Chapitre 24.

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     D'un pas léger, elle descendit de son taxi, un sac sur le dos et une valise à la main. S'arrêtant sur le trottoir, elle fit courir son regard sur la bâtisse qui se dressait devant elle. Bien plus modeste que tous les bâtiments héroïques qu'elle avait pu voir, il s'agissait d'une arène à ciel fermé de la taille d'un terrain sportif de lycée général.

Lui donnant presque un coup de coude, son professeur principal passa devant elle, maugréant de son ennui d'être dans un tel lieu alors que les cours étaient normalement finis.

Les joues de la jeune fille se mirent à rougir, la honte et l'échec lui revinrent dans la poitrine et ses mains se serrèrent sur l'anse de sa valise. Cependant, elle ravala toutes ses émotions négatives et reprit un sourire doux et léger avant d'emboîter le pas de son professeur rouspéteur.

Les deux personnes arrivèrent dans le bâtiment, on prit leur nom puis on les sépara, l'une pour les tribunes des spectateurs, l'autre pour le vestiaire des filles. Cette dernière prit sa respiration avant de pousser la porte desdits vestiaires.

Quelques autres demoiselles s'apprêtaient déjà à enfiler leurs tenues d'héroïnes. Pour la plupart silencieuses, d'autres discutaient gaiement, provenant visiblement du même établissement.

La nouvelle venue imita les premières et vint s'installer dans un coin de la pièce, bien à l'écart. Elle ouvrit sa valise et en sortit une robe bustier dont les multiples pans de la jupe semblaient aussi légers et duveteux qu'un nuage. En quelques secondes, la jeune fille l'enfila ainsi que ses confortables mais élégantes chaussures assorties à sa tenue.

Elle jeta un petit regard à son smartphone, vérifiant l'heure et constatant qu'il ne lui restait que quelques minutes pour se préparer. Plusieurs filles étaient d'ailleurs déjà sorties du vestiaire, la laissant presque seule.

Accélérant un peu la cadence, la jeune fille sortit de son sac un miroir et se mit à maquiller son œil droit. Seulement son œil droit, le gauche étant caché par une longue mèche de ses cheveux duveteux. D'un doux rose pâle, sa chevelure flottait autour d'elle comme les pans de sa robe. Ainsi, elle ressemblait à une fée, une fée née dans les pétales d'un lotus.

Brusquement, une soudaine présence à côté d'elle la détourna de sa mise en beauté. Arrivée comme un boulet de canon, une jeune fille se débattait dans tous les sens entre son sac, sa valise et sa veste. Visiblement en retard et paniquée, la nouvelle venue retira à la hâte un uniforme que la rose reconnut après seulement quelques secondes de réflexion. L'uniforme de Yuei.

Curieuse, elle releva le regard vers l'élève du plus prestigieux lycée du pays qui essayait tant bien que mal d'enfiler un large pantalon rouge tout en masquant ses sous-vêtements avec sa jupe verte. Cette opération faite, elle enfila un débardeur noir à travers sa chemise et attrapa prestement ses cheveux châtains pour les attacher dans une queue de cheval plutôt grossière.

S'arrêtant sur le détail de sa chevelure, la douce rose se souvint de la jeune fille pressée. Comme tous les japonais du pays, elle avait bien entendu assisté au Championnat de Yuei, bien assise devant sa télévision. Et cette jeune fille avait même atteint la dernière étape, si elle s'en souvenait bien.

Bien évidement qu'elle s'en souvenait, comment pouvait-on oublier un alter pareil ?

Un doux sourire se dessina sur ses lèvres et l'adolescente en robe se repencha sur son miroir pour terminer son maquillage. La maladroite à côté d'elle enfila une veste à la hâte ainsi qu'une paire de grosses chaussures à lacet.

Lorsqu'elle eut enfin fini son numéro d'acrobaties, elle se rua sur la porte de sortie des vestiaires mais s'arrêta net en découvrant, devant elle, une très jolie fille en robe de nuages.

« Tu as fini ? lui demanda-t-elle d'une voix douce.

-Tu... Tu m'attendais ? bégaya l'adolescente aux cheveux châtain.

-Oui, ils risquent moins de nous réprimander si on est en retard toutes les deux. »

Elle ponctua sa phrase par un sourire sincère et lumineux. L'élève de Yuei, d'abord surprise puis touchée, répondit à son sourire et la remercia de tout son cœur.

Au petit trot, les deux jeunes filles parcoururent les couloirs du bâtiment pour venir rejoindre le reste de leurs camarades au centre de l'arène. Par chance, Monsieur Mera venait à peine de poser un pied sur l'estrade qui lui était réservée, aussi fatigué et maussade que d'habitude.

D'un geste las, il se saisit du micro et ne put s'empêcher de bailler bruyamment, faisant profiter toute la salle.

« Mmmh... Pardon... Bonjour... Bonsoir, plutôt... Je suis Monsieur Mera, vous devez vous souvenir de moi, et je suis le responsable des cours de soutien aux personnes qui ont échoué à l'examen du permis provisoire... C'est-à-dire, vous. »

Il marqua une pause, plus longue que les autres, puis fit mine de fouiller dans ses notes pour reprendre :

« Normalement vous êtes onze, mais aujourd'hui vous n'êtes que dix, parce que... Pourquoi vous ne nous facilitez pas le travail ? J'ai envie de dormir... Bon bref, considérez ce premier cours comme un simple petit échauffement... »

Ses yeux se levèrent vers le ciel, puis retournèrent vers ses fiches, manquant de le faire bailler une nouvelle fois. Cet homme était étrange, et personne dans l'assemblée ne contesterait cette affirmation.

« Commencez par former des groupes de deux puis je vous expliquerais les règles après... après ma sieste. »

Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune rosée, elle se tourna vers la jeune fille aux cheveux châtains tout emmêlés et lui demanda :

« On se met dans la même équipe ? »

Pensive, la questionnée jeta un petit coup d'œil en arrière avant de revenir sur l'adolescente. A son tour, elle esquissa un sourire et répondit :

« D'accord ! »

Satisfaite de cette réponse, la rose tendit sa main à sa nouvelle partenaire :

« Je m'appelle Mahi Torisu. »

La jeune fille en rouge se saisit de cette main en la serrant.

« Haruka Aizawa. »

Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant