Chapitre 3 Cole

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— Désolé mon mignon, mais je ne l'ai pas vue, me répondit la prostituée en me lançant un sourire aguicheur. Mais si tu veux, je peux m'occuper de toi...

Elle tenta de me caresser la joue, mais avant qu'elle ne me touche, je reculai d'un pas. Sa proposition m'énerva car je n'étais pas là pour acheter des faveurs sexuelles, j'étais dans cet endroit de malheur parce que la personne que je cherchais avait disparu et que j'ignorais où elle pouvait bien se cacher.

Cela faisait deux jours désormais que je la recherchais et personne ne semblait l'avoir vue. Il fallait l'avouer : Ronnie était douée pour devenir invisible.

— Tu recherches Fletcher ? dit une voix féminine.

En tournant mon regard vers la droite, je la vis. Elle était adossée contre un mur, portant tout simplement une veste où je pouvais parfaitement voir son soutien-gorge. Pour le bas, elle ne portait qu'un string et des collants effilés, ainsi que des talons astronomiquement hauts. Je me demandai comment elle faisait pour marcher avec ce genre de choses aux pieds.

Je m'approchai alors d'elle afin de pouvoir la distinguer sous cette couche épaisse de maquillage. Elle portait également une perruque. Bien qu'avec toutes ces fanfreluches, elle ne semblait pas dépasser les vingt ans.

— Tu sais quelque chose ?

— Cela se pourrait.

Je n'avais pas de mal à piger ce qu'elle essayait de me dire : pas d'argent, pas d'infos. Je connaissais plutôt bien le monde de la nuit, là où il y avait des drogues, du sexe etc... je n'y étais pas étranger. Alors je savais ce qu'elle voulait.

— Combien ?

— Cent dollars.

J'arquai un sourcil. Même la meilleure des infos de tous les temps ne valait pas cent putains de dollars !

Mais j'avais vraiment besoin de retrouver Ronnie et en plus, pour moi cent dollars, ce n'était que dalle... même si j'avais l'impression de me faire escroquer.

Je soupirai et sortis de la poche arrière de mon jean deux billets de cinquante pour ensuite, les tendre à la femme.

Une fois qu'elle eut l'argent en main, elle l'examina à la lumière d'un lampadaire, comme pour s'assurer que je ne lui refilais pas de faux billets. Elle devait faire ça à chaque fois qu'un « client » la payait, pour ne pas avoir à se faire tabasser par son mac.

— J'ai vu Fletcher.

J'attendis qu'elle continue, mais elle avait l'air de vouloir se faire désirer.

— Où ça ?

— Entre Dover Avenue et E. Travis Boulevard. Mais c'était il y a deux nuits.

— Qu'est-ce qu'elle faisait ?

— À ton avis, mon chou ? ricana-t-elle. Je l'ai vue monter dans la voiture de plusieurs hommes en même pas deux heures. Il faut le dire, Fletcher est très expérimentée. Pendant son absence, elle a été très sollicitée.

Je soupirai d'agacement. Mais pourquoi Ronnie retournerait-elle faire le trottoir ? C'était totalement débile ! Je lui avais trouvé un travail bien dans une épicerie. Elle avait un bon salaire, un endroit où loger... alors pourquoi bordel de merde irait-elle faire le tapin ?!

— Quel est ton nom ?

— Pour le savoir, il faut payer.

Je serrai les dents encore une fois et sortis un billet de vingt dollars de ma poche, qu'elle m'arracha pratiquement des mains.

Si Jamais... (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant