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Le père regarde sa fille dans l'écran. Il l'a regarde, craignant de ce qu'elle peut faire.

- Il n'y a pas moyen pour l'arrêter ? Demande-t-il aux médecins.

- Non, monsieur. C'est son histoire, c'est elle qui en décide. Disent-ils.

Le père continue à regarder l'écran, redoutant le pire, les larmes aux yeux.

- Elle oubliera tout, n'est-ce pas ? Elle ne se rappellera de rien, hein ? Parce qu'autrement, je connais ma fille, je vais la perdre. Je vais la perdre pour toujours. Dit-il les larmes aux yeux.

- Nous ne savons rien, monsieur. C'est la première personne sur laquelle nous testons cela. Répondent-ils.

...

La calèche s'arrête devant l'église, j'y rentre et constate sa beauté et grandeur. Je me dirige vers le confessionnal. Le prêtre attend à l'intérieur, je rentre de l'autre côté de la grille. Je m'assois, la tête baissée. Comment commencer ? Que dire ?

- Mon père, je ne me suis pas confessée depuis plusieurs années. Les épreuves se sont enchaînées, c'est ce qui m'a emmené ici. Je ne suis pas là pour entièrement me confesser ou peut-être que si, je ne sais pas. La raison de ma venue est tout autre de ce que vous pouvez penser. Dis-je faiblement.

Un silence s'en suit.

- Dis moi, ma fille. Me dit-il.

- Mon père... J'ai passée ma vie, fidèle à ma foi, fidèle au Christ. Mon père... j'ai eu de durs épreuves qui ont faits que je veuille oublier mon ancienne vie. Oublier ma famille, qui je suis, d'où je viens... Mon père, ça... dis-je en montrant le collier en croix, ça fait partie de mon ancienne vie. Mon père, j'ai besoin d'aller de l'avant. J'ai besoin d'oublier et de ne plus vivre cette ancienne vie, j'ai envie de décider de ma nouvelle vie.

- Je ne vois pas ce que tu veux dire, ma fille. Me dit-il.

J'essaie de calmer ma respiration et d'assembler mes mots.

- Mon péché, mon père, est l'amour. Oui, Dieu est amour. Vous vous dites sûrement "Comment peut-elle dire que l'amour est un péché ?" Mon père, j'étais Anastasia. Celle qui donnerait sa vie pour le Christ. Mon prénom veut dire "celle qui vie de nouveau" et je veux revivre de nouveau. Dis-je les larmes aux yeux.

Je sèche mes larmes rapidement.

- Mon père, j'ai aimée un musulman. On a eu des enfants, j'ai été tellement déçue de savoir que je ne pourrais pas les élever comme je le voulais, qu'ils renieront le Christ plus tard... mais ce n'est pas de cet amour dont je parlais. Dis-je avec la voix brisée. C'est un amour fort, sans pareil. Mon père, cet amour que j'ai cherchée pendant neuf mois, je l'ai enfin retrouvée !

Je me tais quelques secondes puis regarde le vide face à moi.

- Mon père... cet amour que j'ai eu, ce n'est pas pour une personne. Ni pour une chose... mon père, cet amour que j'ai c'est pour Lui, pour Allah. Le Seigneur des Mondes, Celui pour qui mon coeur bat, alors que je me sentais seule, Il est venue me sauver. Mon père... Je quitte le Christ mais je ne quitte pas Jésus. Je quitte le Christ qui s'est fait tuer mais je suis la religion de Jésus qui s'est élevé au ciel par son Seigneur. La religion de Issa, de Moussa (Moïse), de Ibrahim (Abraham), de Suleyman et Dawud (Salomon et David) et la religion de Muhammad que la paix et le salut d'Allah soit sur lui. Je vais me reconvertir à l'islam, mon Père... Dis-je en tremblant des lèvres.

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant