Le temps des héritiers 3 (Lily)

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La tête enfuie dans les toilettes, je priais pour que mes parents ne m'entendent pas vomir. Si l'un d'eux me surprenait je ne donnais pas cher de ma peau. Un sanglot m'échappa et je déversais une nouvelle fois mon estomac dans la cuvette. 

Les larmes dévalaient mes joues. Je les essuyais d'un geste rempli de rage et tirer la chasse d'eau. Je me levais pour boire un peu d'eau afin de soulager ma gorge qui me brulait. 

Cependant, je dus me lever un peu trop vite. Un étourdissement me pris. Je me rattrapais au meuble séparant les toilettes et le reste de la salle de bain que je partageais avec mon frère. Un bruit de fracas me fis sursauter et je poussais un cri de douleur quand un objet tomba sur mon pied. 

Je poussais un juron, me rassis sur le carrelage froid et massais délicatement le pied. 

Sans trop de surprise la porte de la pièce s'ouvrit à la volée et mon père apparu devant moi. 

- Mais qu'est-ce tu fous? Tu vas réveiller tout le monde avec le bordel que tu fais!

Je répondis pas, car un nouveau haut le coeur me traversa. Je tenta de respirer calmement afin d'éviter une nouvelle crise de vomissement. 

Mon père plissa ses yeux et m'analysa silencieusement, je ne devais pas être jolie à voir. Mon maquillage avait sans doute coulé sur une bonne partie de mes joues.

J'allais lui demander de partir mais c'était trop tard, je m'agenouillais une nouvelle fois devant les toilettes et vomissais. 

Mon père soupira et je l'entendis quitter la pièce. 

Je tirais la chasse mais cette fois, je ne pris pas la peine de me lever et m'appuyais contre le mur avant de fermer les yeux. 

- Tiens. 

J'ouvrais mes paupières à une lenteur extrême pour finalement voir que mon père me tendait un verre d'eau. Je le remerciais et buvais quelques gorgés. 

- Dure fin de soirée? Ricana-t-il. 

Je levais les yeux vers lui étonnée, qu'il prenne cette situation à la rigolade. La majorité des parents auraient engueulé leurs enfants pour être rentré bourré chez eux. Alors que mon père trouvait ça drôle. 

- J'ai été jeune avant toi, figure toi. J'en ai pris des cuites et pas une seule...

- Je boirais plus jamais. Dis-je en reniflant. 

- Mais bien sûr, on dit tout le temps ça et on recommence aussitôt. 

J'haussais légèrement les épaules pas vraiment convaincue par ses dires, dans l'état actuel des choses. En effet, même le mot "alcool" me donnait la nausée.

- Les autres t'ont déposé ici dans cet état là? Ils ne sont même pas restés avec toi? 

Je sentais plus de l'incompréhension que de la colère de sa voix. 

- Je suis rentrée toute seule. Je me suis disputée avec Georges. 

- Tu as traversé paname toute seule !? Tu es inconsciente ou quoi? 

Je levais les yeux au ciel, mon père était parfois... souvent un peu trop protecteur. 

- Je ne suis pas en sucre. 

- J'arrive pas à croire que les autres t'aies laissé rentrer toute seule. 

- Je ne leur ai pas dit que je partais, j'étais trop énervée, je me suis barrée sans dire au revoir. 

Je réalisais soudain quelques choses, je tentais d'attraper ma veste à l'autre bout de la salle de bain. Je geins quand je me rendis compte qu'elle était beaucoup trop loin pour que je l'atteigne sans me lever. Mon père vit ma détresse et s'accapara lui même de ma veste avant d'en sortir mon portable. 

LimpideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant