Si Jamais... (Tome 1) ©

Chapitre 2 Olivia

Peut-être bien une heure après notre arrivée, nous étions toujours en train de visiter la maison. À croire que celle-ci n'avait tout simplement pas de fin ! J'avais presque mal aux jambes à force de marcher.

Il y avait des escaliers par-ci, des escaliers par-là, énormément de couloirs... 

On se croirait dans un fichu labyrinthe ! 

Ou alors c'était moi qui n'étais pas habituée aux grandes demeures, car ma mère n'avait pas du tout l'air choqué. Moi, j'étais vraiment capable de m'y perdre, n'ayant pas un très grand sens de l'orientation, j'avais déjà même oublié comment on faisait pour aller jusqu'à la salle commune. 

Oui, oui, salle commune et non salon, d'après les termes que Mrs Coleman avait employés.

Techniquement, je n'aurais pas dû la visiter étant donné que c'était ma mère qui allait y travailler et non moi, mais Mrs Coleman avait tenu à tout me faire découvrir car apparemment, elle voulait que je me sente comme chez-moi, ce à quoi j'avais bien failli rire.

Surtout que nous n'allions pas vivre ensemble étant donné que notre logement se trouverait à l'autre bout du jardin, près de la piscine. Ils avaient une chambre pour les domestiques, mais apparemment, nous serions plus à l'aise dans la pool house – que nous n'avions pas encore visité d'ailleurs.

— Vous connaissez vos tâches, je suppose, continua la jeune maîtresse de maison en s'adressant à ma mère, avant de nous diriger vers l'extérieur.

— Oui madame, je fais ce travail depuis toujours.

— Bien, merveilleux dans ce cas ! Je vais vous montrer où vous allez vivre, j'espère que l'endroit vous plaira.

Le jardin était lui aussi immense, d'ailleurs il y avait un jardinier en train de travailler à cet instant même. Il était en train de tailler un buisson en forme de cerf. Alors j'en déduisis qu'il s'agissait plutôt d'un paysagiste.

Nous traversâmes le square et contournâmes la piscine. À vrai dire, rien qu'en la voyant, j'avais déjà envie d'y plonger. En plus, il faisait déjà très chaud pour cette fin du mois d'Avril.

— Olivia, dit Mrs Coleman en voyant que je regardais l'eau avec envie. Tu peux venir t'y baigner quand il te plaira, d'accord ? Je le répète, si tu as besoin de quelque chose à la maison, n'hésite surtout pas à venir. S'il n'y a plus de lait, d'œufs ou quoique ce soit dans votre frigo, venez vous servir chez-nous, hum ? Ou même si tu as envie de voir un film dans la salle de cinéma, n'hésite pas à t'en servir.

Ah oui ! J'avais oublié de le dire : au sous-sol, ils avaient un cinéma privé, avec machine à popcorn et tout le tralala. J'avais l'impression de me retrouver dans un univers parallèle. Dans le mien, il était tout simplement inconcevable d'avoir un cinéma particulier, c'était l'une des choses les plus excentriques que je n'avais jamais vues. Toutefois, je devais bien avouer que c'était super stylé.

— Merci Mrs Coleman.

— Je t'en prie, appelle-moi Piper.

Sa demande me surprit. Bien qu'il m'en coûte, je devais bien l'admettre : elle n'était pas si méchante que je l'avais imaginé au premier abord, elle était affable et peut-être bien que j'en avais fait des caisses en arrivant.

Il se pouvait que tous les gens riches ne regardent pas de haut ceux de ma classe sociale, il fallait que j'arrête de généraliser. Ce n'était pas vraiment mon genre de juger sans connaître, mais peut-être qu'avec eux je réagissais de manière différente, trop hâtive. Il faudrait que j'arrête de faire ça.