Chapitre 55.

2.9K 335 216
                                    


     « Mais si ! La problématique à trouver, c'était celle-ci !

-Ce n'est pas possible, elle ne prend pas en compte le troisième paragraphe du document ! »

Voici Tenya et Izuku, en plein débat pour savoir qu'elle était la grande problématique de leur devoir de littérature, lui-même effectué tout juste une heure auparavant. A côté du garçon aux cheveux sapins, Ochaco dont les méninges tournaient à cent à l'heure, prenant peu à peu conscience qu'elle n'avait pas bien compris les consignes de cette dissertation. Et non loin d'eux, mangeant en silence, Shoto et Haruka les écoutaient calmement.

Depuis plusieurs mois, et surtout avec les cours de rattrapage, les notes de la jeune Aizawa n'atteignaient plus des sommets comme à l'accoutumée. Tranquillement installée dans la moyenne, elle conservait un niveau stable et uniforme, vacillant entre médiocrité et excellence. En résumé, une parfaite suffisance dont se contentait très bien Haruka.

Elle, qui avait pourtant l'habitude de se trouver dans le haut du palmarès chaque année, n'en éprouvait pas le moindre dérangement, consciente que son rythme scolaire ne lui permettait de faire plus. Pour une fois, elle n'était pas la « grosse tête » de sa classe, et cela lui allait très bien.

D'ailleurs, la grosse tête à lunettes des secondes A venait de se lever de sa chaise pour débarrasser son plateau, laissant Izuku maintenant persuadé d'avoir échoué à son devoir. Bientôt, tout le petit groupe le suivit et les adolescents se retrouvèrent à déambuler dans les couloirs du lycée en l'attente de leur prochain cours.

Alors qu'ils venaient de trouver un banc de libre dans la cour du grand bâtiment, denrée plutôt rare à Yuei, Haruka sortit son téléphone de sa poche, prête à faire une recherche pour Tenya qui discutait avec elle.

L'écran s'alluma sous ses yeux et, soudain, son teint devint livide. Son sang se glaça instantanément tandis que ses yeux s'agrandirent de peur. Elle resta figée ainsi quelques secondes, constatant une fois, deux et trois fois qu'elle avait bien loupé précisément trente-deux appels de la part de son père. Et un message.

Le visage pâle, attirant l'inquiétude de Tenya assis à côté d'elle, elle ouvrit avec angoisse le message, craignant le contenu.


De : Papa

Salle de repos 05. Vite.


Son sang ne fit qu'un tour. Elle se leva du banc et salua prestement ses camarades, leur expliquant qu'il y avait une urgence, avant de déguerpir au pas de course. Derrière elle, Ochaco et Izuku la regardèrent partir, interloqués, Shoto garda son visage impassible, s'interrogeant sur la gravité de cette urgence, et Tenya, le regard grave, inquiet, n'avait même pas penser à lui crier qu'il ne fallait pas courir dans les couloirs.

Une consigne qu'Haruka ne se priva pas de transgresser. Ses pieds martelant le sol à un rythme effréné, zigzaguant d'un pas plus ou moins agile entre ses camarades, la jeune fille grimpait d'étage en étage sans prendre la moindre pause. La panique lui servait de carburant, craignant avec force de ce qui l'attendait dans cette salle de repos 05.

Son père, bien sûr, mais pourquoi ?

Pourquoi trente-deux appels et pourquoi une injonction si forte dans son message ? La jeune fille craignait le pire et craignait avant tout la colère qui allait surgir. Le mot calme avait décidemment choisi de quitter le dictionnaire de sa vie, et des larmes se préparaient déjà à couler le long de ses joues.

Elle n'avait pas besoin de ça, d'une énième dispute, d'une énième colère de son père. De la crainte qu'il replonge et de la sensation amère de voir la déception dans ses yeux. Elle n'avait pas envie de tout cela, mais elle continuait de courir, ou d'accourir, sautant d'étage en étage et usant la semelle de ses vieilles baskets noires.

Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant