prit cette nouvelle.

-Oh maman tu vas me faire pleurer ! Ajoute Sandra.
-Maman écoutes moi, je ne finirais pas comme Lamine. Et je n'oublie pas la dette que me doit ces personnes qui l'ont tués. Renchéris je.
-Non Bella laisse faire les choses. ALLAH s'en chargera. Toi, contentes toi d'être heureuse et de garder un oeil sur ta petite soeur. Et appelez moi quoi qu'il arrive d'accord ?
-D'accord maman.

La sonnerie retentit et Sandra s'empressa d'ouvrir la porte.
-Bonjour ! Dit Badjéne à ma mère qui lui répondit par un hochement de tête. Alors les filles vous êtes prêtes ? Demande t'elle.
-Ouiii ! Se réjouit ma soeur.
-Alors, on y va.
-Dis toi que je viendrais les rendre visite. Elles ne peuvent peut être pas se déplacer mais moi, je viendrais à leur rencontre ! Dit ma mère à Badjéne qui lui sourit avant de sortir.

On fit nos au-revoir à maman qui d'ailleurs à cause de ses conseils nous a mis en retard. C'est pourquoi aussitôt dans la voiture, Badjéne se mit à accélérer.
Contrairement à ce que je croyais, l'école ne se trouvais pas très loin, elle était juste un peu cachée et isolée mais ça va.

-On dirait une grande maison ! Dis je.
-Ça s'appelle un bâtiment et c'est ce à quoi ressemble votre école. Répond Badjéne. Allez maintenant, prenez vos valises et suivez moi.

On la suivit alors sans piper mot mais à chaque pas que je faisais, mon instinct me disait que ceci n'était pas une école. En effet c'était une sorte d'habitat rempli de chambres qui augmentaient au fur et à mesure des escaliers cependant j'avoue que la propreté y était fortement appliquer.  Et je mentirais si je disais que ce que je voyais n'était pas beau parce que tout ici était en parfaite harmonie avec les couleurs et la décoration.

Nous arrivâmes au quatrième étage et Badjéne y rencontra Adrien.

-Bonjour mes roses ! Sourit ce dernier pendant que je le toisais du regard.
-Bonjour ! Répond Sandra.
-Les voilà ! Dit Badjéne.
-Super, je viens justement de faire nettoyer leur suite. C'est celle qui se trouve tout au fond et voici la clé.
-Bella emmènes ta soeur et allez déposez vos valises dans la chambre. Sandra tu y restes et toi Bella tu me rejoins au bureau principal en bas.
-Tout de suite ! Dis je en saisissant la clé des mains d'Adrien avant de m'engager à ouvrir la porte.

Nous avions des chambres séparés super spacieuse séparés par une porte coulissante et coordonnée à la même salle de bain, un petit salon et une toute petite cuisine.

-Waouw c'est beau ! J'adore la décoration. Remarque ma petite soeur.
-Je trouve aussi. Installes nos affaires pour t'occuper, j'arrive. Dis je avant de me rendre au bureau principal où je trouvais Adrien et Badjéne.

-Je ne serais pas longue mais malheureusement il y a qu'une de vous deux qui pourra aller à l'école et l'autre pourra travailler. Annonce t'elle froidement.
-Mais j'avais espoir de faire des études.
-Je sais mais comme tu peux le voir moi aussi je viens de l'apprendre. Je suis navrée. Dit elle faussement.

De par sa façon de parler, de se comporter et surtout de s'expliquer j'avais de la peine à reconnaître Badjéne car celle que j'avais en moi était une autre personne mais pas celle que je connaissais.

-Je préférais en parler à maman d'abord. Suggérais je.
-Écoute moi espèce de villageoise. Finit les mascarades, maintenant tu n'as plus ton mot à dire car j'ai déjà choisi pour toi donc tu vas travailler, ta soeur sera à l'école, ton frère aussi et ta mère sera guéri.
-Badjène qu'est-ce qui t'arrives ? Demandais je en me tenant les joues.
-Il m'arrive que je jouais un rôle depuis le début. Et ce que tu as en face de toi c'est la vraie Badjéne et voici Adrien, mon partenaire.

La rencontre dans la voiture, l'argent qu'elle me donnait, l'aide qu'elle m'apportait, l'amour qu'elle prétendait avoir pour moi, la confiance qu'elle a gagnait, les confessions qu'elle m'a faite alors tout était faux. Je n'arrive pas à croire à quel point je me suis fait avoir.

Ma mère avait raison. Et juste le fait d'avouer ça, me faisait honte à tel point que je me mis à pleurer chaudement.

-Com....pourquoi.... ? Pleurais je.
-Une sotte pleurnicheuse j'en ai pas besoin ici. Tout ce que je veux c'est que tu travailles pour mon l'entreprise d'Adrien et d'ailleurs à vrai dire tu n'as pas le choix. Dit son mari. Tout l'avenir de ta famille entière repose sur nos mains.
-Je travaillerais pour vous. Inutile de faire quoi que ce soit. Ma soeur ira à quelle école ?
-Juste celle d'en face.
-Et quel est mon travail ?
-Tu travaillerais pour Sidi à chacune de ses défilés et tu travaillerais pour moi en tant que mon employé VIP je dis VIP parce que tu nous feras apporter tous les gros lots.
-Qu'est que ça veut dire employé VIP ? À quoi consiste mon travail ?
-À te prostituer ! Avoue Badjéne malicieusement en embrassant son partenaire. Tout à l'heure, Adrien et moi te montrerons comment faire et ce que tu dois savoir.
-Attendez ! Attendez ! Je crois que j'ai mal entendu là.
-Hum d'accord ouvrez bien tes oreilles. TU TE TROUVES DANS UN LIEU DE PROSTITUTION APPELÉ ''VENDROME'' ET TOI TU VAS TE PROSTITUER COMME TOUS LES AUTRES. Hurla Badjéne avant d'embrasser à nouveau Adrien.

Non seulement j'étais prise au piège mais je venais également de me rendre compte que j'étais tombée amoureuse de cette femme qui m'a sortit du pénombre pour me fourrer en enfer.

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