Limpide

Epilogue

Je faisais la poussière sur l'étagère de mon salon, dans ma tache j'attrapais un cadre posé là dans lequel était placé une photo prise il y a quelques années. Sur cette dernière, je souriais, heureuse, mon bras entourait les épaules de ma fille. À ma gauche, mon fils Noah arborait fièrement son nouveau tee-shirt du PSG beaucoup trop grand pour lui, juste derrière lui son père lui lançait un regard bienveillant.

Je soupirais nostalgique.

Le temps passait si vite.

Le calme de l'appartement fut rapidement interrompu par l'arrivée d'Hakim, Noah et Ali, le fils de Mohammed. Ces derniers parlaient avec animation du match de foot auquel les deux adolescents âgés de treize ans venaient de participer.

- Alors vous avez gagné?

- Evidemment. Me répondit mon fils. Et j'ai marqué trois buts.

Sans plus attendre il me raconta en détail chaque action du match. J'échangeais un regard avec Hakim, c'était un vrai moulin à parole. Je ne savais pas de qui il tenait mais pas de nous. C'était évident.

La sonnerie de mon portable interrompit le monologue de Noah. Je m'excusais auprès de lui et décrochais.

- Allo?

- Il faut que tu viennes tout de suite à la maison, c'est urgent.

- Quoi? Dis-je étonnée.

- Ramenez vous, illico presto.

Elle raccrocha aussitôt, je jetais un regard perdu à Hakim.

- Emilie dit qu'il faut qu'on aille chez eux tout de suite, c'est urgent apparemment.

- Cool, allons-y. S'exclama Noah.

On prit la voiture et on se dirigea tous les quatre vers le domicile des Samaras. En arrivant devant la porte d'entrée, des cris parvinrent à nos oreilles. J'échangeais un regard inquiet avec Hakim et on entra sans plus attendre.

Je fus ahurie de découvrir la scène qui se déroulait dans le salon. Emilie, Ken, Idriss et Alia regardaient amusés, nos enfants se disputer. En effet, Maël était hors de lui et hurlait sur Georges. C'était rare de les voir se disputer car il s'entendait habituellement très bien. Inès, Elias et Sacha, le troisième des fils Samaras étaient installés dans le canapé et jouaient le rôle d'arbitre. Lily se tenait debout juste derrière Georges et semblait, elle aussi, vraiment en colère. Il me fallut plusieurs secondes pour comprendre l'objet de la dispute.

- C'est une trahison. S'exclama Maël.

- Mais de quoi tu me parles? S'agaça Georges. Je te jure, il faut que tu arrêtes de jouer au grand frère protecteur, on n'a plus l'âge.

- Je suis bien obligé de jouer ce rôle là vu que vous agissez comme des gamins.

- Tu te fous de ma gueule, tu as beau être le plus âgé ici tu es l'un des moins mature.

- Je suis très mature. C'est toi qui est immature, c'est notre cousine, putain.

- Ce n'est pas notre cousine, espèce de crétin. On n'a aucun lien de parenté.

- Oui mais c'est comme si. Je la considère quasiment comme ma soeur.

- Et bin tant mieux pour toi, mais pas moi. Je ne l'ai jamais considéré comme tel.

- Ah bin ça je l'ai bien compris quand je vous ai retrouvé en train de vous lécher la gueule. Mais putain Georges, elle est plus jeune que toi.

- Ouais et alors? Elle est grande, non. Et on fait ce que l'on veut.

- Non, vous ne faites pas ce que vous voulez. Tu te comportes comme un con, là.