Chapitre 36 Cole

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Je regardai l'heure sur mon portable, vraiment blasé.

Deux heures de retenue à la suite plomberaient n'importe qui. Cette fois, Sheppard n'y était pas allé de main morte, tout ça parce que j'avais fait ravaler sa joie à un crétin qui était en train de s'en prendre à une neuvième année*. Il l'avait bousculée contre les casiers tout en continuant de l'intimider et personne n'avait absolument rien fait.

J'avais dit au gars d'arrêter, il m'avait regardé puis ricané en pleine face. Il m'avait poussé en arrière en me disant de me mêler de mes fesses et ... le coup était parti tout seul.

J'ignorais quel était son nom ou même si c'était un douzième année*, mais il avait goûté à mes poings, avant que deux profs ne viennent nous séparer. Ou plutôt, me séparer de lui, car ce lâche n'avait même pas cherché à riposter.

J'avais failli lui péter le nez, il m'en avait fallu très peu pour que cela arrive. Disons simplement qu'il allait avoir la tronche aussi enflée comme s'il s'était fait piquer par un essaim d'abeilles. Au moins, ça lui apprendrait à s'en prendre aux autres par pur amusement.

Moi en tout cas, je m'étais vraiment amusé.

Olivia avait assisté à toute la scène, accompagnée d'Ivyanne et... elle n'avait rien fait, mis à part me foudroyer du regard en observant les profs m'emmener chez le proviseur tandis qu'on emportait l'autre con à l'infirmerie.

Je contemplai mes jointures blessées et grimaçai, ma main droite était la seule à être amochée, contrairement à ma gauche qui était intacte. On va dire que mon punch droit était légendaire. Ce débile avait eu de la chance que je ne lui fasse pas voler toutes ses dents.

Avec cette punition à deux balles, je ne pourrais plus accompagner Olivia à son travail, ce qui serait sans aucun doute un soulagement pour elle, étant donné qu'elle semblait haïr ma compagnie. Tout comme moi la sienne, soit dit en passant.

Et donc me voici, en retenue depuis deux heures déjà, endurant ma punition. J'étais puni jusqu'à la fin de l'année scolaire, avec un peu de chance, je pourrais ne pas aller à ce voyage stupide jusqu'au Grand Canyon. Rien qu'à l'idée de la route à faire, j'étais déjà épuisé.

Bien entendu, mon père avait été mis au courant de mes agissements pendant la journée et il demanderait sans aucun doute des détails à Olivia en rentrant. C'était comme si je m'y trouvais déjà.

Ça ne servait à rien que j'essaye de me montrer plus ou moins affable avec elle, entre nous, ça ne passerait jamais. Puis je n'oubliais pas qu'elle avait mon journal en sa possession. Mais ce qu'elle ignorait, c'était que j'avais récupéré son précieux collier.

J'avais fait venir un plombier la même journée où j'avais appris qu'elle détenait mon journal et je lui avais dit de chercher jusqu'à trouver un collier. Après avoir démonté une bonne partie de la tuyauterie de mon lavabo, il avait fini par le trouver. Et depuis, il attendait dans le tiroir de ma table de chevet, dans une petite enveloppe, bien sagement jusqu'à que je puisse m'en servir contre elle. Et quelque chose me disait que c'était un cadeau de cet Alex qu'elle réclamait dans ses rêves, celui qu'elle avait désigné comme étant son âme-sœur. J'étais certain qu'elle ferait n'importe quoi pour le récupérer et même si je n'aimais pas vraiment faire des chantages, c'était elle qui avait commencé.

Le « œil pour œil et dent pour dent » était toujours d'actualité. Elle m'avait peut-être aidé l'autre soir en me ramenant chez-moi et en veillant sur moi toute la nuit, cela ne voulait pas dire pour autant que les choses entre nous avaient changé. Notre conversation deux jours plutôt sur mes cicatrices c'était simplement pour que je puisse savoir qui était cet Alex, rien d'autre. Je n'étais pas vraiment de nature curieuse, mais c'était différent en ce qui concernait Olivia. Cette fille, en plus d'avoir le don de me sortir de mes gonds et de me pousser dans mes retranchements, me faisait devenir un fouineur en puissance, alors que généralement, je me fichais comme d'une guigne du monde qui m'entourait, à exception près d'Eli et Ronnie, bien entendu.

Si Jamais... (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant