Plus tard- Partie 5

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Je pensais que les choses redeviendraient comme avant entre Maël et moi. Je pensais que ces petits moments d'égarements cesseraient. Je pensais que ces deux semaines à se faire la tête et cette conversation à coeur ouvert seraient un point final à cette situation. Mais j'avais pensé à tord.

Depuis un mois nous ne cessions de frôler les limites. On ne s'était pas ré-embrasser mais nous ne cessions de multiplier les gestes d'affections l'un envers l'autre. 

Notre comportement était loin d'être celui que deux amis de longue date. Par exemple, il y a à peine une dizaine de minutes, j'avais remarqué Maël mater mes fesses. 

Je n'allais pas me mentir, tous ses gestes envers moi me plaisaient. Cependant, plus les jours avançaient plus j'étais perdue. Où tout cela allait nous mener? Mais ni lui ni moi n'avions l'intention de stopper notre petit jeu. Nous foncions tête baisser vers une situation qui nous échappait. 

- Salut.

Les sourcils froncés, je regardais Maël pousser Erwan pour s'installer entre lui et moi.

- Putain. Grogna ce dernier. Tu ne pouvais pas aller t'assoir ailleurs, il y a plein de place de l'autre côté. 

- Non j'ai envie de me poser ici. Répondit l'ainé des Samaras tout sourire.

Je levais les yeux au ciel, face à ce comportement stupide. 

- Il y a une meuf qui te mate depuis tout à l'heure. 

Maël joint le geste à la parole et montra discrètement à Erwan, une petite blonde debout dans un coin du salon.

- Tu es sûr que ce n'est pas toi qu'elle mate, là? 

- Non je crois pas, allez, vas-y. L'encouragea Maël. 

Le meilleur ami de Georges de se fit pas prier et partit rejoindre la fille en question. 

- Elle ne le matait pas du tout. Intervins-je quelques secondes plus tard. 

- Non pas du tout. Mais comme ça il nous fout la paix.

- Tu es con. Répliquais-je. 

- Mais tu m'aimes quand même. 

Il passa son bras autour de mon épaule et me fit un sourire ravageur dont lui seul avait le secret.  Ce sourire, ces yeux bleus tant expressifs, cette barbe de quelques jours et cette mèche rebelle qui tombait sur son front, comment pouvait-on ne pas succomber? 

Je fis comme si, sa façon de me sourire et de me regarder ne me faisaient aucun effet. Ce qui était évidemment totalement faux. 

- N'essaye pas de faire ton charmeur, ça ne marche pas avec moi. 

- Menteuse, tu ne peux pas résister à mon charme incroyable. 

- Quel charme? Demandais-je moqueuse.  

- Celui qui fait craquer n'importe quelle fille. 

- Je ne suis n'importe quelle fille. 

- Oh ça je sais. Dit-il avec un regard perçant. 

Je me mordis la lèvre. Je fus heureuse qu'il y ait autant de monde autour de nous et que tout le monde soit trop occupé pour faire attention à nous. 

Il fallait que je me détache de lui au plus vite sinon j'allais craquer, ça faisait des jours que je me retenais de gouter à ses lèvres. J'étais fébrile, depuis un moment déjà, et il suffisait d'un mot ou d'un geste de trop pour que je finisse par craquer.

Allez Inès, fais toi violence et éloigne toi de lui. Vous êtes au milieu d'un salon bondé vous ne pouvez pas faire n'importe quoi. 

J'avais beau m'encourager moi, je n'arrivais pas à détacher mon regard de ces lèvres qui m'attiraient tant. Et son regard pénétrant sur moi ne m'aidait en rien. 

LimpideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant