Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]

Chapitre 40.

     Le nez plongé sur son bureau, Haruka griffonnait frénétiquement sur ses fiches d'exercices. Elle finissait un à un les devoirs donnés par ses professeurs, et plus encore. De temps à autre, elle levait son visage de ses feuilles éparpillés, prenait une grande inspiration puis se repenchait sur ses manuels avec la même assiduité.

Travailler aussi fort l'empêchait de pleurer de nouveau, cela l'empêchait de repenser à Mahi qui avait dû se sentir si seule pendant le cours de rattrapage, ou à Inasa qui allait se poser des questions sur son absence, et elle ne comptait pas sur la délicatesse de Shoto pour rassurer le grand gaillard. Shoto. Une soirée sans discuter avec lui dans le mini-bus lui faisait ressentir un vide immense dans sa poitrine.

Dès que ces idées noires ressurgissaient dans son esprit, Haruka prenait quelques secondes pour se ressaisir, pour garder les larmes bien cachées derrière ses yeux et garder la tête haute.

« Au moins, se disait-elle, cela me permet de me remettre à niveau par rapport aux autres. »

Cela lui permettait également de ne pas recroiser cette ombre, ou plutôt le fruit de son imagination, qui était l'une des raisons de son assignation à résidence.

La jeune fille, nageant depuis longtemps dans l'océan des équations et des problèmes de mathématiques, sentait le sommeil gagner de plus en plus de terrain sur elle. Avec sa courte et inconfortable nuit de la veille, il était tout à fait normal qu'elle se sente ainsi fatiguée.

Après un bâillement peu élégant, Haruka se décida à abandonner ses révisions pour la soirée et à se préparer à dormir.

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     « Non mais c'est pas vrai ?! »

Epuisée, à bout de nerf, la jeune fille menait un combat rude, douloureux, contre sa tignasse qui ne daignait se faire dompter. Impossible pour elle de se laisser apprivoiser, ce soir-là, elle n'en faisait qu'à sa tête et créait nœud sur nœud sans que sa propriétaire ne comprenne le comment du pourquoi.

Lassée de produire le moindre effort, Haruka arrêta un moment sa lutte pour respirer un instant, les yeux fermés.

Il n'était pas question qu'elle se remette à pleurer, pas deux soirs de suite. Elle en avait assez de verser des larmes et elle ne comptait plus les soirées passées en boule sur son lit à sangloter toutes les larmes de son corps. Pour sa mère, pour son père, pour sa vie en général, elle en avait assez de sentir couler sur ses joues tout le poids de sa tristesse.

Elle n'allait pas craquer pour des cheveux emmêlés, pas pour un petit quelque chose sans intérêt, pas cette fois. Ce n'étaient pas sa peine pour Mahi, ni ses remords pour Momo, ni ses sentiments pour Shoto qui allaient la faire flancher de nouveau, suivi de toute sa colère contre son père.

Elle prit une grande inspiration, expulsa doucement et bruyamment l'air de ses poumons et se remit à la tâche. Calme, déterminée même, Haruka finit de brosser ses épais cheveux avec un regard froid et contrôlé qui lui prit beaucoup de concentration.

Les cheveux enfin démêlés, elle s'attela à un brossage de dents rapide et appliqué puis rassembla toutes ses affaires et sortit de la salle de bain commune.

Lorsqu'elle fit un pas hors de la petite pièce, la jeune fille remarqua la présence d'une silhouette familière, au bout du couloir, marchant vers les douches. Le cœur d'Haruka s'endurcit d'un coup, ses sourcils se froncèrent et, l'air naturel, elle se mit en marche vers la silhouette de sa camarade, pour retourner dans sa chambre.