Chapitre 32

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Point de vue de Jess

Je suis rentrée à la baraque à deux heures du matin complètement bourrée.

Le cinquième jour, tout a commencé. Des petites pensées à propos de Jane n'arrêtaient pas de m'éclater à la gueule n'importe quand. Je regardais l'évier et ça me faisait penser à Jane quand elle faisait la vaisselle ne supportant pas que quelque chose traîne.

Je tape dans la table et part comme une malade à l'autre bout de la maison.Je sais pourquoi je suis ici, pour me planquer, pour échapper à la réalité.Je ne sais pas trop quel type de réalité à le monde sans Jane, mais je ne suis pas prête à affronter tout ce merdier ! Si Jane ne veut pas être avec moi, qu'elle aille se faire foutre !Je n'ai pas besoin d'elle.Je suis mieux toute seule, comme j'ai toujours prévu de l'être.

Quelques secondes plus tard, mon téléphone a sonné, mais j'ai ignoré l'appel dès que j'ai vu son nom s'afficher sur l'écran. Pourquoi elle m'appelle ?Pour me dire qu'elle me hait ou qu'elle à besoin de révoquer le bail pour l'appartement, j'en suis sûre.

Putain,Jess, pourquoi tu as fait ça ?

La question tourne en rond dans ma tête.Je n'ai pas de réponse satisfaisante.

Le septième jour à commencé de la pire des manières.

" Je suis là bébé."

Je rentre dans la maison et vais à la cuisine. Elle est là sur le sol, morte. Non pas ça. Je me laisse tomber et lui hurle dessus.

- Jane non ! Réveille toi! Ne m'abandonne pas ! Je t'en supplie!

Je me réveille en hurlant. Je transpire abondamment et je suis essoufflée. Ca m'a pris un petit moment pour faire le point et me rendre compte que ce n'était qu'un cauchemar. Le même cauchemar que j'ai fait toute ma vie sauf que cette fois, c'étais pire. Le visage de ma mère était remplacé par celui de Jane.

Le reste de la nuit, éveillé, j'ai essayé de me sortir cette image de la tête, mais en vain.

Le huitième jour à continué comme il avait commencé.Je me sentais seule. Jane me manquais. Je n'ai pas arrêté de regarder à côté de moi pour lui parler ou attendre qu'elle me dise quelque chose qui me fasse sourire à coup sûr.Je voudrais l'appeler, mes doigts sont passés un milliard de fois sur le bouton vert, mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Je ne peux pas lui donner ce qu'elle veut,ça ne sera jamais assez bien pour elle.C'est mieux comme ça.J'ai passé l'après-midi à penser combien ça me coûterait de ramener tout mes affaires loin d'ici.Je sais que je terminerai ma vie ailleurs et seule.Je devrais en finir une bonne fois pour toute.

Ca ne marchera jamais entre Jane et moi, j'ai toujours su que ça ne durerait pas.Ce n'était pas possible.Ce n'était pas possible pour nous deux de rester toujours ensemble. Putain, elle est trop bien pour moi et je le sais.Tout le monde le sait.Je vois comment les gens se retournent pour nous regarder où qu'on aille et je sais qu'ils se demandent pourquoi une fille comme elle est avec moi.

Pendant des heures,je n'ai pas quitté mon téléphone du regard en vidant une demi-bouteille de whisky avant d'éteindre la lumière et de m'endormir.J'ai cru l'entendre vibrer sur le sol, mais j'étais trop bourré pour m'asseoir et répondre.Le cauchemar est revenu, cette fois-ci, elle avait la bouche plein de liquide blanc dû à l'overdose.

Au neuvième jour, je me suis réveillée, la lumière rouge de mon téléphone clignotait pour m'indiquer que j'avais loupé son appel, sauf que cette fois-ci, je ne l'avais pas voulu.C'est le neuvième jour que je me suis mis à regarder son nom sur l'écran, puis à mater ses photos les unes après les autres. Quand est-ce que je les ai prises ? Il y en a tant.Je ne m'étais pas rendu compte du nombre de photos que j'avais prises sans qu'elle s'en aperçoive.

En regardant ces photos, je me suis souvenue du son de sa voix. Sa magnifique voix.Est ce que je l'entendrai à nouveau?

Celle-là, c'est ma préférée, je me suis dit au moins dix fois, en parcourant l'album.Finalement, j'ai opté pour une photo d'elle allongé sur le ventre dans notre lit, les jambes croisés en l'air, les cheveux lâchés , coincés derrière ses oreilles.Son menton repose sur l'une de ses mains et à ses lèvres elle tient son stylo tout en fronçant les sourcils face à ses cours.J'ai pris cette photo à l'instant ou elle m'a gaulé en train de la mater, au moment même ou son sourire, le plus beau des sourires, naissait sur son visage.Elle a l'air si heureuse de me regarder sur la photo.Est ce qu'elle est ...Enfin était toujours comme ça quand elle me regardait ?

Une rencontreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant