Une Dernière Vie

132.

Ma calèche s'arrête à ma fondation. Je sors et rentre. Les gens se mettent en ligne et s'inclinent. Je pars dans la cuisine.

- Aicha, la viande a été distribuée ? Lui demandais-je.

- Oui, Sultana. Toutes les personnes inscrites sur la liste ont eu leur dû. Me dit-elle, Allah a mis la barakah dans cette viande, on a pu en distribuer en dehors de Damas jusqu'à Jérusalem.

Je hoche la tête en souriant. Des dizaines puis des centaines viennent me voir.

- Sultana, depuis que vous êtes là, nous n'avons jamais rien manquée ! Que ce soit pendant le Sultanat de notre défunt Sultan Rehan mais aussi maintenant. Qu'Allah vous en récompense ! Dit une des femmes.

- C'est normal, ma soeur. Vous êtes un dépôt qu'Allah m'a confié, vous êtes mes frères et soeurs en Islam et tant que je serais en vie, vous resterez tous sous mon aile. Lui dis-je en souriant.

- Alors qu'Allah vous accorde une longue vie ! Dit-elle.

Puis elle s'en va. Je continue à servir les gens à manger et leur souhaite à chacun une bonne fête. Une fois le soir tombé, je rentre au Palais.

ERHAN

Je rentre dans la chambre de ma soeur. Elle me regarde en fronçant les sourcils.

- Que faites-vous là, mon Sultan ? Dit-elle.

Je m'approche d'elle.

- Ne recommence pas, Emna. Lui dis-je.

Elle ne répond pas et ne bouge pas. Je m'approche de plus en plus d'elle.

- Je voulais m'excuser pour hier... dis-je doucement.

- Ce n'est pas à moi que tu dois t'excuser mais à maman. Me dit-elle.

Je soupire puis m'assois avec elle.

- Je parlerais avec maman plus tard. Mais maintenant, je veux parler à toi. Tu es ma seule soeur, Emna. Et comprend qu'une soeur, c'est différent que des frères. Lui dis-je tristement, Emna, pour moi, le monde est d'un côté et toi tu es d'un autre. Tu es unique à mes yeux... tu es ma soeur, Emna, et rien ne peux changer ça.

Elle baisse la tête puis joue avec ses doigts.

- Je n'aime pas cette situation non plus, Erhan... mais tu m'y as forcée. Tes décisions nous font mal, tes paroles me font mal. J'ai peur pour toi, grand frère. J'ai peur que cette femme te fasse du mal, je sais qu'elle en est capable. Si tu meurs, comment vais-je me révéler ? Dit-elle tristement.