Chapitre 38

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Double update ce soir! N'oubliez de lire le 37 avant.

Enjoy :)





4 ans et demi plus tard

Peu de chose avait changé depuis ces quatre dernières années et quelques. Hakim et moi avions voyagé, profité de notre vie à deux puis il y a deux ans, nous avions acheté un appartement un peu plus grand avec trois chambres. Une chambre pour nous, une chambre d'ami et une chambre qui nous servait de bureau. Ça avait été convenu comme ça, les mots "chambre d'enfant" n'avaient jamais été prononcé ni de sa bouche ni de la mienne. J'avais tenu ma promesse: depuis le mariage de Ken et d'Emilie, je ne lui avais plus jamais reparlé d'avoir un enfant. Et son silence en disait long, je ne me faisais plus vraiment d'idée sur la question, nous n'aurions jamais d'enfant et j'avais appris à vivre avec. Même si cela était parfois difficile, j'avais fait mon choix et je l'assumais.

Mais depuis maintenant presque deux semaines, j'étais inquiète.

En effet deux semaines plus tôt, Idriss et Alia nous avaient convié chez eux. Nous pensions que c'était une soirée banale, une soirée où nous allions boire, manger et rire, comme d'habitude. Mais ils avaient une toute autre idée derrière la tête. Ils nous avaient tous réuni pour nous annoncer qu'ils attendaient un enfant.

Un de plus dans le groupe, après Ken et Emilie qui avaient eu un second garçon : Georges. Idriss et Alia allaient agrandir "la famille" avec un quatrième enfant.

Lorsque Alia avait annoncé la nouvelle, Idriss n'avait pas quitté son ainé des yeux. Il avait guetté inquiet, à juste titre, sa réaction. Mais à son grand étonnement, ainsi qu'au mien, Hakim avait assez bien pris la nouvelle. Il s'était levé souriant et l'avait félicité avant de le prendre dans ses bras.

Mais je savais que ce n'était qu'une façade, je le connaissais par coeur. Je savais que cette nouvelle l'avait un peu déboussolé.

J'avais appréhendé la suite et j'avais eu raison, depuis cette annonce quinze jours plus tôt, il était ailleurs. Il semblait continuellement réfléchir, comme si il était en grand débat intérieur. Je voyais bien qu'il n'allait pas bien mais je m'étais contenté de faire comme si tout était normal.

Pourquoi?

Parce que j'avais peur que tout recommence. J'avais peur que l'histoire se répète.

Par peur, je faisais comme si de rien n'était, je faisais comme si le comportement d'Hakim était normal. Comme ce soir.

Le repas s'était déroulé dans le calme, j'avais comblé les blancs qui s'étaient installés en racontant ma journée. J'avais fait semblant de croire qu'Hakim m'écoutait alors que je voyais bien qu'il pensait à tout autre chose.

On avait ensuite débarrassé avant de se mettre dans le canapé pour regarder un film. A la fin de film, nous avions éteint la télé et nous étions allés nous préparer pour dormir, encore une fois en silence.

- Tu pourrais arrêter.

J'avais presque sursauté, ne m'attendant pas à ce qu'Hakim parle. Je relevais la tête vers lui et l'interrogeais de regard ne comprenant pas du tout où il voulait en venir.

- Tu pourrais arrêter. Répéta-t-il.

- Quoi?

- Ta pilule. Dit-il en désignant la plaquette que je tenais dans la main.

Je le regardais quelques secondes, sans rien dire, ne comprenant toujours pas où cette conversation allait nous mener.

- Tu veux que l'on parle contraception? Demandais-je perdue.

LimpideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant