Chapitre 11:

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-Bella où est-ce que tu vas avec elle ?
-Maman c'est elle qui t'a appelé non ? Elle ne te l'as pas dit ?
-Elle m'a dit qu'elle arrivait dans quelques minutes et que vous allez tous les deux régler des formalités.
-C'est ce qu'elle m'a dit aussi. Maman, t'inquiète pas. Tout ira mieux ! Dis je en lui caressant les épaules.
-Et qu'est-ce que tu vas porter ?
-Bon pour que tu aies l'esprit tranquille. Je te laisse choisir pour moi. Lui souris je.

Sans hésiter, elle me sortit un Jean noir et un t-shirt gris m'arrivant jusqu'au hanches et des Tim en noir.

-Hum très bon choix ! Rigolais je.
-Tu oublies la femme que je suis ! Dit elle en sortant.

Comme en un éclair, je m'étais déjà habillé puis j'ai tressé mes cheveux en renverse afin de pouvoir porter une des perruques qui m'arrivait au bas du dos. Je trouvais ça extravagant il y a quelques temps mais maintenant je vois les choses autrement grâce à Badjéne.

Je pris mon sacoche vide que je mis en bandoulière sur moi avant d'aller au salon.

-Souhanallah ! Qu'est-ce que tu as fait à  tes cheveux ? Demande ma mère ébahie.
-Waouw Bella tu es superbe ! S'exclame ma soeur.
-Merci Sandra. Maman quand Badjéne te disait qu'elle m'a acheté des trucs, elle parlait de ça. Qu'est-ce qui il y a maman ? Tu trouves que ça ne me va pas ?
-Si si ça te vas mais on dirait que tu viens d'avoir une vingtaine d'années. Ça te rend encore plus précoce que d'habitude. Avoua t'elle.
-Maman arrête de t'inquièter pour elle. C'est une grande fille ! Me défend mon petit frère.
-Grande fille ? Je te rappelle qu'elle n'a que 15 ans ! Rétorque ma mère.
-Oui mais elle en fait plus de tout façon. Répond t'il.
-Amadou tu te tais ! Tu parles pour ne rien dire. Et toi là, tu as intérêt à retenir une chose, ce n'est pas parce que tu vis ici que tu n'es plus la villageoise que tu as été autre fois. Donc je tiens à te faire comprendre que pour rien au monde, je n'accepterais que tu fasses partie de ces filles sans valeurs et faciles dandinant à chaque coin de la rue. Me dit elle en me pointant du doigt.
-Je n'ai pas honte de ce que je suis maman. Rassures toi !
-Je vous l'ai déjà dit, ce qui est entre vos jambes c'est tout ce que vous avez de plus cher donc que vous le gardiez c'est la seule chose qui peut me rendre heureuse plus que de vous voir réussir.
-Oh maman qu'est-ce que tu peux être direct ! Dit Amadou.
-On a compris maman ! Renchérit Sandra.

Là d'où l'on vient, il n'y a pas de sujet tabou c'est pourquoi malgré notre âge, nous savons déjà beaucoup de chose.

Je ne savais pas quoi dire à ce genre de sujet et heureusement l'entrée de Badjéne me sauva des griffes de ma mère.

-Bonsoir ! Dit elle en entrant. Tenez, c'est de la pizza pour vous ! Goûtez-en c'est un vrai délice vous verrez ! Sourit elle en tendant les deux cartons à ma mère.
-Oh merci tata !
-De rien mon chéri. Bella, on y va si tu es prêtes ?
-On peut y aller. Dis je en regardant ma mère qui restait toujours aussi froide avec Badjéne.
-À tout à l'heure ! Dis je en prenant une part de pizza avant de sortir suivit de Badjéne.

-Tu m'as sauvé des paroles de ma mère. Elle me parlait encore à propos de l'importance de la virginité. Lui confiais je aussitôt après m'être installer dans la voiture.
-Elle n'en saura rien si tu restes discrète ! Dit elle en démarrant la voiture.
-C'est ça le problème, je n'aime pas lui mentir.
-Tu sais que tu n'as pas le choix.
-Oui je le sais. Soupirais je.

Nous fûmes plongés dans le silence jusqu'à notre arrivée ensuite on entra dans ce qui semblait être un studio. 

-Assis toi ! M'ordonne t'elle dés que la porte fut fermé.
-Leçon numéro 1 : La première chose que tu dois savoir c'est que ce que tu ressens au fond de toi compte peu. Ce qui est important c'est ta beauté, tes atouts et ton corps. Est ce que tu comprends ?
-En d'autres termes tu veux me dire que qui je suis compte peu ce qui importe c'est ce que les gens voient.
-Waouw ! Tu es super intelligente ma chérie. Applaudit elle. Donc je disais tout ce que tu as à faire c'est de coiffer tes cheveux, t'habiller à la mode, te parfumer, de te brosser les dents et de te maquiller. Est ce que tu m'as entendu ?
-Oui mais pourquoi ?
-Bon je vais être directe avec toi Bella. Je veux qu'à partir d'aujourd'hui que tu saches que tout ce qui te fais mal, tout ce qui te ronge ou ce qui te détruit n'a pas de sens ici d'accord ? Si tu as mal, tu gardes ça pour toi même, pas un seul ne devrait savoir ton côté sombre. Pleures quand personne n'est là, crie quand personne là mais quand il y a du monde, tu te maquilles, tu t'habilles et tu souris.
-Ça risque d'être difficile ! Déclarais je en soupirant.
-C'est pas tout. Dit elle en baissant la tête.
-Quoi ?
-Non. Je te le dirais demain. Dit elle en sortant une malette de maquillage, une tenue et des escarpins.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Porte cette tenue et ses chaussures ! Je vais me charger de te maquiller.  Dit elle sèchement comme pour me dire que je n'avais pas le choix.

