Chapitre 02:

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-De quoi ?
-Je dois à quelqu'un de l'argent !
-Combien Lamine ?
-100.000francs.
-Quoi ? Mais qu'est ce que tu as bien pu faire de cet argent ? Papa le sait ?
-Non ! Personne le sait ici.
Dit il en jettant un coup d'œil par dessus son épaule.
-Et pourquoi suis je la seule à pouvoir t'aider ?
-Parce qu'en échange de ma dette, il veut que tu sois avec lui.
-Sois avec lui ? Demandais je sans comprendre.
-Oui !

J'espère qu'il n'a pas osé me dire ce genre de propos à moi sa sœur !

-Lamine qu'est ce que tu veux dire par là ?
-Il veut....que...tu... couches avec lui. Avoua t'il gêné.
-Tu es fou Lamine ? Demandais je en me tenant la poitrine sous le choc qu'il puisse me demander une telle chose. Je vais le dire à maman ! Répondis je en voulant sortir.
-Si tu ne le fais pas, il anticipera ma mort ! Ajoute t'il.
-Mais qu'à tu bien pu faire de toute cette somme Lamine. Me retournais je avec une larme sur ma joue.
-Je ne peux rien te dire. Dit il en baissant la tête.
-....Je ne veux pas faire ça, maman me l'a toujours interdite et même toi tu ne voulais pas que je parle aux autres garçons.
-Je sais petite sœur mais ce n'est pas du bluff, ça fait longtemps qu'il te voulait et j'ai toujours refusé. Quand il a su pour mes problèmes d'argent, il me l'a aussitôt prêté me disant que je pourrais le payer quand je l'aurais mais ce malheureux avait déjà autre chose en tête. Arrêtes de pleurer ! Dit il en effaçant mes larmes.
-Il va vraiment te tuer si tu ne le fais pas ?
-Oui mais je vais me débrouiller d'accord, tu n'as pas à t'inquiéter !
-Dis moi ce que tu as fait de cet argent ? Et qui est celui dont tu me parles ?
-Je.....

-Votre père est rentré ! Nous interrompt ma mère en plein débat.

Sans rien ajouter on l'a suivit avant de s'installer à nouveau sur la natte pour manger notre unique repas convenable du jour.

-Bella est ce que tu vas bien ? Demande ma mère.
-Oui..oui bien-sûr ! Répondis je aussitôt en buvant mon thé.

On mangea tous dans le silence en profitant de chaque seconde chaque à prendre une bouchée ou une gorgée. Je peux dire que toute la journée c'était le seul moment où on pouvait énormément remercier Dieu.

À la fin de notre premier et dernier déjeuner de la journée, on était enfin libre à s'amuser où à faire ce qu'on veut chacun de notre côté mais notre couvre feu était l'équivalent d'un compte à rebours de 2 heures soit juste avant le crépuscule.

Comme chaque soir je n'avais rien à faire, je n'avais pas d'amis toutes les filles du villages ne voulaient pas être amie avec moi, quand j'en ai parlé à ma mère, elle m'a répondu que c'était parce qu'elles étaient tous jalouse de ma beauté et qu'elle aussi avait vécu la même chose. Même jusqu'à aujourd'hui ma mère n'avait toujours pas d'amis ! C'est un atout d'être belle mais il y a des fois où tu le regrettes à la mesure où les autres ne te souhaitent que du mal.

Mon père était ressortit de la case pendant que Sandra et Amadou étaient entrain de jouer avec de la paille pour construire un bonhomme à la culture paysanne et villageoise. Sandra avait toujours été proche de Amadou, ils étaient toujours ensemble et je dois admettre que mon petit frère avait un privilége énorme sur elle qui ne mettait jamais à demain ce qu'il lui disait de faire mais heureusement on ne s'inquiétait jamais de ça parce que Amadou n'était pas quelqu'un doté de mauvaise intention bien au contraire, il vouait à sa petite sœur une protection absolue car il avait toujours était content de sécurisé quelqu'un à son tour.

Je les regardais contente et fière de voir la grande complicité qu'avait forgé mes cadets.

-Amadou !
-Oui Sandra ! Répond ce dernier en continuant sa besogne.
-C'est vrai ce que tu as dit tout à l'heure ? Que toi et moi on mangera un jour de la viande ?
-Oui, je te le promet même si c'est la dernière chose que je ferais.
-D'accord. J'ai hâte ! Sourit elle. Tu sais chez Baba, ils en mangent chaque soir.
-Qui te l'a dit ?
-Sa fille ! Hier elle m'avait invité pour manger avec eux mais tu m'as dit de ne pas le faire parce que sinon je ferais honte à maman.
-C'est vrai Sandra. Tu dois te limiter à ce qu'on a. Les gens comme nous se font souvent rabaisser et tu ne sois pas leur donner cette opportunité là.
-Je ne mangerais jamais ce qui n'est pas à moi !
-Et tu n'accepteras jamais aucune invitation à quoi que que ce soit. Tu leur répondras toujours merci. D'accord ?
-D'accord ! Répondit elle aussitôt.

Dans Le Parcours D'une Prostituée Sénégalaise.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant