Chapitre 33 Cole

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— Tu crois qu'il est mort ? demanda une petite voix chétive.

La tête dans le coltard, une odeur sucrée vint chatouiller mes narines, ça sentait le chocolat et la guimauve. Seigneur, j'avais besoin d'une autre aspirine, la douleur était plus intense que quelques heures plus tôt.

— Bourré comme il était hier soir, ça ne m'étonnerait pas, lui répondit une voix haut perchée que je trouvais très désagréable.

J'ouvris les yeux petit à petit et la lumière du soleil traversant la fenêtre de ma chambre m'aveugla pendant quelques instant, m'éblouissant complètement. Mais je n'avais pas besoin de voir pour savoir qui se trouvait dans ma chambre.

— Sortez d'ici, bande de microbes ! grognai-je à l'intention de Cayley et Joey en posant un oreiller sur ma tête.

— Eh non, ricana ma saleté de demi-sœur, malheureusement, il est bel et bien vivant.

Elle allait me les payer !

Je me levai à toute vitesse en les tuant du regard et ils déguerpirent comme des fusées de ma chambre avant que je ne puisse les chopper et me dirigeai vers la porte pour la claquer de toutes mes forces.

J'avais beau leur répéter des centaines de fois de ne pas rentrer dans ma chambre, ils n'en faisaient qu'à leurs têtes.

Sales gosses !

D'ailleurs, la porte était fermée à clé alors comment avaient-il fait pour rentrer ?

Alors je me souvins de cette nuit, d'Olivia couchée à côté de moi et je me retournai pour retrouver la place qu'elle avait occupée totalement vide, ce qui fut un sacré soulagement. Je ne pense pas avoir pu lui faire face à mon réveil, ça aurait été super gênant. Surtout que je ne me souvenais toujours pas de ce qui était arrivé la veille, ni de comment elle avait fini dans mon lit. D'une chose j'étais certain : il ne s'était rien passé entre nous.

Ma tête me faisait un mal de chien, ayant l'impression qu'un homme-orchestre était en train de foutre le bordel là-dedans. J'allais par conséquent me recoucher immédiatement.

Mon pied toucha quelque chose en bas du lit et je fronçai les sourcils, ne sachant pas de quoi il était question. Je me redressai sur le matelas et vis de quoi il s'agissait : du t-shirt qu'Olivia m'avait emprunté. Je le pris délicatement et constatai qu'il était froid, ce qui voulait dire qu'elle était partie depuis un moment déjà, sinon le tissus aurait gardé la chaleur de son corps.

Je me recouchai et soupirai en contemplant le plafond, sans ne penser à rien de particulier. C'était le vide et c'était d'autant mieux ainsi, c'était ce que je recherchais toujours : que mon esprit me laisse en paix.

Soudain, mon téléphone se mit à vibrer sur ma table de chevet et je vis accessoirement l'heure : il était neuf heures. Et Elijah était en train de m'appeler.

Au bout de quelques secondes et même si je n'avais pas très envie de lui taper la discute, je décrochai.

— Allô ?

Ma voix était vraiment enrouée, je ne m'en étais pas rendu compte plus tôt lorsque j'avais gueulé sur Cayley et Joey.

Sales gosses, pensai-je encore.

— Eh bin ! Toujours vivant ?

Mais qu'est-ce que tout le monde avait à demander ça ? Tenait-on tellement à ce que je crève ?

Si Jamais... (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant