Dans Le Parcours D'une Prostituée Sénégalaise.

Chapitre 52 :

-Après plusieurs méditations je prend l'initiative d'accorder la garde de l'enfant à Monsieur Ndiaye pour son dévouement et pour ses véritables accusations utilisés à l'égard de Mademoiselle Diop. La sentence prend effet immédiatement et......

Avant que le juge ne termine son monologue je m'étais déjà laissée effondrer dans les bras de Anna. Je n'entendais plus ce qu'il disait, la seule chose qui tourmentait ma pensée c'était ''je prends l'initiative d'accorder la garde de l'enfant à Monsieur Ndiaye'' et le sourire moqueur que me lançait Mansour.

Anna me prit la main en me dirigeant hors du tribunal puis je rentrais dans ma voiture c'est à ce moment là que je venais de comprendre je ne reverrais plus jamais mon bébé. Je ne pouvais même pas pleurer tellement que j'avais l'impression de faire un mauvais cauchemar qui n'était pas encore prêt de se terminer. Les gens pour qui j'ai tout donné ne sont plus avec moi, l'homme que j'aime me voit comme son ennemie et pour finir ma meilleure amie a complètement coupé les ponts avec moi. Suis je aussi nuisible ?
Je ne comprends pas le sens de la vie. Je ne comprends pas comment puis je arrivé à ce stade là alors que j'ai souffert depuis tellement longtemps.
Si au moins quelqu'un m'avait laisser lui expliquer peut être que les choses auront été différents mais malheureusement dans la société où l'on vit il est plus facile au gens de te juger que d'écouter ton histoire. Je me suis sacrifiée pour ma famille et voilà qu'aujourd'hui ça n'a pas servit à grand chose : ma mère est morte, mon frère est mort, ma petite sœur et mon petit sont partis loin de moi. Et moi de mon côté je suis devenue non seulement la méchante de l'histoire mais aussi la grande perdante. Pourtant si j'étais restée aussi soumise, il y aurait pas de doute qu'à cette heure je serais 6 pieds sous terre et ma sœur prendra le relève de la prostitution, ma mère aurait perdu la vie plus tôt et Amadou aurait perdu la tête.

Si on m'avait dit il y a 10 ans de cela qu'il arrivera un jour où je voudrais redevenir cette pauvre petite fille qui vivait dans un village lointain herant pieds nus dans les rues avec une robe trouée, je ne l'aurais pas cru, j'en aurais rigolé et j'aurais dit cyniquement ''C'est impossible'' pourtant à l'heure d'aujourd'hui c'est tout à fait le cas car tout ce que je souhaite c'est de fermer les yeux puis les ouvrir et me retrouver à nouveau sur la route de Sidiali avec mon panier sur la tête vendant des mangues pour avoir de quoi mettre sous la dent mais c'est bien avec une larme au coin de l'œil que je me rends compte que cela est archi impossible.

Heureusement que j'ai une personne comme Anna à mes côtes car malgré tout ce que j'ai fait elle est restée là pour moi et elle le reste toujours.

-Au moins j'ai quelqu'un sur qui comptait. Dis je en relevant ma tête du volant pour regarder à travers le vitre ce que pouvait encore faire Anna dehors puis je la vois entrain de venir en ma direction suivit de Mansour.

Je clignais des yeux pour voir si c'est vraiment ce que je vois parce qu'avec tout ce que Mansour venait de dire au procès, je ne comprends pourquoi il vient en ma direction à moins qu'il ne le fait pour m'agacer d'avantage.

-Tu peux sortir s'il te plaît ! Me dit Anna en toquant sur le vitre.
-Ok. Soufflais je en sortant de la voiture après avoir effacer mes larmes.

-Je t'écoute ! Croisais je les bras.
-Tu te souviens quand tu es venue chez moi je t'avais dit qu'il fallait que je t'avoue quelque chose ?
-Oui je m'en souviens !
-Eh bah je voulais te dire que...que Mansour et moi entretenons une relation. Dit elle en fermant les yeux.
-Waouw. Fis je simplement.
-C'est vrai que...
-Ce.n'est.pas.à.toi.que.je.m'addresse. Prononçais je en coupant la parole à Mansour.
-Je..
-Mansour s'il te plaît c'est déjà assez compliqué comme ça. Lui dit Anna.
-Mais...
-S'il te plaît laisse moi seule avec elle.
-D'accord. Je t'attends à la voiture. Dit il aprés lui avoir fait un bisou à la joue.

En voyant cette scène je sentis littéralement mon cœur se déchirer parce que oui je l'aime et même beaucoup. J'ai partagé 2 ans de ma vie avec lui et il m'a montré le meilleur côté que pouvait avoir un homme alors que je croyais que c'était impossible. Il m'a appris à aimer et je ne peux certainement pas l'oublier du jour au lendemain.
Je ne suis pas sur de l'oublier. Mon amour pour lui est tellement véritable.

-Pourquoi est-ce que tu pleures ?
-Tu te fiches de moi ? Tu es en couple avec l'homme que j'aime le plus au monde et tu me demandes pourquoi je pleures.
-Je ne savais pas que....
-Ah oui tu ne savais pas que je pouvais aimer quelqu'un. La coupais je.
-S'il te plaît ne sois pas aussi difficile avec moi. C'est arrivé comme ça.
-Il ne t'aime pas Anna. Il ne t'aime pas. Il ne te regarde pas comme il me regarde moi. S'il a fait ça c'est pour me faire du mal à moi mais il ne t'aime pas. Il sait pour ton passé ?
-Oui.
-D'accord. Que c'est ironique ! Rigolais je.
-Bella il y a que toi qui y trouve de l'ironie.
-Hum...
-Je l'aime Bella.
-Moi aussi je l'aime Anna. Rétorquais je.
-Mais lui il ne te considère plus.
-Tu savais que....
-Oh me fait pas la morale quand toi tu as couché avec le mari de ta meilleure amie.
-Sauf qu'à la différence de toi moi je ne savais pas que c'était le mari de ma meilleure amie.
-Je vais l'élever comme mon enfant Bella. Ne t'en fais pas pour ça. Dit elle me prenant la main.
-Tu es entrain de me dire que tu va élever l'enfant que moi j'ai fait naître.
-Tu n'as pas le choix.
-Je sais.
-Regarde moi. Je te promets que je vais l'aimer et l'éduquer comme il se doit.
-Alors pendant tout ce temps tu jouais un rôle avec moi, tu me faisais croire que tu étais de mon côté alors qu'en fait tu étais avec lui.
-C'est pas....
-Si c'est tout ce que tu avais à me dire. Je m'en vais.
-Non ce n'est pas ça.
-Je t'écoute. Dis moi.
-Ça va te faire mal mais....
-En ce moment je suis arrivé au summum.
-En fait Mansour m'a demandé de ne plus te voir c'est soit ça, soit je mets un terme à ma relation avec lui.
-Je comprends donc toi aussi tu coupes les ponts avec moi.
-Oui malheureusement. Avoua t'elle lorsqu'une larme coula sur sa joue.
-Bien. Dis je en entrant à nouveau dans ma voiture pour démarrer aussitôt.

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