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Mon fils vient de partir. Je descends de la Grande Tour puis retourne dans ma chambre. Aicha arrive, elle me ramène mon café puis me demande si j'ai besoin de quelque chose. Je lui dis que non puis elle s'en va.

Je regarde la ville de Damas depuis mon balcon, je fais un sourire en coin.

- Sultana ? Entendis-je.

Je me retourne et vois Irena.

- Approches, Irena. Lui dis-je.

Elle s'approche et se met à côté de moi.

- Regardes cette ville, Damas. Lui dis-je en souriant, c'est dans cette ville que j'ai grandis, de mes dix-sept ans jusqu'aujourd'hui. J'étais venue en tant qu'esclave du Sultan Rehan.

- Et vous êtes la plus puissante femme de ce monde. Me dit-elle.

Je souris.

- Je parlais italien, comme toi. J'étais chrétienne comme toi, je m'appellais Anastasia... aujourd'hui, j'ai totalement changée. Je parle arabe, je suis devenue musulmane et je m'appelle Reham. Racontais-je, c'est ma plus grande fierté jusqu'à ce jour.

Je lève le regard vers le ciel.

- J'avais peur de vivre ici... les coutumes étaient différentes, la religion aussi et même le peuple ! Dis-je en souriant doucement, mais... un jour, je me suis rendue compte que j'aime ici. Tout faisait partie de moi, cette ville, ses gens, sa langue, sa religion, ses traditions, tout. Je suis née ici après dix-sept ans d'obscurité.

Je me tourne vers Irena.

- Mais cette ville a besoin de quelqu'un de puissant pour la protéger, pas que le Sultan... car sache que derrière chaque grand homme se cache une grande femme. Cette ville, cet Empire, ils ont besoin de quelqu'un comme nous. Lui dis-je, être Sultana, c'est ça aussi, protéger son peuple. Ce n'est pas seulement se parer de maquillage, de bijoux ou autres. C'est montrer aux ennemis que leur cauchemar, c'est nous ! Qu'on a tout un peuple prêt à défendre l'autre.

Je me retourne vers mon balcon.

- Mais il faut aussi avoir un fort mental. Un très fort mental. La prévenais-je, si je le pouvais, je serais toujours en train de pleurer la mort de mon bien-aimé ! Mon coeur n'a toujours pas fais son deuil. Mais... il n'y a pas de temps ! Tu dois en rire, pas vrai ? Mais il n'y a réellement pas de temps. On doit avant tout protéger l'Empire et la dynastie. Tu le comprendras mieux quand tu auras des enfants... et surtout, un Prince.

Une Dernière VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant