Chapitre 2

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Lola vient vers moi et me dit :

- Je crois que tu as dit ce qu'il ne fallait pas. Elle a un bon crochet n'empêche.

- C'est quoi le but de tout ça ?

- Pardon ?

- Pourquoi vous faites des paris et du mal aux gens ?

- Pour passer le temps.

- Tu as un sérieux problème toi aussi !

- Tu dois aussi en avoir un pour être là. Aller, je te laisse, Luc m'attends.

Je la vois partir vers un canapé et s'asseoir sur les genoux du deuxième garçon de ce matin. Oscar regarde son téléphone, il est le seul à rester dans son coin et à être à peu près normal. Toutes les personnes autour de moi sont saoules ou drogués et rient à gorge déployée pour un rien. Pourquoi je suis là mon dieu ? Qu'est qui m'as pris ?

Je pose mon attention sur Lola qui embrasse assez langoureusement Luc devant tout le monde. C'est assez dégoûtant, on dirait qu'ils vont baiser devant tout le monde. À vrai dire, personne ne les regarde, ils sont trop occupés à danser ou boire ou même à vomir. Je regarde Oscar et lui demande :

- Il y a des bus dans le coin ?

-Non, il faut que tu demandes à quelqu'un de te ramener ou sinon tu dors ici.

- Super, tu ne peux pas me ramener toi ?

- Je ne sais pas, j'y gagne quoi ?

- Ne fais pas le genre de tous ces cons, je vois bien que tu n'es pas comme eux.

- Peut-être bien, mais je dois ramener Jess donc pas possible.

- Fais chier ! Mais elle a sa voiture pourquoi elle a besoin de toi ?

- Jess n'a pas de voiture ni permis. Celle qu'elle à utilisée c'est la mienne.

- Quoi ? Mais putain cette meuf, je vais la tuer.

- Tu es en vie, c'est quoi le problème ? Tu devrais moins te prendre la tête pour des futilités.

- Mais on aurait pu se faire arrêter ou avoir un accident.

- C'est le cas ?

- Elle a peur que papa maman la gronde dit Jess en rentrant dans la cuisine.

Je me lève et la coince contre le plan de travail. Je lui lance un regard noir et lui dit :

- Tu devrais la fermer !

- Sinon quoi? Tu vas pleurer et me mettre une gifle.

Je lui mets une droite, Jess m'attrape par le col de mon haut et m'appuie contre un mur. Elle me regarde méchamment et me crache :

- Tu es sûre de vouloir te battre contre moi petit chou ? Je t'ai prévenu de faire gaffe à ton cul, tu n'écoutes pas, tu te rebelles. Mais saches que tu n'es rien et que les merdes comme toi, je les détruits.

Oscar se met à côté de Jess et la force à me lâcher. Mais elle ne le fait pas, je lui dis :

- Qui te dit que tu as quelque chose à détruire ? Je suis peut-être comme toi, je n'ai rien à perdre.

Son regard change et me lâche assez méchamment par terre. Je vois qu'elle est surprise de ce que je viens de dire. Mais reprends vite son sourire narquois et me dit :

- Tu devrais y aller. Oscar ramène la, je me débrouillerai.

- Tu es sûre ? Tu habites assez loin.

- Oui, t'inquiètes. Je ne veux plus voir sa sale tête.

Je me relève et remets la glace sur ma joue. Jess prend une bouteille et boit au goulot. Elle me regarde et bois encore plus. Heureusement qu'elle ne boit pas, ça aussi, c'est un mensonge. Quoi que moi aussi, j'ai bu un verre, mais je crois qu'elle va vider la bouteille. Oscar la regarde et secoue la tête puis me dit qu'il revient qu'il va chercher ses affaires. Je n'ose plus parler parce que je suis crevée de me battre avec elle. Jess dit en rigolant :

- Géniale comme première fête, tu ne trouves pas ?

Je ne réponds pas, elle se met devant moi puis me regarde de haut en bas. Continue à boire puis me demande :

- Tu m'as fait rire tout à l'heure quand tu m'as dit que tu étais détruite. Qu'est qui s'est passé dans ta vie parfaite, tu as perdu ton doudou ?

- Pour quelqu'un qui ne boit jamais, tu bois pas mal.

- Tu esquives ...

- Tu as beau mettre une carapace et un masque, je vois dans ton jeu.

- Ah oui dit moi alors je t'écoute.

- Tu manques terriblement d'amour et c'est pour ça que tu es comme ça. Tu fais tout ce mal parce que tu es tellement vide que ne serait qu'un instant ça te fais sentir vivante de faire souffrir. Pour ça que tu traînes avec des gens pareils, parce que tu fuis la réalité, tu fuis tes démons. Tu ne supportes pas la douleur parce qu'elle est trop grande.

Elle ne me regarde plus, puis Jess relève la tête et me dit droit dans les yeux :

- Tu es tellement pathétique, c'est pire que je le croyais. Tu crois tout savoir sur la souffrance, mais on n'a pas la même définition de souffrance. Toi, tu te coupes, tu souffres ou on te dit un truc qui te plaît pas ca te touche. Tu vis ta petite vie parfaite avec tes vêtements qui vaut une blinde avec la famille parfaite. Tu fais tes études parce que papa maman t'as dit d'en faire. Alors ne me dis pas que ta vie est un enfer. C'est quoi ta pire souffrance ton hamster est mort ?

- Tu ne sais rien de ma vie alors ferme ta gueule putain ! Et arrêtes de voir tout le monde heureux et critique sur ça juste parce que ta vie est minable et que tu n'es pas foutu de l'améliorer ! C'est toi la pathétique ! Arrête de faire ta putain de victime et hair tout le monde sous pretexte que tu souffres. Parce que merde, tu n'es pas le centre du monde et que tout le monde souffre à sa façon, mais contrairement à toi la plupart se bouge le cul et change leur vie. Alors si tu détestes autant ta vie, change là et ferme-la !

Une rencontreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant