Chapitre 23 Olivia

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— Alejandro se porte bien ? me demanda ma mère alors que nous venions à peine de passer à table.

Nous étions assises dans notre petite table à manger de la pool house, loin du manoir et de tout ce qui pouvait se dérouler à l'intérieur. Mr et Mrs Coleman étaient partis à une sorte de gala dieu savait où et avaient décampé avant 19h, ce qui faisait que c'était ma mère qui avait dû préparer à manger pour le trouduc, la diablesse et Joey, qu'elle avait dû ensuite coucher puis border. Ce qui faisait qu'il était 22h et que nous venions à peine de commencer à dîner.

Ça ne faisait qu'une semaine et demie que nous étions là et j'en avais ras le bol de ses horaires, que je trouvais vraiment limite. Mais si elle, elle les acceptait sans broncher, alors je n'avais pas mon mot à dire. Je ne voulais pas qu'on l'exploite, voilà tout.

Alors qu'un peu plus tôt dans la soirée je mourais de faim, ce n'était plus du tout le cas désormais, me contentant d'éparpiller la nourriture partout dans mon assiette, tout en titillant ma jambe en un tic nerveux qui m'agaçait moi-même.

Ma mère attendait une réponse de ma part, mais je ne savais pas quoi lui répondre. Comment pouvais-je dire qu'il allait bien là où il était ? Ça aurait été n'importe quoi.

Je me contentai alors d'hocher la tête tout en faisant un petit bruit d'acquiescement.

Après l'incident avec Cole, j'étais partie me refugier dans ma chambre, vraiment à bout de nerfs, mais surtout, humiliée. Je ne cessais de me demander comment quelqu'un pouvait faire preuve d'aussi peu d'empathie envers autrui. J'ignorais de quoi je me surprenais, étant donné que lors de notre première rencontre, il avait failli me rouler dessus et que ça n'avait pas eu l'air de le déranger, ne s'étant même pas excusé.

Je me doutais que c'était son éducation de fils de riche qui l'avait rendu ainsi, pensant sans équivoque que le monde autour de lui, lui appartenait et que les autres devaient se plier à sa volonté. Mais avec moi, ça ne marchait pas comme ça.

Il avait beau être le fils du patron de ma mère, Alex avait entièrement raison, je ne pouvais pas me laisser marcher dessus par ce sale petit prétentieux. Il en était tout simplement hors de question !

— Liv !

Je sursautai sur ma chaise en entendant le cri de ma mère.

Je la regardai déconcertée, pourquoi m'hurlait-elle dessus à la fin ?

— Je t'appelle depuis cinq minutes mais tu ne réponds pas ! s'énerva-t-elle en débarrassant la table sans même me laisser terminer mon assiette.

D'accord, je voyais bien qui n'était pas d'humeur ce soir.

Je n'étais pas non plus au top de ma forme, alors il valait mieux qu'elle ne me prenait pas la tête avec des broutilles, sinon, ça n'allait vraiment pas le faire.

— Où vas-tu ? me demanda-t-elle en me foudroyant du regard alors que je me dirigeais vers ma chambre.

Je me stoppai net en plein milieu du couloir, l'air totalement abattue. Et je l'étais, la seule chose que je voulais c'était que cette journée pourrie se termine au plus vite pour pouvoir passer à autre chose.

— Tu es bien malpolie aujourd'hui ! me reprocha-t-elle. Je te parle, tu ne réponds pas et en plus, tu n'aides pas à débarrasser la table. Je ne suis pas ta bonne !

Et sur ce, elle enleva son tablier qu'elle balança sur la table, passa près de moi et rentra dans sa chambre, en claquant la porte et en me faisant sursauter une nouvelle fois.

Si Jamais... (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant