Chapitre 67

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- Touche-moi....Jane..

Son ton est suppliant.Elle s'empare de mes mains.Je ne me le fais pas dire deux fois.J'ai envie de caresser son corps et j'ai besoin d'être rassurée.C'est comme ça que nous fonctionnons,aussi malsain que ça puisse paraître.

Je m'affaire maladroitement sur les boutons de sa chemise alors,en grognant avec impatience,elle tire dessus des deux mains et l'ouvre en faisant sauter les boutons.

- J'aimais bien cette chemise.

Elle sourit,ses lèvres sur les miennes.

- Moi, je la détestais.

Je fais glisser le tissu sur ses épaules et la laisse tomber sur le sol.Sa langue tourne lentement dans ma bouche.Je me liquéfie sous son baiser violent et incroyablement doux à la fois.Je perçois la colère et la frustration sous ses lèvres,bien qu'elle fasse de son mieux pour les dissimuler.

- Je sais que tu vas me quitter bientôt.

Ses lèvres reviennent à mon cou.

- Quoi?

Je recule un peu,perplexe et surprise par ses paroles.Mon cœur souffre pour elle,et l'alcool me rend encore plus sensible à sa tristesse.Je l'aime.Je l'aime tant.Mais avec elle je me sens si faible,si vulnérable.Au moment où je me laisse aller à penser qu'elle est inquiète ,triste ou contrariée d'une façon ou une autre,toutes mes émotions se concentrent sur elle et non sur ce que je ressens,moi.

- Je t'aime tant.

Lentement,elle passe son pouce sur mes lèvres.La blancheur de son torse féminin nu tranche divinement sur son jean's noir,et je sais que je suis totalement à sa merci.

- Jess que ...

- On en parlera plus tard.J'ai envie de sentir ta peau.

Elle me guide vers le lit et je refuse de tenir compte des signaux d'alerte qui me hurler d'arrêter , de pas céder.J'en suis incapable, je ne suis pas assez forte pour m'arrêter moi-même quand ses mains montent le long de mes cuisses en les écartant légèrement,quand elle m'excite de son index qui court sur ma culotte.

Je halète,et ses yeux injectés de sang croisent les miens.Elle recule pour enlever son jean's.Je profite de réfléchir.

Ai-je vraiment besoin d'aller à Carcosa?Est-ce si important pour moi?Est-ce que ça vaut la peine de sacrifier Jess?

La douleur qui me transperce à cette simple idée est insupportable.

- Non,mais tu te fous vraiment de ma gueule!

Je me relève brusquement,elle à les yeux rivés sur un petit bout de papier qu'elle tient en main.

- C'est quoi,ce bordel?

Nos regards se croisent.

- Quoi?

Je regarde la pile de mes vêtements et de mes chaussures sur le parquet.Au début,je ne comprends pas,puis je vois mon soutien-gorge par terre.Merde.Je me lève d'un bond et tente de lui arracher le papier des mains.

- Arrête de faire l'innoncente!Tu as pris son numéro,putain?

Elle reste bouche bée,tenant le papier au-dessus de sa tête pour que je ne puisse pas l'attraper.

- Ce n'est pas ça,j'étais furax et elle a ...

- C'est des conneries!

Et c'est reparti!Je connais ce regard.Je me souviens encore de la première fois où j'ai vu cet air sur son visage. Elle était en train de tout détruire chez Oscar.

- Jess!

- Vas-y, appelle-la.Demande-lui de venir te baiser,parce que moi,autant te dire que je n'en ai plus envie!

- Arrête de dramatiser.

Je suis trop pétée pour jouer à hurler plus fort qu'elle.

- Je dramatise?Je viens juste de trouver le numéro d'une autre meuf dans le décolleté de ta robe.

Elle siffle entre ses dents,les mâchoires serrés par l'exaspération.

- Tu peux parler ! Tu n'es pas tout blanc non plus.Si tu t'apprêtes à me hurler dessus,épargne-toi cette peine.Je refuse de continuer à me battre avec toi tous les jours.

Je pousse un soupir.Elle point un doigt vers moi un index accusateur.

- C'est à cause de toi! C'est toi qui me mets en rogne constamment, c'est de ta faute si je suis comme ça,et tu le sais parfaitement.

- Non,non et non!(Je m'efforce de ne pas hausser le ton)Tu ne peux pas tout me mettre sur le dos.Nous faisons des erreurs toutes les deux.

- Non,c'est toi qui fais des erreurs.Des tonnes d'erreurs,et ça me soûle.Tu crois que ça m'amuse d'être comme ça?Putain,non.C'est toi qui me mets dans cet état.

Je ne réponds pas.

- Vas-y pleure.

Elle se moque de moi.

- Je ne vais pas pleurer.

Elle écarquille les yeux.

- Non?Ca alors,quelle surprise!

Elle applaudit de la façon la plus humiliante possible.Je me mets à rire,ce qui l'arrête net.

- Pourquoi tu ris?

Elle m'observe un instant.

- Réponds moi.

Je secoue la tête.

Une rencontreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant