Haruka Aizawa (Partie 3) [MHA]

Chapitre 59.

       Alors que la nuit était tombée depuis plusieurs heures, les élèves de la seconde A ne s'étaient toujours pas décidés de l'attraction qu'ils tiendraient lors du fameux Festival de Yuei.

Tenya, penché sur son ordinateur portable, faisait brûler ses neurones, tout comme le reste de la classe attroupée autour de lui. Seuls Izuku, Eijiro, Tsuyu, Ochaco et Katsuki manquaient à l'appel, les premiers en cours de rattrapage à cause de leurs stages et le dernier, sympathique comme à son habitude, était parti se coucher depuis longtemps.

Les camarades restants réfléchissaient du mieux qu'ils le pouvaient, partant du principe qu'il leur fallait quelque chose qui remonte le moral aux autres élèves. Leur professeur Aizawa leur avait rappelé du tort qu'ils causaient indirectement aux autres classes de l'établissement, il leur fallait alors quelque chose qui puisse les faire se rattraper. Rien qu'un tout petit peu.

« Ce serait sympa de danser tous ensemble, soupira Mina en s'affalant dans le canapé. »

Haruka ne manqua pas de sursauter quand, juste à côté d'elle, Shoto se leva précipitamment de sa chaise. Il se précipita vers le centre de la conversation, ce qui étonna toute l'assemblée.

« Je trouve aussi ! »

Ni une, ni deux, le jeune garçon se saisit de l'ordinateur de Tenya et trouva une vidéo mettant en scène un concert énergique aux mille couleurs. Tous les jeunes gens ne cachèrent pas leur surprise. Le si sérieux Shoto intéressé par des concerts de danse et de chant, c'était quelque chose de plutôt surprenant.

Tandis que la discussion battait son plein, Haruka quitta discrètement le salon, signalant à Mashirao qu'elle s'absentait un instant. La jeune fille vint se réfugier dans le jardinet de leur internat, et porta son téléphone portable à son oreille.

La douce voix de son grand-père ne tarda pas à lui raconter, en large et en travers, les péripéties du boulanger du village qui avait, soi-disant, un problème de mites dans sa maison. Une histoire passionnante que la jeune fille se serait bien passée, mais elle n'y pouvait rien, son grand-père était trop bavard.

Les avoir au téléphone, entendre les voix de ses grands-parents, sentir leur présence au bout du fil, tout cela mettait du baume au cœur de la jeune fille. Ces impressions la faisaient replonger quelques mois auparavant, alors qu'elle n'était encore qu'une élève de classe générale. Avec Hitoshi. Bien que cette période fût remplie de tristesse et de jalousie envers la filière héroïque, Haruka ne pouvait s'empêcher de la regretter doucement.

Tout y était plus simple, elle n'avait qu'à suivre sagement les cours, traîner avec son ami et rentrer le soir dans l'appartement de son père pour dormir.

En parlant de l'appartement de son père, voilà que Neko se présenta dans le jardinet avec l'allure d'un prince faisant l'honneur de sa présence à l'un de ses sujets. Maintenant que le terrain entier de Yuei était devenu son domaine, la jeune fille ne voyait son chat que de rares fois, tantôt dans l'internat, tantôt endormi sur le lit de la chambre de son père. Cette boule de poil lui manquait également, et elle profita de sa présence pour le caresser un petit peu.

A son oreille, son grand-père lui expliquait que le pommier de sa grand-mère n'était pas en pleine forme, et il lui détaillait les nombreuses raisons qui auraient pu mener à un tel résultat. Poussant quelques onomatopées d'acquiescement de temps à autre, l'adolescente jouait avec le chat gris qui miaulait avec sa grâce légendaire.

Puis Neko partit, se dandinant sur ses pattes, les fesses relevées et l'air noble, même en se prenant la baie-vitrée du bâtiment.

Haruka parla quelques minutes avec sa grand-mère avant de raccrocher le téléphone et de rentrer dans l'internat. Bien sûr, elle n'avait pas fait mention de son incident avec ses grands-parents. Si loin d'elle, la jeune fille ne voulait pas les inquiéter plus qu'ils ne l'étaient déjà.