J'allais riposter mais son regard me fit tout de suite obéir.

-Où est-ce que tu vas ?
-Je vais aller me changer dans la pièce d'à côté. Répondis je.
-Non, tu le fais devant moi ! Ça ne me dérange pas.

Je la regarde quelques secondes avant de le faire. J'étais maintenant habillé d'une robe décoltée extravagante, très courte et extrêmement sexy et j'avais porté les escarpins avant qu'elle ne vienne me maquiller sans piper mot.

-Lèves toi et suis mes instructions.
-D'accord. Dis je en me levant.
-Va devant le miroir. Sourit et tais toi.

Je m'approche du miroir en zigzaguant à cause des talons avant de me mettre à sourire comme me l'avait elle dit.

-Désormais c'est ce que tu feras devant les gens. Je répete encore une fois que ce que tu as dans le coeur et dans la tête ne comptes pas mais ce qui compte c'est ton corps et  ce que les gens voient de ta personnalité .
-J'ai une question. Déclarais je.
-Je t'écoute !
-Suis je obligée de m'habiller ainsi ? Parce que je ne me sens vraiment pas à l'aise dans cette tenue et je crois que les gens auront une mauvaise image de moi.
-Hum Bella ! Rigole t'elle pour se mettre à côté de moi devant le miroir.  Tu ne devras t'habiller ainsi que si le lieu te le demande. Concernant les gens ça ne te regarde pas, laisse les parler. C'est tout ce qu'ils ont à faire après tout.
-Qu'est ce que ça veut dire si le lieu te le demande ?
-Lorsqu'on t'ordonnes de le faire mais
en dehors de ça tu peux devenir toi même.
-Je jouerais le rôle de deux personnes.
-Ouais c'est ça. Tu joueras le rôle que je t'impose et a la fois le rôle de qui tu es vraiment sauf que la mauvaise l'emportera toujours sur la bonne. Tu vas comprendre plus tard.
-Ok.
-C'est bien ! Dit elle. Maintenant on va soigner ensemble ta manière de marcher, de te comporter, d'attirer et de regarder les gens. Tout d'abord, tu arrêtes de baisser la tête quand tu marches et tu arrêtes de marcher aussi verticalement.
-D'accord.
-Alors maintenant, tu vas essayer de marcher en sortant tes formes, tu poses un pieds et tu essaies en même temps de dégager ta hanche vers le côté. Regarde comme moi je fais ! Dit elle en me faisant une démonstration. Allez. À toi maintenant !

Je prends mon souffle avant de me mettre à marcher comme elle me le disait. Au début à chaque fois que je posais un pieds, je trébuchais et ce qui me choquait le plus c'est que jamais Badjéne ne m'a tenu pour pas que j'atterisse au sol. Donc à chaque fois je tombais, je devais me relever moi même et continuer l'exercice sans répis. À force de me retrouver au sol, j'ai fini par craquer et me mettre à pleurer non seulement parce que j'y arrivais pas mais parce qu'elle me regardait chuter sans rien faire.

-Non non non. C'est la chose à ne surtout pas faire. Relève toi et continues, seul tes efforts et ton dévouement te permettrons d'y arriver.
-Mais tu ne m'aides pas ! Pleurais je encore.
-Si je te regardes échouer c'est pour que tu y arrives toute seule. Bella relève toi, efface tes larmes et continues s'il te plaît. Tu vas y parvenir d'accord ?
-Oui. Prononçais je fatiguée avant de faire ce qu'elle m'avait dit.

Il m'a fallut encore des chutes pour y arriver.

-BRAVO ! Cria Badjéne heureuse. Maintenant tu sais marcher avec des talons, tu sais ressortir tes formes en marchant avec la tête haute mais il te manque le regard. Tu dois regarder une personne avec hautain. Fais comme si tu étais au sommet d'une pyramide et qu'eux étaient au bas du pyramide. Relève ton menton un peu comme ça. Voilà ! C'est parfait ! Essaie maintenant de marcher comme ça pour voir.

En suivant ses instructions, je faisais exactement comme elle me l'a demandé.

-Parfait. Parfait. Parfait. Se réjouit elle. Tu as tout compris. Maintenant que tu sais comment faire, tu vas devoir t'entraîner jusqu'à en faire une habitude.
-Je le ferais mais pourquoi ?
-Juste pour te préparer à la vie qui t'attend ici. Dit elle avec un clin d'œil.

On sonna instantanément à la porte et Badjéne me prévient de ne pas m'inquiéter, que ça va aller.

J'hochais la tête et elle partit ouvrir la porte puis deux hommes dont l'un devait avoir à peu près la même âge que ma mère soit 40 ans et l'autre devait avoir l'âge de Badjéne firent irruption dans la pièce.

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Merci  ;)

Dans Le Parcours D'une Prostituée Sénégalaise.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant