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Neuf mois sont passés. Rien a changé dans le palais. Rehan n'est toujours pas de retour, Esmahan n'est toujours pas trouvable et moi, je vais bientôt accoucher... Je suis là, sur ce lit, entourée de médecins.

La sage-femme me demande de pousser pour sortir mon bébé, c'est ce que je fais. La douleur est immense, je ne fais que crier alors on me pose un bout de tissu sur la bouche.

On me demande de pousser de plus en plus mais j'ai l'impression que plus je pousse, plus je perds de mes forces. Je suis épuisée, fatiguée mais quand j'entends enfin les pleurs de mon enfant, je soupire de soulagement.

Hind s'approche de moi, toute souriante et les médecins me posent mon enfant sur ma poitrine.

- Alors, c'est une fille ou un garçon ? Leur demande Hind.

- Un garçon, ma Sultana. Dit la sage femme.

Je souris. Un prince... mon premier fils. Hind s'assoit à côté de moi en souriant.

- Il s'appellera Erhan... qu'est-ce que t'en dis ? Me demande-t-elle.

- J'aime beaucoup, ma Sultana. Répondis-je en souriant.

Mais en le regardant, je perds tout de suite mon sourire. Des larmes me montent aux yeux.

- Erhan ? Mon Erhan ! Mon plus grand fils, mon prince ! Oh mon Erhan ! Comment vais-je trouver la paix dans mon coeur ? Celui qui porte le monde... va en paix avec tes frères et soeurs. Va...

Cette voix. Ma voix dans ce cauchemar résonne dans mes oreilles. Elle résonne comme un rappel. Pour ne pas que j'oublie...

- Anastasia ? Tu vas bien ? Me demande Hind.

Je relève la tête.

- Oui... ne t'inquiète pas. Lui dis-je. Mais Sultana... est-ce que l'enfant doit être obligatoirement musulman ?

- Oui, pourquoi ? Dit-elle.

- Depuis petite, j'ai toujours rêvée d'avoir un fils qui deviendra prêtre. Dis-je tristement.

- Oh... Anastasia, l'empire de Rehan est un empire musulman. C'est pour ça qu'il faut obligatoirement un musulman au trône. Puis ton fils est le premier prince, c'est l'héritier. M'explique-t-elle.

Je hoche tristement la tête.

- Et moi ? Est-ce qu'on va me forcer à devenir musulmane ? Demandais-je.

- Non. Me rassure-t-elle, la décision est à toi.

NAHÎL

Neuf mois sont passés. Je suis toujours en Perse, dans le palais du Shah. Je suis même devenu son conseiller. Il m'a d'ailleurs appelé. S'il m'appelle à une heure aussi tard dans la nuit, c'est qu'il y a quelque chose d'important.

Je toque puis rentre. Il a le dos tourné, je m'incline puis l'appelle, il se retourne.

- Ah ! Ehsan, viens, approche toi. Me dit-il.

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant