A l'extérieur, la tempête faisait rage. Le vent hurlait entre les arbres courbés, faisant frémir leurs feuillages et craquer leurs branches. Il venait se cogner contre les murs des bâtiments qui osaient se dresser devant lui, et faisait fuir la douce chaleur d'été pour mieux refroidir les appartements, les maisons et les cœurs. Bientôt, la pluie rejoignit le cortège orageux, frappant avec force tout ce qui se trouvait sur son passage.
A l'intérieur, la tempête faisait rage. Le visage d'Haruka n'était plus que l'expression de la détresse et de la honte. Sa peau était pâle, ses yeux ne brillaient plus et sa bouche ne pouvait retenir une moue attristée, laissant ses deux coins pendre au bas de ses joues.
Allongée sur son lit, la jeune fille semblait molle et sans vie. Cependant, le choc de cette soirée brûlait encore dans sa poitrine comme le plus terrifiant des incendies. L'atrocité de ce moment, à se débattre dans la peur, repassait en boucle dans sa tête sans qu'elle ne puisse s'en défaire. Encore terrorisée, elle ne pouvait penser à autre chose qu'à tout cet effroi qu'elle avait pu ressentir.
Et la honte. La honte de s'être comportée comme elle l'avait fait, s'étant laissée engloutir dans une crise de panique qui l'avait fait pleurer et hurler devant des dizaines de personnes, et d'avoir ainsi embarrassé le personnel, ses camarades de classe, les examinateurs et cet employé qui ne voulait que faire son travail. Ainsi que son père.
Elle devait sûrement le décevoir, encore. La jeune fille avait l'impression qu'elle ne savait faire que ça, le décevoir.
Etendue dans cet état de larve depuis de nombreuses minutes, voire des heures, Haruka leva un regard neutre sur son réveil. Les chiffres scintillants de rouge lui indiquèrent une heure trop tardive pour une lycéenne encore éveillée à la veille de cours riches en efforts et en douleur. Elle reposa sa tête sur l'oreiller, pensant à toutes les choses qu'elle avait à faire avant de dormir : ranger ses vêtements éparpillés, fermer ses rideaux, tourner la clef dans sa serrure, réviser ses leçons du lendemain, faire son sac de cours, régler son réveil pour le lendemain...
Toutes ses petites, insignifiantes, minuscules tâches la fatiguaient encore plus. L'adolescente songea à ne rien faire de tout cela et à rester étalée ainsi, sans bouger, pour se forcer à enfin fermer les yeux sur cette journée et rêver un peu d'une autre vie. De toute façon, elle n'avait pas l'énergie pour se concentrer sur autre chose que sa tristesse, alors autant se laisser dépérir et tout remettre au lendemain.
Haruka décida donc de ne pas bouger pour mieux se laisser emporter dans la fatigue de ses idées noires et de sa honte. Cependant, un détail l'empêcha vite de profiter de son agonie : la lumière criarde du plafonnier qui agressait ses rétines.
Sans grand entrain, elle se leva durement pour traîner des pieds jusqu'à sa porte et éteindre la lumière. Prête à revenir s'allonger dans son lit avec toute la mollesse dont son corps était capable, la jeune fille se retourna.
Son regard rencontra une silhouette.
Une immense ombre menaçante la fixait, là, dressée sur son balcon.
Un long cri aigu s'arracha de la gorge de la jeune fille qui fit un bond en arrière, se cognant contre sa porte. Prise de panique et de peur, elle tourna la poignée avec frénésie et tomba à la renverse sur le sol du couloir.
La porte voisine s'ouvrit brutalement. Momo apparut, réveillée en sursaut par le hurlement de sa camarade.
« Haruka ?! Qu'est-ce qu'il y a ?! s'exclama-t-elle, alarmée. »
La jeune fille se releva fébrilement, son regard plein de peur restait fixé devant elle.
« Il est là ! »
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Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]
FanfictionDans un monde où 80% de la population est dotée de supers pouvoirs nommés alters, ce sont les héros et les héroïnes qui maintiennent la Paix dans la société. Protégeant et défendant les civils des vilains, sauvant des centaines de vies des catastrop...