Plus tard- Partie 13

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- Maël - 

Après avoir offert à Inès le collier, j'étais sorti de la salle de bain, un peu bouleversé. J'avais eu peur qu'elle trouve ça débile ou que je n'arrive pas à lui expliquer ce qu'il signifiait pour moi. Je n'étais pas vraiment doué pour ce genre de truc. Draguer des filles et être un beau parleur, ça je savais faire mais quand il s'agissait de chose plus profonde, j'étais mal à l'aise. 

J'étais soulagé de m'en être plutôt bien sorti et en plus de ça, ça avait eu l'air de lui plaire. Je restais quelques secondes seul dans le couloir à me rouler un joint que je comptais aller fumer discrètement dans la chambre d'Elias. J'avais aucunement envie que Georges vienne me casser les couilles avec sa morale à deux balles et son discours sur les méfaits de la marijuana sur le cerveau. J'adorais mon frère, mais des fois il ferait mieux de sortir les doigts du cul, ça lui ferait du bien. 

Perdu dans mes pensées, je repensais à la tête suspicieuse qu'avait eu Lily lorsqu'elle était rentrée dans la salle de bain. 

Un doute s'installa en moi. Elle ne pouvait pas être au courant. On était discret, impossible qu'elle se doute de quelques choses. Même Elias, qui était plutôt perspicace d'habitude, n'avait rien vu. 

Préférant m'ôter le doute, je fis quelques pas en arrière et tendis l'oreille pour entendre la conversation qui se déroulait derrière la porte de la salle de bain. Pendant plusieurs secondes, je n'entendis rien. Pensant que le bois était trop épais pour que je puisse percevoir une conversation, j'allais repartir. Mais soudainement la voix d'Inès parvint à mon oreille.

- Lily. Je ne suis pas amoureuse de Maël. Lui et moi c'est purement physique et ça ne changera pas, je le connais trop et je sais comment il est avec les filles, alors rien que pour ça je ne développerai aucun sentiment pour lui. 

Sa voix était déterminée. Inès avait l'air sûre d'elle. 

Je ne pus m'empêcher de retenir une grimace et de m'éloigner au plus vite de ce couloir. Dans la chambre d'Elias, j'allumais mon joint et m'accoudais à la fenêtre que je venais d'ouvrir. 

- Fais chier. Murmurais-je pour moi même. 

Pourquoi les mots d'Inès résonnaient dans ma tête et me brulait l'estomac. J'en avais rien à foutre qu'elle ne soit pas amoureuse de moi. 

Alors peut-être était-ce le fait qu'elle ait dit "qu'elle savait comme j'étais avec les filles" qui me blessait. Non. Ce n'était pas ça. Elle m'avait déjà fait plusieurs réflexions à ce propos et jamais ça ne m'avait blessé. J'étais un connard et j'assumais. 

Alors pourquoi ses mots me blessaient? 

Je m'étais posé cette question pendant plusieurs jours et encore à cet instant, je me la posais. On était mercredi matin, j'étais allongé dans mon lit et depuis que je m'étais réveillé mon cerveau était en ébullition. 

Est-ce que j'étais amoureux d'Inès? 

Mais comment répondre à cette putain de question. Je ne connaissais rien en l'amour. Je n'avais jamais été amoureux. Alors comment savoir si je l'étais ou non. 

Voilà pourquoi je m'embraquais jamais dans des relations compliquées, cela me prenait trop la tête. Et je n'avais pas le temps de me prendre la tête. 

J'aurais tout simplement pu ignorer ce que je ressentais et continuer ma vie tel qu'elle était. Mais mon cerveau ne savait pas se reposer et avait toujours besoin de réponses pour avancer. Réponses que je ne pouvais pas lui apporter. 

J'avais besoin d'aide. J'avais besoin d'un avis. 

Je ne voyais qu'une personne pouvant m'aiguiller la dessus. 

LimpideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant