Chapitre 34 Olivia

13K 856 188
                                    

Depuis le petit déjeuner la veille, j'avais évité Cole par-dessus tout.

Je n'étais pas vraiment prête à lui faire face, surtout après tout ce qui était arrivé pendant la fête et... que je me sois retrouvée dans son lit en train de dormir à poings fermés. Mais c'était surtout le fait qu'il ne m'ait pas réveillée en pleine nuit et mise dehors qui m'avait le plus... choquée ? Serait-ce le mot approprié ?

Puis sa main dans la mienne... j'en avais encore des sueurs froides. Ce mec était une véritable énigme, mais surtout, une foutue contradiction à lui tout seul ! Et bien évidemment, il n'aurait aucun souvenir de tout ce qu'il avait dit alors qu'il était bourré comme un coing.

Son aveu « Tes seins... j'ai envie de croquer dedans depuis que je les ai vus », c'était y penser et je rougissais comme une pivoine, voilà pourquoi j'avais évité tout contact visuel avec lui. Comment allais-je pouvoir lui faire face alors qu'il avait dit de telles choses ? Sans oublier le regard qu'il m'avait lancé dans cette chambre, lorsqu'il m'avait prise à l'écart des autres pour avoir une « conversation » avec moi. La façon dont il m'avait serrée contre lui ou plaquée contre le mur... Plus j'y repensais et plus j'étais paumée. Il devait déjà être bien éméché à ce moment-là et ensuite, c'était devenu pire.

Désormais, je me retrouvai à l'arrêt de bus, en train d'attendre ce dernier ainsi qu'Ivy, qui ne devrait pas tarder à arriver.

J'étais partie plus tôt que prévu afin de ne pas me retrouver avec Cole dans un espace confiné. J'avais marché deux kilomètres avant d'arriver à mon arrêt habituel et dès mon arrivée, tous les élèves qui étaient là avaient commencé à me reluquer de la tête aux pieds. J'en concluais donc que tout le bahut était au courant qu'Olivia Vega était la fille de la bonniche de la famille Coleman et que j'habitais chez eux.

Ça ne faisait que dix minutes que j'étais là et leurs sales petits regards en coin ainsi que leurs chuchotements me mettaient déjà en boule. Si ça me faisait cet effet alors qu'il n'y avait que quatre péquenauds autour de moi, comment allais-je réagir une fois au lycée ?

Mon esprit divagua comme la veille, vers tout ce qui était arrivé pendant et après la fête et surtout... à ces marques se trouvant sur le dos de Cole. Je n'arrêtais pas d'y penser. Je ne cessais de me demander ce qui lui était arrivé et qui lui avait fait une chose pareille, car même si c'était un crétin fini... personne ne méritait ça. Je n'imaginais pas Mr Coleman faire une telle chose, alors peut-être que Jayden avait été envoyé dans un camp de redressement ou quelque chose dans le genre ? Mais j'en doutais fortement également.

Toutefois, la question que je me posais le plus était celle-ci : pourquoi m'inquiétais-je pour un salaud pareil ? Il ne méritait ni ma pitié ni ma sympathie. Il avait pris un malin plaisir à vouloir me faire du mal et j'étais sûre qu'au fond, il attendait le moment propice pour me rendre le coup du journal intime multiplié par mille. Je savais qu'il me détestait et qu'il allait tout faire pour que ma mère et moi partions dès qu'il en aurait l'occasion, alors... pourquoi pensai-je à lui et à ces cicatrices ? J'aurais dû m'en foutre, après tout, ce n'étaient pas mes affaires et je n'avais aucune envie de tremper dans ses magouilles, car j'étais certaine qu'il en avait plus d'une.

Soudain, mon téléphone se mit à sonner et je le sortis de l'intérieur de mon sac. Mes yeux s'écarquillèrent légèrement en voyant qui m'appelait : le blaireau.

Non, sans déconner, il y avait écrit sur l'écran de mon smartphone « Appel de Blaireau puissance 10 ». J'avais enregistré le numéro sous ce nom vendredi dernier alors qu'il n'avait pas arrêté de me harceler à coups de fil, comme ça si quelqu'un avait accès à mon téléphone, il ne saurait pas de qui il était véritablement question. Désormais, cette tactique ne servait plus à rien.

Si Jamais... (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant