Chapitre 51.

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« C'est sans précédent ! Un convoi de prisonniers super-vilain attaqué par d'autres super-vilains, et non pas pour libérer lesdits prisonniers mais pour mettre hors d'état nuire Kai Chisaki, chef d'un groupe terroriste, arrêté quelques heures avant pour de nombreux crimes...

-Tout à fait, Madame Jana, détruire un ennemi alors qu'il est déjà dans les mains des forces de l'ordre, c'est une première dans le monde héroïque. Une première plutôt inquiétante puisque l'Alliance des Vilains, à l'origine de cette attaque et de nombreuses autres depuis quelques mois, essayerait de nous faire passer un message.

-Tout à fait, et nous allons décrypter les probables significations de leur geste tout de suite, après une page de publicité.

-Tout à fait... »


Coincé dans un amas de bandages, à l'image de la plus ancienne des momies, Eijiro s'inquiétait des informations qui venaient de défiler sous ses yeux. Non loin de lui, allongé dans un autre lit, Tamaki fixait d'un œil l'écran de télévision, l'autre étant masqué par plusieurs bandelettes de tissus.

Les deux garçons ne se parlaient pas, mais devinèrent facilement la pensée de l'autre : « Ça craint. »

Après avoir été arrêté, Kai Chisaki, ou Overhaul, n'avait pas fait longue route avant de croiser celle de Tomura Shigaraki et de sa bande. Cette dernière semblait avoir tout planifié, stoppant la course du convoi de prisonniers pour réduire les véhicules en cendres et laisser Overhaul à son sort, les deux bras en moins.

Un acte étrange, qui en disait beaucoup. Tomura Shigaraki imposait ainsi sa suprématie de super-vilain. Devenant, ainsi, et de jour en jour, la plus grande menace du monde héroïque.

Trois coups résonnèrent à leur porte.

Eijiro articula un « Entrez ! » énergique, malgré les bandages qui lui bloquaient la mâchoire.

Apparue alors, dans le cadre de la porte, une silhouette familière qui leur adressa un sourire gêné.

« Salut, les gars. Comment ça va ?

-Haruka-chan ! Content de te voir ! »

Le rouge voulut manifester sa joie, mais il ne put que s'agiter avec élégance comme la larve enrubannée qu'il était. Tamaki, bien plus réservé que son cadet, ne répondit que par un léger grognement, presque imperceptible.

La jeune fille, quant à elle, ne se sentait pas très à l'aise. Son père l'avait pourtant bien prévenue que ses camarades avaient été un peu chahutés pendant cette attaque, mais la vue de tous ses bandages sur leurs corps lui serra la gorge.

Elle fit quelques pas dans la pièce et son regard se tourna vers la télévision, sur laquelle défilaient les images d'une publicité pour yaourts « diététiques » affichant une femme au comble du bonheur de manger du lait fermenté dans un pot en plastique. Voyant qu'il s'agissait d'une chaîne d'informations, Haruka devina que les garçons étaient au courant de l'attaque du convoi, et décida de ne pas en parler. Elle n'était pas là pour discuter des malheurs du monde, mais bien pour prendre de leurs nouvelles.

« Vous allez bientôt sortir ? s'enquit-elle en détournant son regard de l'écran.

-Ce soir, si tout va bien, lui répondit Eijiro coincé dans ses bandages, C'est pas pour autant qu'on en a fini avec cette histoire, j'crois qu'on a pas mal de formalités à régler demain.

-Et toi, Tamaki ? »

Pensif, le garçon hocha de la tête avant de lui répondre qu'il n'aurait pas de cicatrices, ce qui rassura l'adolescente. Celle-ci leur distribua ensuite des gâteaux qu'elle avait acheté dans l'espoir de leur remonter le moral. Par malchance, Eijiro ne pouvait avaler que de la purée, avec toutes les pressions qui lui enserraient la tête, et garda sa part de côté tandis que Tamaki accepta l'offrande, grignotant en silence.

Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant