Chapitre 18

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Emilie et Ken étaient en froid. Enfin, je crois plutôt qu'Emilie évitait Ken pour je ne sais quelle raison. J'avais essayé de lui parler, de lui tirer les vers du nez, mais elle n'avait rien voulu me dire.

Cela faisait maintenant trois jours qu'elle était cloitrée dans le canapé. Elle avait une tête de déterrée et je commençais sincèrement à m'inquiéter. J'en avais encore parlé la veille avec Hakim, je savais qu'il était au courant de la raison pour laquelle Emilie évitait Ken, mais il n'avait rien voulu de me dire. C'était le secret d'Emilie, elle lui avait confié et il refusait de trahir sa confiance. Même si cela était frustrant, je comprenais son silence. Et cette situation ne fit que confirmer qu'Hakim était une personne de confiance.

Le fait qu'Emilie ne parle plus à Ken avait une autre conséquence: Hakim et moi ne pouvions plus nous retrouver chez moi comme avant. Donc depuis trois jours nous nous étions à peine vu.

Quand je rentrais ce mardi soir, je m'attendais à voir une fois de plus Emilie en train de déprimer dans le canapé. Cependant, après avoir fait un rapide tour de l'appartement je me rendis compte qu'il était vide. Inquiète, je décidais d'appeler Emilie sur son téléphone, plusieurs fois. Mais tous mes appels restèrent sans réponse.

Ce ne fut qu'en fin de soirée, qu'Emilie m'envoya un message pour m'informer qu'elle s'était réconciliée avec Ken et qu'elle restait dormir chez lui. Suite à cette information, je m'empressais d'envoyer un message à Hakim pour l'informer de la bonne nouvelle et pour l'avertir qu'il pouvait enfin se retrouver tous les deux chez moi sans être dérangé.

Mon enthousiasme ne dura cependant qu'une petite minute car Hakim déclina l'invitation m'informant qu'il était encore au studio et qu'il en avait pour un petit bout de temps. Il m'envoya rapidement un second message me promettant que l'on rattraperait le temps perdu le lendemain.

Alors quand le lendemain, il m'avertit qu'il m'attendait devant l'université, je m'empressais de ranger mes affaires et de sortir de la bibliothèque pour le retrouver. Pendant un quart de seconde, je me sentis idiote d'accourir comme ça. Je ralentissais donc le pas. Nous avions été séparé que quatre jours, ce n'était pas si long après tout. Mensonge! Depuis que nous sortions ensemble nous passions notre temps ensemble et durant ce quatre jours j'avais ressenti comme un vide.

Un sourire naquit sur mon visage quand j'aperçus sa voiture au loin. Je m'y dirigeais et m'y engouffrais rapidement.

Je fus soulagée de me rendre compte que je n'étais pas la seule qui avait trouvé cet éloignement pesant. En effet, à peine m'étais-je assise qu'Hakim avait plaqué ses lèvres sur les miennes pour entamer un baiser langoureux.

- Je suis content de te voir. Souffla-t-il.

- Moi aussi je suis contente.

- On va chez toi?

- Evidemment.

Il s'empressa de démarrer.

- Tu as revu Emilie depuis hier? Me demanda-t-il.

- Oui, elle est passée à l'appartement ce midi pour venir chercher quelques affaires. Elle passe le reste de la semaine chez Ken.

- Parfait. Sourit-il. Je suis content qu'il se soit réconcilié, Ken était dans un état pathétique, c'était chiant de le voir comme ça.

- Emilie aussi était dans un sacré état.

- Des galères ces deux là. Dit-il désespéré.

En arrivant chez moi, je m'éclipsais quelques secondes pour aller nous chercher de quoi grignoter et de quoi boire un verre. Pendant que je préparais un petit plateau, dans le salon, Hakim se chargea de mettre un peu de musique. Je ne pus m'empêcher de sourire quand j'entendis les premières notes d'une chanson de rap américain.

LimpideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant