Chapitre 17 Olivia

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Pourquoi diables étais-je montée dans la Jeep ?

J'aurais très bien pu ignorer Cole et poursuivre mon chemin, mais dès qu'il avait prononcé le prénom de son père, les mots de ma mère m'étaient revenus à l'esprit : je devais me faire toute petite, faire ce que Mr Coleman me demanderait et si cela impliquait devenir l'ombre de son fils, alors je devais m'y plier, à mon plus grand regret. Je n'étais pas tout à fait d'accord avec la manière de penser de Clara, mais je n'avais définitivement pas le choix. Je n'avais pas mon mot à dire dans cette histoire et ça me foutait littéralement en rogne.

Ça ne me suffisait pas de devoir supporter ce crétin à la maison et au lycée, que désormais j'allais devoir faire le trajet jusqu'à ce dernier avec lui ?

Tout ça me gonflait énormément, mais je devais me mordre la langue et écraser, n'arrivant toujours pas à croire que j'allais devoir le surveiller comme s'il s'était agi d'un môme de six ans. Que Mr Coleman m'ait demandé de garder un œil sur Joey, je n'aurais eu aucun problème et aurais même compris... Mais fliquer Cole ? Le raisonnement de son paternel échappait à ma compréhension.

Lui faire des rapports ? Il était sérieux ? Si Cole voulait se faire la malle, ce ne serait pas moi qui l'en empêcherais. Si ça l'amusait de sécher les cours... je m'en fichais comme d'une guigne.

C'est ça, pensai-je. J'ai juste à dire à Mr Coleman ce qu'il fait, je n'ai pas à être derrière lui comme si j'étais sa mère en lui disant ce qu'il peut ou ne peut pas faire.

Mais les menaces du garçon qui me conduisait au lycée contre ma volonté, me revinrent en pleine poire.

Ma douleur au niveau des côtes persistait et j'avais passé une nuit pire que la précédente, car notre conversation près de la piscine n'avait pas cessé de me turlupiner. Je n'avais pas envie qu'il me pourrisse l'existence, ma vie craignait déjà assez comme ça pour devoir en plus en rajouter une couche. Et je savais qu'il n'hésiterait pas à mettre à exécution ses menaces.

Je ne le connaissais pas certes, mais s'il avait tabassé un prof, qu'est-ce qui l'empêcherait de s'en prendre à moi physiquement ? Ma mère ne semblait pas vouloir comprendre ça, mais une fois m'avait suffi.

À cause de cet abruti, j'avais une douleur de côtes tellement intense, que j'ignorais quand elle passerait. Mais selon mon expérience, je devrais l'endurer pendant plusieurs semaines et tout ça, sans analgésiques.

— C'est qui Alex ? demanda Cole en brisant le silence pésant de l'habitacle.

Je fronçai les sourcils en virevoltant vers lui. Comment il connaissait le prénom de mon frère ?

— C'est ton copain ?

Je relâchai doucement l'air qui était restée dans mes poumons, étant donné que j'avais cessé de respirer.

— Qu'est-ce que ça peut te faire ? marmonnai-je en me tournant vers la vitre.

J'imaginai qu'il nous avait espionné ma mère et moi hier, dans le jardin. Il n'était vraiment pas croyable.

Si de base, personne ne devait être mis au courant pour Alex, alors Cole était vraiment la dernière. S'il apprenait qu'il s'agissait de mon frère et qu'il était en taule, je savais qu'il retournerait ça contre ma mère et moi afin de nous expulser de la maison. Sans nous dans les pattes, il récupérait la pool house et sa liberté.

Non, je ne le connaissais pas, mais je savais qu'il était assez tordu pour faire une chose semblable. Or, il était hors de question que nous partions, pas alors qu'Alex était encore en prison. Alors s'il pensait qu'il était mon petit-ami... il me faisait une faveur.

Si Jamais... (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant