Chapitre 20 :

35.5K 5.5K 23
                                    

-Bella ! Bella ! M'appela Sandra en posant sa main sur mon épaule. À quoi est-ce que tu penses ? On est arrivé.
-Ah excuse moi. J'avais la tête ailleurs. Répondis je en donnant l'argent proposé au chauffeur qui retient ma main dans la sienne.
-Ça va pas non ? Lâche ma main ! Déclarais je en retirant immédiatement ma main alors que Sandra était déjà descendu mais qui devait parfaitement nous voir et nous entendre.
-Tu me reconnais pas ? Sourit il.
-Non. Qui êtes vous ?
-J'ai déjà était votre client ! Dit il d'un ton pervers.
-Euh....je....non...je ne vous reconnais pas monsieur ! Annonçais je en sortant du taxi.
-Tu en as connu tellement que tu ne peux pas me reconnaître ? Ça devient grave ! Force t'il toujours.

Bah ouais Bella ça devient grave quand même. Me dit ma conscience.

-Pfff. Sandra on y va ! Ordonnais je à ma soeur en montant les escaliers de l'immeuble afin d'atteindre notre appartement.
-De quoi il parlait ?
-Qui ça ?
-Tu sais bien. Je parle du chauffeur.
-Oh c'est juste un client dans le restaurant où je travaillais.
-Le restaurant ?
-Oui Sandra le restaurant !
-Alors pourquoi il a dit que tu en connaissais tellement pour ne pas le reconnaître. Il faisait allusion à quoi ?
-Il m'a dragué et j'ai refusé voilà. Ils parlent de tous les mecs qui me cours après.
-Je ne crois pas qu'il faisait allusion à ça. Il a dit ça devient grave.
-Eh bah tu pouvais lui demander alors pour savoir.
-Et pourquoi tu voulais que je mente à maman quand je venais la rendre visite seule ?
-Écoute Sandra je suis déjà assez stressé là alors n'en rajoute pas avec tes questions inutiles. Et peu importe ce que peut penser ta petite tête c'est faux. Donc s'il te plaît maintenant, veux tu bien rester aimable avec moi ?

Ma situation faisait que j'avais du mal à être aimable avec ma petite soeur. Ça m'irritait de l'avoir dans le même milieu que moi.

Elle répond en un hochement de tête et c'était mon signal avant d'appuyer sur la sonnerie. Quelques secondes après ma mère ouvrit la porte et je me jetais dans ses bras. Elle m'avait tellement manqué, ça faisait deux ans que je n'ai pas ressentit cette protection maternelle. Dans ses bras je sens que rien ne peut m'atteindre. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour y rester tout le restant de ma vie afin de fuir mon sombre destin.

-Mon aînée ! Tu m'as tellement manqué.
-Moi aussi maman.
-Et moi je ne comptes pas alors ? Demande Sandra en rigolant.
-Bien sûr que si mon ange. Entrez, Amadou est au salon. Déclare t'elle.

Elle nous fit entrer en passant son bras sur mon épaule et en calant Sandra dans son autre bras. En la voyant aussi réjouissante de nous voir, mon coeur se sert à l'idée qu'elle apprenne toute la vérité.

Lorsqu'on arriva au salon, Amadou courra dans mes bras. Je ne sais pas comment mais Amadou faisait maintenant deux têtes de plus que moi et son corps devenait athlétique: un vrai beau gosse. Waouw.

-Dis donc toi tu es un homme maintenant !
-Je l'ai toujours été grande soeur ! Rigole t'il en se décalant de mon emprise pour prendre Sandra dans ses bras.
-Allez installez vous maintenant ! Dit ma maman.
-N'oublies pas que c'est aussi chez eux maman, tu parles comme si elles étaient des invités ! Lui répond Amadou alors que je m'installais sur le fauteuil en face d'elle.
-Oh Bella regarde tu passes à nouveau à la télé. Tous les médias parle de ton défilé ! Déclare ma mère en zappant la télévision et au moins 4 chaines TV rediffusée mon défilé. Elle finit donc par laisser un d'eux.

Quand je me vis sur l'écran, j'avais l'impression de regarder une inconnue. Ce regard, ce sourire, cette personne, cette démarche, ce franc parler, cette confiance: je refusais de croire que cette personne c'était moi.

-Tu as été superbe vraiment. Je suis fière de toi ! Me dit ma mère.
-Moi aussi ! Ajoute Amadou.
-Je suis fière de toi également ! Déclare Sandra.
-Tu es le modèle de cette famille. Ma Sha Allah.
-Vous n'avez pas été choqué de me voir aussi superficielle ?
-Qu'est-ce que tu racontes ? Dans d'autres conditions si je t'avais vu comme ça, jamais tu ne sortiras de cette maison mais si c'est pour un travail de top modèle ou quelque chose de légale. Ça va. Tu es majeure maintenant et tu sais ce qui est bien pour toi.
-Maman tu sais que je suis pas rester longtemps à l'école ?
-Quoi ? Comment ça ? Demande t'elle en ouvrant grand les yeux.
-L'école n'est pas fait pour moi.
-Et qu'est-ce que tu veux dire par là ?
-Je veux arrêter ça !
-Ça quoi ?
-Le défilé ! Je veux rentrer à nouveau ici et travailler même en tant que commerçante ça me va.
-Bella mais qu'est-ce que tu racontes ? Est-ce que tu t'entends parler ?
-Maman si c'est ce qu'elle veut alors pourquoi pas ? C'est sa vie non ?
-Amadou je t'ai dit mille fois de ne pas t'immiscer dans les discussions qui ne te concerne pas. Le réprimenda ma mère.
-Amadou moi je suis d'accord avec maman. Pourquoi choisir le commerce alors que tu peux gagner des millions en un simple défilé.
-Merci Sandra. Toi au moins tu me comprends moi et ma position.
-Mais c'est toi qui disait toujours que la dignité vaut tout l'or du monde ! Renchérit Amadou.
-Est-ce qu'en défilant, elle perd sa dignité ? Non. Alors tu te tais. D'ailleurs vous me laissez seule avec votre grande soeur. Leur ordonne ma mère.

Amadou fixe notre mère pendant un moment avant de suivre Sandra et ils allèrent tous les deux au balcon nous laissant ainsi seule.

Je prends une grande respiration avant de prendre ma tête entre mes mains. Quand elle me vit comme ça ma mère vint s'asseoir auprès de moi.

-Bella ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as l'air fatigué. Remarque t'elle en me caressant l'épaule.
-Ce n'est juste qu'une impression maman.
-Bella regarde moi ! Dit elle en relevant ma tête fe façon à ce que je la regarde dans les yeux.
-Ma petite fille mais qu'est-ce qui ne va pas ? Qu'est-ce que tu me caches ? Dis le moi, je t'aiderai.
-Je te le dirais. Je te dirais toute la vérité si tu veux mais avant ça il faut que tu me dises d'abord dis moi pourquoi est-ce que tu penses que je devrais continuer le défilé.
-Ok marché conclus. Bella sache qu'avant tout que tu deviens ce que j'ai toujours rêvé que tu sois.
-Tu as rêvé que je sois une top modèle ?
-Non. Non. Je n'ai jamais penser à quel métier tu pourrais avoir mais je voulais que Lamine soit celui qui assurerait notre bien familial mais malheureusement Dieu en a voulu autrement et c'est toi qui l'est devenu aujourd'hui.
-Ce n'est pas une raison maman.
-Bella c'est de l'argent que tu nous envoie que l'on vit.
-Et ton travail ?
-Les vas et viens c'était trop pour moi. Et je ne pouvais pas prendre le risque de provoquer une autre maladie donc j'ai laissé tout tomber.
-Maman je......
-Bella c'est avec ton argent qu'on vit et on ne peut pas prendre le risque de retourner à notre situation précédente. Je ne pourrais jamais résister face à une humiliation publique pareille. Il faut que l'on persévère et qu'il y a t'il de plus beau que de voir que sa fille a réussi sa vie. Tu crois quoi ? À chaque fois que tu m'envois de l'argent, ma fierté pour toi devient imposante et incommensurable. Je me vente de ça auprès des autres personnes, c'était une joie que chaque mère voudrait éprouvé. Et ça Bella tu n'a pas le droit de me l'enlever s'il te plaît !
-.....
-Bon sang Bella dis moi ce qu'il te dérange dans le défilé pour que tu veuilles tout quitter ! C'est pas comme si on te demander de coucher avec des hommes !
-Non maman c'est pas comme si on me demander de coucher avec des hommes. C'est très facile à dire ça.
-Si tu travailles en tant que commerçante, cet argent ne suffira pas pour nous 4. Rends toi à l'évidence
-Si seulement tu savais ce que tu es entrain de me demander ! Soupirais je las.
-Je sais ce que je te demande crois moi ! Penses à ton père, il faut qu'il regrette de nous avoir abandonner aussi lâchement.
-Mon père ! Rigolais je nerveusement. Si jamais il revenait tu te remettrais avec lui ?
-.....
-Maman il t'a abandonner. C'est un connard, c'est pas un homme...il....

Elle me gifle avant que je ne puisse terminer ma phrase. Et heureusement qu'elle m'a giflé car sinon j'aurais dit ce qu'il ne fallait pas dire.

-Je t'interdis de parler comme ça de lui. C'est ton père que tu le veuilles ou non. Que dirons tes cadets s'ils t'entendent parler comme ça toi qui est l'aînée ?
-Tu l'aimes toujours mais laisse moi te dire maman que cet homme t'a déjà oublié.
-Ton père et moi avons vécu avant que tu ne naisses alors je t'en prie c'est pas toi qui va me parler de lui. Je l'aime Bella, c'est l'homme de ma vie et il y a que lui que je connais. L'amour c'est pas comme ça, on peut pas oublier celui qu'on aime du jour au lendemain.
-Excuse moi si nous n'avons pas la même définition des termes '' du jour au lendemain '' car deux ans et demi ce n'est pas du jour au lendemain.
-Tu comprendras un jour ce que je te dis.
-Je ne l'espère pas. Bon je vais y aller maman.
-Vous ne passez pas le weekend ici ?
-Je l'avais oublié, j'ai même pas amener mes affaires et ceux de Sandra.
-C'est pas grave ! Vous avez des habits ici.
-D'accord. Je vais dire ça Badjéne pour la prévenir. Dis je en lui envoyant un message. Est-ce qu'elle vient encore vous rendre visite ?
-Oh oui oui. Elle vient deux fois par semaine.
-Et qu'est-ce qu'elle fait lorsqu'elle est là ?
-Bah on discute mais il passe plus de temps avec Amadou et moi, ensemble.
-Amad....

Je ne pus terminer ma phrase que l'envie de vomir m'habita, je courrais donc immédiatement dans la salle de bain et la ferma à clé pour y demeurer quelques instants.

-BELLA OUVRES CETTE PORTE. TU VAS ME DIRE CE QUI T'ARRIVES !




*Cliquez sur le petit étoile s'il vous plaît*

Merci ;)

Dans Le Parcours D'une Prostituée Sénégalaise.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant