Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]

Chapitre 18.

     « Dire qu'on reprend les cours demain ! »

L'agitation régnait dans la salle commune des secondes A. Tous les jeunes gens s'étaient réunis dans la pièce, profitant de leur dernière soirée avant la reprise des études et se prélassant après leur longue et douloureuse journée d'examen.

« On ne les oubliera jamais, ces vacances d'été ! »

Les exclamations et les commentaires fusaient de toutes parts dans des discussions joyeuses et légères. Enfin, ils allaient reprendre une scolarité normale et retourner un peu sur les bancs de leur classe.

Pour d'autres adolescents, la rentrée s'annonçait comme une malédiction mais, pour eux, cela apportait un peu de calme à leurs dernières semaines effrénées.

« Tu veux un chocolat ? »

Le regard noisette d'Haruka se leva sur celui plus sombre de son amie. Momo tenait une boîte de friandises de grande marque sous le nez de la jeune fille qui était étrangement peu bavarde. Et cela l'inquiétait fortement.

La vice-déléguée ne pouvait s'empêcher de se sentir mal pour sa meilleure amie, essayant de la faire réagir à l'aide de tous les prétextes possibles. Mais elle restait muette, ni fâchée, ni triste, seulement spectatrice de l'agitation de ses camarades, en esquissant un sourire de temps à autre au fil des discussions.

« Merci. »

Haruka piocha dans la boîte, au grand bonheur de Momo. Même si elle n'avait pas vraiment la force de participer à l'engouement général, elle ne dirait jamais non à un morceau de chocolat. Beaucoup trop gourmande pour ça.

Une fois son carré de praline terminé, la jeune fille s'affala de nouveau au fond de son bout de canapé, la tête bien reposée en arrière. D'une oreille distraite, elle écoutait les conversations autour d'elle, et, de l'autre, elle réfléchissait.

Son père ne lui avait envoyé aucun message lui demandant de venir lui parler, il ne lui avait adressé aucun regard depuis leur sortie d'examen. Rien, pas une réflexion, pas un signe, pas une once d'attention.

Se faire donner une baffe en public par son père lui aurait même plu d'avantage que ce silence pesant.

Là, il avait juste l'air de ne pas vouloir lui parler, de ne pas vouloir d'elle. Lui en voulait-il d'avoir échouer à l'examen au point de l'ignorer de nouveau ? L'avait-elle autant déçu pour qu'il ne daigne même pas lui faire de remontrance ?

Le fossé entre les deux Aizawa semblait se creuser encore un peu plus. Si les réponses à ses questions s'avéraient positives, la jeune fille ne le supporterait pas.

Etrange sentiment de vouloir à ce point être aimée par un homme qui ne l'aimait pas. Haruka se retournait en boucle cette pensée.

Soudain, l'attention des jeunes gens présents dans la pièce se tourna vers une des baies vitrées ouvertes de leur jardinet. La plupart des discussions se turent pour laisser place à de petites onomatopées d'étonnement.

Intriguée par leur attitude, Haruka se décida à se retourner vers le nouveau centre de l'attention.

Là, ignorant tous les regards portés sur elle, une petite bestiole grise se dandinait à l'entrée de la pièce chaude et accueillante. Maigre, terne, la chose ne se retint pas de bailler avec une grâce inexistante.

« Neko ! »

L'exclamation d'Haruka surprit toute l'assemblée. La jeune fille venait de se lever de son canapé, un soudain et immense sourire sur le visage.

« Oui, Haruka, c'est un chat. »

Sans prendre en compte le ton moqueur de Denki, elle répondit avec autant d'enthousiasme :