Chapitre 57.

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      Son corps vola dans les airs pour s'écraser sur le sol une dizaine de mètres plus loin. Le cri se bloqua dans sa poitrine, comprimée par le choc tandis que ses membres ne réagirent plus, flasques, couverts de sable et de sueur.

« Alors ! C'est tout ce que vous pouvez me donner ! C'est pathétique !! »

Au centre du terrain, Gang Orca, les bras croisés, calme, et autour de lui, les corps de ses élèves allongés sur le sol, essoufflés, vidés de leur énergie. Avec la plus grande des facilités, il avait mis à terre chacun de ces adolescents et se donnait un malin plaisir à les narguer.

« Vous êtes des petites mouches ! Des petits insectes qui ne résistent même pas quand on leur souffle dessus ! Des moucherons !! Des chiures de moucherons ! »

Son regard se posa sur chaque élève en costume de super-héros, inerte sur le sol, privé de leur force. Seulement secoués par leurs souffles irréguliers, par la douleur, ou par leurs pleurs, ils essayaient de se relever, pour certains, en vain. Et Gang Orca s'en délectait.

Lors de l'examen du permis provisoire, lui et ses acolytes avaient dû porter des bracelets pour réduire leur force mais, là, ces jeunes gens avaient pu sentir ce qu'était la vraie puissance d'un héros professionnel, et ainsi comprendre tout le chemin qui leur restait à parcourir pour pouvoir seulement prétendre porter ce nom.

« Huit contre un, quel combat déloyal, n'est-ce pas ? Et pourtant aucun de vous n'a réussi à me porter le moindre coup ! Vous n'êtes même pas des chiures de moucherons ! Vous n'êtes rien ! »

Personne ne moufta, les adolescents étaient trop fatigués pour répondre, terrassés pour de bon. Bien que ce ne soit pas la meilleure des pédagogies, le super-héros savait que ce petit exercice quelque peu cruel allait les faire réfléchir, et que certains allaient en tirer un enseignement dont ils s'en souviendront longtemps.

Satisfait de les voir ainsi à terre, Gang Orca se retourna, se mit en marche pour quitter le terrain et déclara :

« Si c'est comme ça, passons à la deuxième partie du co-... »

Un éclair glacial lui traversa l'échine, stoppant sa marche. Il resta ainsi quelques secondes, pensif, avant de laisser entendre un ricanement amusé puis reprendre :

« La deuxième partie du cours, la partie théorique ! »

Derrière lui, deux yeux rouges brillaient sous une longue chevelure châtain. Etalée sur le sol, épuisée, Haruka n'avait pourtant pas dit son dernier mot.


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     Assise par terre avec le reste de ses camarades, Haruka ne cessait de respirer bruyamment, épuisée par le cours de pratique auxquels ils avaient eu le droit juste avant. Alors que Gang Orca leur présentait quelques points théoriques, ses pensées étaient dirigées vers sa colère et tous les efforts qui l'attendaient.

Bien qu'il ait fait la morale à tous les étudiants en appuyant sur leurs faiblesses avant le début du cours, la jeune fille gardait les paroles du héros orque bien enfoncées dans sa tête et y réfléchissait depuis de longues minutes.

Malgré sa réponse, Haruka savait qu'elle était faible, qu'elle était trop naïve et que le monde héroïque, qui lui était si familier, n'était finalement pas le plus bienveillant du monde. Bien qu'elle ait connu des pertes, qu'elle ait vu des blessures affreuses et qu'elle ait perdu sa mère dans le tourbillon de la corruption, la jeune fille portait encore un regard d'enfant sur ses fantastiques personnes qui l'entouraient depuis sa naissance. Un regard naïf, persuadé qu'il s'agissait du plus beau et honnête métier du monde. Mais ce n'était pas le cas.

Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant