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Je pose le drap blanc sur le visage du sultan puis sors de la chambre suivis de ses anciens gardes. Alors c'est comme ça ? C'est comme ça que je deviens le Sultan du Cham ?

- Jamal, préviens ma famille et nos hommes. Dis leur pour qu'ils viennent. Lui dis-je.

Il hoche la tête et s'en va. Je monte sur mon cheval puis pars au Palais avec le testament et la clé dans mes mains. Je rentre à l'intérieur puis on m'emmène dans une chambre, une femme m'attendait avec un caftan et un turban.

Elle m'aide à les porter puis je me regarde dans le miroir. Je suis... sultan ?

- Votre majesté... entendis-je.

Je me retourne et vois un homme.

- Je suis votre grand vizir, Orhan Pasha. Me dit-il, je resterai à vos côtés pour vous aider et vous conseiller.

Je hoche la tête.

- Les gens attendent dehors pour savoir ce qu'il se passe, vous devez vous présenter maintenant. Me prévient-il.

- D'accord. Je suis prêt. Lui dis-je.

Il me fait un signe pour que j'avance et il marche derrière moi. Pendant qu'on marche, il m'explique ce que je dois faire.

- Vous devez être juste et dur à la fois. Vous devez toujours garder votre sang froid et ne rien craindre. Me dit-il. Il faut que vous soyez fort !

On s'arrête devant la porte de sortie, je prends un énorme souffle puis fais signe pour que les gardes ouvrent la porte. Je vois face à moi, des milliers d'hommes. À mon entrée, ils baissent leurs têtes et s'inclinent légèrement.

Je m'assois sur le trône et fais signe pour qu'ils relèvent leurs têtes. Sans attendre, il y a un homme qui lève son épée et commence à crier.

- Où est notre Sultan Mohammed ? Le trône ne revient pas aux étrangers ! Crie-t-il.

Les autres hommes suivent alors je sors le testament de ma poche.

- Orhan Pasha, lis leur le testament. Lui dis-je.

Il prend le testament de mes mains et l'ouvre et commence à lire à voix haute.

- ... Mon trône revient de droit au conquérant de Jérusalem, Emin Şahin mais ce dernier est tombé martyr alors le trône revient à son descendant, Rehan Şahin que je considère comme mon fils. La clé du Cham est entre ses mains. Et si Dieu le veut, la lignée continuera avec lui. Lit-il.

- J'ai connu ton père. Il était un brave homme. Tu es aussi brave que lui et je sais que dans le futur, tu feras de belles choses. Tu feras ce que je n'ai pas pu faire. Me dit-il.

J'étais petit. Je ne comprenais pas, maintenant, je comprends. Il avait prévu dès le début que je le remplace. Qu'Allah accorde le Paradis à cet homme. Il ne m'a jamais lâché après la mort de mon père.

Les hommes lèvent leurs épées en me criant longue vie. Plus tard, mes hommes arrivent. Ils se mettent tous au rang aussi.

- Moi, Sultan, je vous promets de vous satisfaire ! Criais-je, on conquérira le monde et on deviendra un grand empire si Allah le veut. L'islam triomphera !

Ils se mettent tous à crier "Allahu akbar". Les hommes viennent un par un et me plaident allégeance. Une fois la cérémonie est finis, je rentre à l'intérieur du palais. Orhan Pasha me montre toutes les pièces.

Je finis par rentrer dans ma chambre et des hommes rentrent pour déposer mes affaires.

ANASTASIA

Je ferme ma bible quand j'entends du bruit à l'extérieur. J'ouvre la fenêtre pour entendre leurs conversations.

- Le Sultan du Cham est mort ! Entendis-je.

Qu'est-ce que le Cham ? Ça doit être une personne importante pour que sa mort fasse autant de bruit.

- Le nouveau Sultan l'a tué pour prendre sa place ! Crie une femme. Le pauvre sultan était vieux, le nouveau Sultan l'a tué ! Il l'a tué et va nous tuer !

Je referme ma fenêtre. Il est horrible ce nouveau Sultan. Comment peut-il tuer un innocent pour le pouvoir ? J'espère que c'est faux mais nous vivons dans un monde où le pouvoir détruit l'innocence des uns et la conscience des autres. Plus rien ne devrait m'étonner car même mes propres parents sont tombés dans ce piège. Ils ont vendus leur propre fille pour gagner du pouvoir. De la puissance. 

Aujourd'hui, cette innocence que je voyais dans les yeux de ma mère étant enfant, je ne la vois plus. Cette fierté que mon père me portait est morte. A leur yeux, ils n'ont plus de fille. Depuis longtemps même, le jour où j'ai grandis, leur fille était morte. Ils ne voyaient plus la petite fille qu'ils chérissaient, ils voyaient leur héritière . Ils voyaient celle qui allait détruire leurs ennemis. Maintenant, ils sont entrain de me chercher pour me passer la corde au cou et m'enterrer dans le camp des traîtres. 

Je me lève d'un coup et renverse tout ce qui est sur la table. Mon Dieu, c'est la première fois que je ressens autant de haine envers quelqu'un : mes parents. Je détruis tout ce que je vois jusqu'à ce que des bras m'entourent. Je me retourne et vois Gabriel.

- Lâche moi Gabriel ! Lâche moi ! Criais-je. 

Il me lâche et je prends mon poignard. J'allais sortir de ma chambre mais il me tient par le bras et m'arrête. 

- Où est-ce que tu vas comme ça ? Me demande-t-il.

- Lâche moi ! Je vais aller me battre, ils sont venus me chercher jusqu'en Egypte, non ? Alors je vais les laisser me trouver et les tuer un par un par ! Tous ! Criais-je en pleurant.

Gabriel me serre fort dans ses bras puis je finis par me calmer et je me mets à pleurer.

- Pourquoi ils me font ça Gabriel ? Quels genre de parents font ça à leur enfant ? Je veux mourir ! Je n'ai plus rien à perdre, je veux mourir ! Je suis seule... dis-je les larmes aux yeux.

Il me tient par le menton et relève ma tête, il me fixe dans les yeux.

- Tu n'es pas seule Ana.. me chuchote-t-il, je suis avec toi et je le serais toujours. Toujours. Tu n'es plus seule.

Il se penche vers moi et pose ses lèvres sur ma joue lentement puis je ferme les yeux.

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant