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Aujourd'hui, je vais sortir dans la ville. Je m'habille comme un paysan, suivis de mes gardes. Je sors du palais et me dirige vers le marché.

- Salam aleykum. Dis-je.

- Wa aleykum el salam mon frère ! Qu'est-ce que tu veux ? Me demande-t-il.

- Ils viennent d'où les tissus ? Lui demandais-je.

- D'Égypte et de Perse. Me répond-il.

Je hoche la tête puis fais mine de chercher des tissus.

- Le commerce marche bien ? Demandais-je.

- Oui ! Grâce à notre Sultan, qu'Allah lui accorde une longue vie. Répond-il.

J'allais répondre mais un homme m'interpelle. Il est assis au sol, il refuse l'argent que lui donne les passants et lis le Coran comme s'il ne lisait pas.

Je lâche ce que je faisais et m'approche de lui.

- Al Salam Aleykum. Lui dis-je.

Il ne lève ni sa tête ni répond.

- Qui est cet homme ? Demandais-je à un de mes hommes.

- Il s'appelle Hassan mais les gens l'appellent Abu Al-ahzan (Le père des tristesses). Me dit-il. Il vivait en Palestine, à Jérusalem avant la guerre. Il a tout perdu.

- Certains disent qu'il n'a plus prononcer un mot depuis. Il a tellement pleuré qu'il en a perdu la vue. Me dit un autre.

- Qu'est-ce qu'il lui est arrivé pour en arriver ? Demandais-je.

- Il avait une femme, ils étaient mariés depuis plus de quarante ans. Avec elle, il a eu une fille et deux fils. Tout d'abord, les sionistes lui ont volés sa maison et sa terre qui était sa seule source de revenus. Me raconte-t-il, puis ils ont tués ses fils en prison. Les corps ont été envoyés le lendemain matin. Il vivait alors à la rue avec sa fille et sa femme. Sa fille a été tuée dans ses bras et sa femme, battue, violée et tuée.

Je regarde le pauvre homme.

- Achetez lui une maison et donnez lui tout ceux dont il a besoin. Dis-je à mes hommes.

- À vos ordres mon Sultan. Me dit-il.

Je hoche la tête puis m'en vais et retourne au palais. La guerre est finis depuis presque dix ans mais les séquelles des survivants sont toujours là. Même si je fais de mon mieux pour les aider, je ne peux pas les faire oublier. Et Dieu sait que les souvenirs détruisent l'homme.

HIND

Je marche dans cette forêt sombre. J'ai peur. Tellement peur. C'est silencieux, tellement silencieux que j'entend ma respiration.

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant