Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]

Chapitre 38.

     Quelques jours plus tard, Haruka pianotait comme à son habitude sur l'écran de son téléphone portable. Assis avec elle autour d'une des tables de la pièce commune, Mashirao et Tokoyami jouaient aux cartes sans un bruit. L'immense salle n'était que silence. Les jeunes gens de la classe A étaient disposés çà et là, sur leurs smartphones, leurs consoles, un livre pour quelques-uns tandis que d'autres faisaient une petite sieste ou s'occupaient à regarder le plafond. C'était une soirée normale pour les adolescents, une soirée encore banale, morose et peu agitée.

Tout à coup, le calme d'ennui qui régnait dans la pièce fut interrompu par le bruit d'une porte qui claqua et quelques pas dans l'entrée de la grande bâtisse. Ochaco, Tsuyu, Eijiro et Izuku firent irruption devant les yeux fatigués et blasés de tous leurs camarades, qui notèrent intérieurement que c'était une chose plutôt rare que de les voir rentrer de leurs stages tous à la même heure. Eux, les chanceux qui passaient leurs journées à côtoyer les héros professionnels pendant qu'ils se morfondaient tous dans leur quotidien d'élèves lambdas.

Cependant, les quatre nouveaux arrivants ne semblaient pas dans leur état normal. Le regard ailleurs et l'air préoccupé, ils paraissaient presque graves.

« C'est quoi ces têtes d'enterrement ? demanda directement Denki.

-C'est rien ! s'exclama immédiatement le jeune garçon aux cheveux couleur sapin en agitant ses mains devant lui.

-Avec les cours, les devoirs, les leçons à réviser et nos missions, on se sent un peu surmenés, répondit Ochaco avec un léger soupir fatigué. »

Aussitôt, Momo se leva de son fauteuil et ordonna aux quatre fatigués de venir s'asseoir tandis qu'elle s'affaira à leur préparer du bon thé.

En l'entendant dire ces mots, Haruka replongea sur son téléphone portable, le cœur serré. Comment avait-elle pu perdre une si bonne amie ? Momo était si gentille, si bienveillante... Elle n'en trouvera jamais deux comme elle.

Soudain, son appareil vibra dans ses mains et une notification indiquant un nouveau message apparu sur l'écran. La jeune fille appuya sur la petite indication lumineuse et lut :

De : Papa

Viens.

Interloquée par la sobriété du message, Haruka resta un moment silencieuse, les doigts en suspens au-dessus de son écran. Puis, encore plus interloquée par cet ordre, elle se leva de son siège et dit à Mashirao et à Tokoyami qu'elle devait y aller.

Curieux de la voir partir de leur pensionnat à une heure si tardive, d'autres de ses camarades lui demandèrent où elle allait. Songeuse, la jeune fille leur répondit :

« Mon père m'a demandé de venir le voir, il doit avoir un truc à me dire. »

Sur ces mots, elle enfila ses chaussures, s'emmitoufla dans son gilet et disparut de leur vue.

Izuku, Eijiro, Tsuyu et Ochaco se dévisagèrent un à un, l'air soucieux.

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     Marchant d'un pas rapide sous l'air frais de la soirée, Haruka traversait le village des internats, les sens aux aguets. Peut-être, par chance, par miracle même, allait-elle croiser de nouveau son vieux camarade qu'elle n'arrivait plus à voir dans les couloirs du lycée ? Mais aussi, ne risquait-elle pas de rencontrer cette étrange ombre alors qu'elle se trouvait seule ?