Chapitre 11 Olivia

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Dire que j'avais des courbatures était un pur euphémisme. J'étais une courbature à moi toute seule !

Grand dieu, j'avais tellement mal que je n'arrivais presque pas à respirer. Je devais me contenter de le faire par petits coups et m'abstenir de prendre de grandes goulées d'air, ayant la sensation que ma cage thoracique allait exploser. Mon flanc gauche au niveau des côtes m'élançait à un tel point, que parfois j'avais la sensation que j'allais m'évanouir tellement la douleur était intense.

En rentrant la veille, après avoir pris le bus, j'étais allée rapidement nettoyer et désinfecter la plaie au niveau du coude pour ensuite mettre un pansement. La peau était toute écorchée et j'avais dû enlever des petits morceaux de gravier qui étaient restés incrustés dans la blessure. Cela n'avait pas du tout été agréable.

J'avais toujours mal à cet endroit, mais ce n'était rien en comparaison à la douleur que je ressentais au niveau des côtes. Le pire dans tout ça, c'était que je n'avais pas de calmants, je devais tout simplement l'endurer, dans le silence.

Même mon matelas super confortable n'avait pas pu me soulager, j'avais pour ainsi dire, passé toute la nuit sans dormir. C'était fermer les yeux, bouger un peu et la douleur me réveillait.

Je n'avais rien dit à ma mère par rapport à l'accident, ne voulant pas l'inquiéter sans raisons. Après tout, je n'avais pas été renversée, contrairement à mon vélo qui n'était rien d'autre désormais qu'un tas de ferraille irrécupérable.

Ça irait, j'en étais certaine. De toute façon, elle était trop occupée avec son travail pour se soucier de moi, surtout que la cadette et le benjamin de Mr Coleman étaient arrivés la veille.

Après avoir pansé mes blessures, Piper m'avait convié à aller dans la maison afin de me présenter ses beaux-enfants.

La cadette, du nom de Cayley, avait quatorze ans et était blond vénitien, avec de beaux yeux vert clair, sa peau rosâtre quant à elle était parsemée de petites taches de rousseur. Elle n'était pas bien grande et il semblerait qu'elle ne dépasserait pas le mètre cinquante dans les années à venir. Toutefois, elle était fine et mince, dégageant une sacrée classe pour une gamine de son âge.

Le benjamin, du nom de Joey, avait sept ans. Il était haut comme trois pommes mais il avait un minois hyper craquant, ayant des cheveux blonds, presque platines, et des yeux bleus intenses. J'entendis dire à Piper, que lui et Jayden partageaient ce trait en commun avec son époux.

D'ailleurs, ces deux derniers manquaient toujours à l'appel. Cela faisait près de cinq jours que ma mère et moi avions emménagé et nous ne les avions toujours pas rencontrés.

Je me demandais de quoi Jayden avait l'air, n'ayant pas vu de photos ou de portraits de familles dans les longs corridors du manoir lors de la visite guidée. En même temps, si Mr Coleman changeait d'épouse comme de chemise, ce n'était pas très étonnant qu'il n'y ait pas de portrait de famille...

Je me posais également une question qui pour moi était très importante : pourquoi Jayden avait-il tellement de liberté alors qu'il n'avait pas encore dix-huit ans ? Comment cela se faisait que son père lui permette de découcher pendant des jours et des jours ?

Si Alex ou moi ne donnions pas de nouvelles pendant plus d'une journée à notre mère, autant ne pas rentrer du tout à la maison, sachant au préalable le savon qu'elle allait nous passer. Il ne fallait ni inquiéter ni énerver une mère hispanique, c'était la dernière chose à faire !

— Tu es certaine que ça va ? me demanda Ivy alors que nous étions à la queue du self de la cafétéria. Tu es très pâle.

Vu ma douleur, je me demandais encore comment j'avais fait pour ne pas m'évanouir. J'avais observé l'épanchement ce matin dans la glace de la salle de bain, ce n'était pas beau du tout à voir. La zone était toute violette et je sentais que ce bleu allait mettre des jours à passer.

Si Jamais... (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant